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SYNOPSIS: Cette saison sera celle de toutes les audaces et de tous les dangers pour ASK, qui sous la direction d’Andréa et malgré les craintes de Gabriel, va recruter une nouvelle agent senior, Elise Formain, venue de chez Starmedia, pour le meilleur ou pour le pire.
Ce mercredi, Dix pour cent revient pour ce qui s’annonce, au moins temporairement, comme son baroud d’honneur. Si la fiction créée par Fanny Herrero, showrunneuse initiale de la série, d’après une idée de Dominique Besnehard, arrive à son terme, les récentes déclarations dans la presse laissent planer le doute quant au réel sort de la série ; d’autant plus que si sa conclusion ferme une porte, elle en ouvre d’autres qui pourraient a minima donner lieu à un spin-off. Dans cette éventuelle attente, il est néanmoins venu le temps de sortir les mouchoirs et de dire adieu à ASK. La saison marque d’ailleurs l’absence de Fanny Herrero, partie vers d’autres horizons, et l’arrivée aux commandes de Victor Rodenbach et Vianney Lebasque (qui ont notamment officié sur la pépite Les Grands d’OCS), entourés de certains des anciens auteurs du show. Le ton de la série reste d’ailleurs globalement le même, Dix pour cent ne se trouvant pas dénaturée par les nouvelles arrivées, mais pas non plus spécialement renouvelée il faut bien le constater. Ainsi était-il peut-être effectivement temps pour Dix pour cent de partir par la grande porte, du moins dans la forme qui est actuellement la sienne.
Si cette quatrième et dernière saison est globalement réussie, elle n’est pas exempte de défauts. Du côté des éléments positifs il serait compliqué de ne pas citer la ribambelle de stars venues comme chaque année pour l’occasion, toujours avec beaucoup d’autodérision : Mimie Mathy, Franck Dubosc, Sandrine Kiberlain, Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Muriel Robin, Valérie Donzelli ou même Jean Reno et Sigourney Weaver (si si), sans compter quelques autres petites surprises…le téléspectateur est gâté. Oui, à ce niveau-là le cahier des charges est rempli, le show gardant sa dynamique initiale avec une ou plusieurs stars dans chaque épisode, des problèmes en pagaille et des agents qui en voulant canaliser tout cela créent souvent davantage de nouveaux obstacles dont ils doivent s’extirper eux-mêmes par la suite. Constatons néanmoins que la série vire parfois trop à la caricature d’elle-même dans le traitement de ces péripéties, l’apogée du malaise étant probablement l’épisode avec Sigourney Weaver qui alterne entre le très bon et le grotesque, nous faisant passer par la joie et l’atterrement en une fraction de secondes (la scène de danse avec Bernard Verley en spectateur amenait probablement une idée de mise en scène plutôt intéressante mais scénaristiquement cela vire trop au ridicule). Ajoutons à cet aspect guest-stars toujours très apprécié, l’évolution de nos personnages fétiches, et c’est également assez réussi. Si certains protagonistes comme Sofia (Stéfi Celma) ou Gabriel (Grégory Montel) qui fait du Gabriel, font clairement du sur place sans avoir grand-chose d’intéressant à jouer cette saison (et ne parlons même pas d’Arlette (Liliane Rovère), présente surtout à titre décoratif puisque sa présence est cantonnée aux mêmes schémas d’écriture chaque année), l’absence d’évolution des uns bénéficie aux autres. Ainsi Andréa (Camille Cottin), Mathias (Thibault de Montalembert), Camille (Fanny Sidney), Noémie (Laure Calamy) et Hervé (Nicolas Maury) ont davantage d’espace pour exister, et surtout évoluer. Dans l’ensemble cette saison aura été un avancement, à tout le moins émotionnel, pour chacun d’entre eux. Comme nous nous en doutions déjà lors de la fin de saison 3, Hicham (Assaâd Bouab) n’est que très peu présent dans cette nouvelle salve d’épisodes, lui qui était devenu de plus en plus important. Cette fantômisation est néanmoins tout à fait logique dans le contexte du show.
Du côté des choses moins réussies, même si avons déjà déblayé un peu le sujet, peut-être pouvons-nous évoquer le traitement de la nouvelle arrivante, Elise Forman (Anne Marivin), agent qui s’affirme très vite comme l’antagoniste de la saison : la pourriture avec un grand P. Si de bonnes idées en ressortent, sans doute cette intrigue aurait-elle mérité quelques épisodes supplémentaires pour être davantage approfondie, car nous avons trouvé le final de la série un peu amer et expéditif en partie à cause de cela. Par ailleurs malgré toutes ses qualités et l’évolution de ses personnages, constatons que Dix pour cent commence un peu à tourner en rond ; la proposition de nouvelles guest-stars chaque année est certes sans cesse savoureuse mais le schéma reste sensiblement le même, quitte à virer chaque fois davantage dans le guignolesque où le dosage caricatural fait clairement un peu l’équilibriste.
ASK ferme donc ses portes sur un petit goût d’inachevé. Le dernier épisode ayant beau avoir tous les codes de la conclusion, il nous laisse un sentiment de frustration. Cette impression venant sûrement de la structure de la saison en tant que telle (agencer une conclusion avec ce qui fait le sel de la série, donc les guest-stars) et du manque d’aboutissement concret de certaines problématiques. La conclusion mi-figue, mi-raisin produit un arrière-goût étrange et difficile à qualifier, comme s’il manquait quelque chose pour que cet adieu fonctionne vraiment. En attendant de revoir ou non nos agents préférés et leurs stars névrosées dans une nouvelle saison ou un autre format, remercions Fanny Herrero et toute l’équipe de la série pour ces quelques années remplies d’émotions. Et si Dix pour cent venait à ne jamais revenir dans sa forme actuelle, gageons qu’un spin off avec une équipe partiellement renouvelée pourrait amener un vent de fraîcheur, cette dernière saison ressemblant quelque part aussi à un passage de flambeau d’une génération d’agents à une autre.
Crédits: France 2
(evilashymetrie) Arf, cela me fait de la peine, moi qui attendais cette nouvelle saison avec impatience. Savoir que Hicham, mon personnage préféré, est un fantôme dans cette saison ci… bof bof, ça m’enlève toute motivation…!