SYNOPSIS:  Six femmes : Sara, Noémie, Patty, Karen, Valérie et Morgan. Six drôles de dames que tout oppose et qui ont l’idée folle de partir en randonnée à l’assaut du Dôme de la Lauze, un sommet de près de 4000 mètres! Des paysages somptueux mais un défi complètement dingue surtout quand on découvre qu’elles sont toutes touchées de près ou de loin par le cancer. Malgré la difficulté des chemins de la montagne, la fatigue, le découragement, les engueulades, le danger, ces randonneuses vont vivre une aventure humaine qui les rapprochera pour toujours. 

Il faut savoir se méfier des apparences. Quand bien même sa distribution au casting féminin de haut vol était sur le papier très prometteuse, le pitch de la nouvelle mini-série de TF1 pouvait laisser craindre un une plongée mortifère aux confins de la souffrance et de la maladie. Créée par Fanny Riedberger (Lycée Toulouse-Lautrec), Anna Fregonese et Sylvie Audcoeur et écrite par Anna Fregonese, Sylvie Audcoeur, Hélène Le Gal, Elodie Namer, Camille Pouzol et Xavier Daugreilh, Les randonneuses n’est fort heureusement ni la version féminine du film de Philippe Harel, ni cette série qui aurait pu faire de son sujet une vallée lacrymale gênante. Car avec Les randonneuses, TF1 nous offre une série dramatique aussi émouvante que drôle et punchy, mais surtout une oeuvre centrée sur l’amour, l’entraide, l’amitié, l’empathie sans jamais céder aux sirènes du pathos. Certes nos yeux se mouillent, nos cœurs se serrent mais c’est toujours fait avec subtilité, sans misérabilisme aucun et sans chantage émotionnel où le spectateur est pris en otage d’une manière peu subtile. Ce n’est même pas que la série se pare de l’élégance du désespoir, mais elle joue au contraire sur des thématiques comme le dépassement de soi et la solidarité pour passer le cap de l’émotion seule.

Clémentine Célarié (renversante), Alix Poisson (épatante), Tiphaine Daviot (étonnante), Claire Borotra (émouvante), Camille Chamoux (résiliente), Joséphine de Meaux (surprenante) sont le centre névralgique d’un récit parfaitement agencé tandis qu’Elsa Lunghini, Baptiste Lecaplain, Gérémy Credeville, Maxence Danet-Fauvel et Lucien Jean-Baptiste sont bien plus que des faire-valoir, tant ils apportent humour et humanisme donnent du sel à l’ensemble. En effet, la force de la distribution permet de faire s’envoler Les randonneuses dans une multitude de registres en trouvant toujours le bon dosage et sans en faire trop. Avec ces six femmes, touchées de près ou de loin par le cancer chacune affronte à sa façon sa maladie, ses démons, ses souvenirs ou ses espoirs mais le thème central des Randonneuses est de ne pas laisser les héroïnes être circonscrites à leur mal. La belle idée de la structure narrative est de consacrer un épisode plus spécifiquement à l’une des protagonistes sans jamais pour autant délaisser les autres mais ce dispositif permet une vision à 180 degrés de chaque composante de l’histoire de chacune mais aussi de leur histoire commune. Saupoudrée d’éléments de différents genres (entre Liaison fatale et Vingt ans d’écart rien que pour le personnage d‘Alix Poisson), la comédie romantique la dispute au survivalisme en passant par l’histoire d’amour contrariée ou la recherche de ses origines, Les randonneuses réussit un mix qui n’est jamais pris en défaut. Servis par de magnifiques décors extérieurs et mis en scène avec efficacité par Frédéric Berthe (Les innocents), tout concoure à la qualité d’un programme attachant et touchant et réussissant à prendre le contrepied de ce que l’on pouvait attendre.

En parlant sans tabou du cancer et en regardant la maladie en face comme pour la défier et ne pas la laisser gagner, Fanny Riedberger, Anna Fregonese et Sylvie Audcoeur ont créé une oeuvre empathique, bouleversante d’humanité et qui place la sororité au centre même de la vie pour pouvoir repousser la mort aussi loin que possible. Elles le font avec un panache et une vitalité qui emportent tout sur leur passage.

Crédits: TF1 / Habanita Federation