Critiques Cinéma

BIG FISH (Critique)

SYNOPSIS: L’histoire à la fois drôle et poignante d’Edward Bloom, un père débordant d’imagination, et de son fils William. Ce dernier retourne au domicile familial après l’avoir quitté longtemps auparavant, pour être au chevet de son père, atteint d’un cancer. Il souhaite mieux le connaître et découvrir ses secrets avant qu’il ne soit trop tard. L’aventure débutera lorsque William tentera de discerner le vrai du faux dans les propos de son père mourant

Big Fish est l’adaptation cinématographique du roman Big Fish, a story of mythic proportions, écrit par Daniel Wallace, publié en 1998. « Ce qui m’a frappé dans le scénario de Big fish, c’est l’équilibre entre l’ampleur épique des contes et l’histoire plus simple et intimiste de cette famille  » dira Tim Burton. Il va constamment jouer de ces contrastes pour raconter une histoire féérique autant que bouleversante, sur notamment la façon d’aimer les siens, et les montagnes à déplacer pour le faire au mieux. Après un détour quelque peu en demi-teinte par La planète des singes (2001), où il aura été impossible à Tim de faire du Burton, le génie de la pellicule retrouve avec Big Fish la liberté de ses émotions multicolores, tellement magnifiées dans Edward aux mains d’argent (1990) et retrouve toute la ferveur magique de son propos si empathique sur le fond et féérique sur la forme.Car oui, Big Fish, c’est brûlant d’émotions, sur notamment des destins entiers, des vies tellement remplies, qui passent pourtant en un souffle. Alors autant la rendre romanesque, fantaisiste, transformer le rêve en réalité, faire de l’utopie un quotidien. Et c’est justement l’amour fou et indescriptible par les mots que l’on porte à ses enfants, qu’il faut entretenir les rêveries à chaque seconde. A cet égard, Big Fish est un conte intemporel, éternel. Même si bien sûr ici, les affabulations viennent masquer une réalité plus plate, une terrible impossibilité de dialogue entre un père et son fils. Edward Bloom est un papa mourant, et aussi un enfant et jeune adulte aux rêves plein la tête. Imagination qui va croitre sans cesse, à l’image de Karl, le gentil géant (le regretté Matthew McGrory) de la grotte, que Bloom va apprivoiser avant de devenir son ami. Tout va être comme ça dans les histoires que raconte Bloom. Les rêveries de son personnage principal vont permettre à Burton de déployer son propre imaginaire, son génie de l’image et de la narration. Avec, d’autant plus la certitude de Bloom qu’il mourra forcément âgé, car l’œil de la sorcière ne se trompe jamais. Alors, il va se permettre toutes les folies. Cette variation du rapport au temps, de l’échappée des destins, qui basculent parfois follement.


Dès lors, il va croiser une galerie de personnages burlesques, multipliant ainsi un comique parfois autant farfelu que toujours efficace dans les situations. Toujours mâtiné de cet art poétique foisonnant. L’inattendu nous guette à chaque scène. L’œil visionnaire de la sorcière plutôt cool, les sœurs siamoises qui veulent fuir le régime communiste chinois, et bien sûr Danny DeVito en Monsieur Loyal, dont la présence et l’extravagance ne peuvent que plaire à Burton, qui travaillera avec lui ici pour la troisième fois. L’amour de Bloom pour Sandra sera son éternel planche de salut, lui donnant toujours l’envie d’aller au bout de ce qu’il entreprend. Toute sa vie sera une folle farandole, une sarabande étoilée, un arc-en-ciel indélébile et la question est de savoir si nous ne devrions pas tous vivre sur cette modalité. Ce qui est aussi particulièrement fort et universel dans Big Fish est le regard du cinéaste sur la condition humaine, où le fantasmagorique n’est qu’un outil certes éblouissant de couleurs et avec une esthétique incandescente, mais pour un message plus grand et très puissant, qui nous montre que de la naissance au lit de mort, nous ne sommes que des enfants. On joue à croire en ce drôle et insensé mot qu’est celui-ci : adulte.


Comme souvent avec Tim Burton, le casting regorge de talent et c’est l’art qui déborde à n’en plus finir. Ewan McGregor est habité et incarne pleinement l’entêtement du cœur. Ce rôle d’ambassadeur du rêve s’ancre dans ce visage poupon de l’époque et tout fonctionne. Albert Finney jouera le déni jusqu’au bout et le fera avec une sacrée conviction. La scène du bain avec la fabuleuse Jessica Lange est à cet égard d’une sublime beauté et la force de ce message nous prend aux tripes et au cœur…. Immense scène de cinéma, et deux immenses acteurs pour nous la faire vivre d’une façon aussi vibrante.


Big fish signera pour le cinéaste le retour de la dimension homérique dans le plus pur style Burton, qui ici touche au cœur, ou comment ne faire plus qu’un avec ces histoires pour toucher l’immortalité… Oui Tim Burton est immortel.

Titre original: BIG FISH

Réalisé par: Tim Burton

Casting: Ewan McGregor, Albert Finney, Jessica Lange…

Genre: Comédie dramatique, Fantastique

Sortie le: 03 Mars 2004

Distribué par : Columbia Tri-Star Films

EXCELLENT

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