Critiques Cinéma

AU TEMPS DE LA GUERRE DES ETOILES (Critique)

SYNOPSIS: Suivez la suite des péripéties de Luke Skywalker, Han Solo, la princesse Leia et tout les autres dans une aventure située entre les épisodes IV et V. Cette fois, nos héros se rendent sur Kashyyyk, la planète natale de Chewbacca. En chemin, ils croiseront les agents de l’empire…. 

Presque tout le monde a entendu parler de l’histoire, voire de la légende, qui entoure ce téléfilm : George Lucas a eu tellement honte du résultat final (et on le comprend bien) qu’il aurait demandé à faire détruire toutes les copies existantes. Bien entendu demain ne meurt jamais vraiment (et ce ne sont pas les téméraires 007 que nous sommes qui vous diront le contraire), surtout à l’heure d’internet, il est donc toujours possible d’accéder à cette oasis d’idées douteuses et farfelues qui composent Au temps de la guerre des étoiles. Au final chaque fan connaît l’existence de ce téléfilm, et en a plus ou moins déjà vu des extraits, mais rares sont les élus parmi les nombreux appelés à avoir répondu oui à cette invitation à l’aventure afin de visionner cette magnifique et audacieuse proposition. Armés de nos sabres lasers, de nos biberons remplis de lait de sirène thala, et d’une armée de psychologues surentrainés, nous avons décidé pour vous rédiger ce papier de regarder chaque seconde de cette sucrerie, ignorant les séquelles qui nous attendaient à l’issue du voyage. Cet article sera peut-être le dernier témoignage de l’équipe à l’aube d’un internement sans retour, voire d’un suicide collectif dans la bouche d’un Sarlacc. Comme l’a dit un jour un grand sage, également happé dans les limbes par une drôle de bestiole : « fuyez, pauvres fous ! ». Mais c’est plus fort que nous, nous n’avons pas écouté…nous devions rétablir l’équilibre.

Ce qui caresse tout d’abord notre rétine à coups de lames de rasoir dans Au temps de la guerre des étoiles, c’est bien sûr la laideur de l’ensemble : rien ne va. C’est un postulat qui s’impose à nous dès les premières secondes et qui s’enrichit tout au long de ce périple sans queue ni tête. Nos réactions face à ce déroulement de tapis rouge orné de peaux de bananes nous a rendu aussi fébrile qu’un Pingu arpentant la banquise. Ce qui titille nos oreilles à coups de tournevis ce sont ensuite les musiques et chants : une catastrophe. Car oui, ce téléfilm est également musical, et c’est ici que réside et s’affirme tout le génie de l’œuvre, affublé de sa plus belle parure : le voyage sera riche et varié, aussi décousu que fourre-tout…mais vous l’aviez déjà deviné.  Si Star Wars est probablement la saga qui a la communauté de fans la plus divisée au monde, nul doute que ce téléfilm sera leur trêve de noël, comme en 1914. Celle-ci sera même doublée d’une alliance sous le gui : enfin tous serons d’accord pour taper sur la même chose. L’occasion de danser sur les corps des wookiees et des chanteurs de ce téléfilm, avec l’orchestre complètement bourré de la cantina en toile de fond pour nous mettre un peu de baume au cœur. Avant de s’écharper sur l’épisode IX. Mais qu’est ce que ça raconte finalement ? Partant d’un prétexte fallacieux avec autant de consistance que la chevelure de Baby Yoda, la réponse est tout, et surtout n’importe quoi.
Au Temps de la Guerre des Étoiles est un voyage dans la folie d’une équipe créative qui s’est prise pour Dieu et est devenue le chef d’orchestre d’une mascarade hallucinogène, une véritable tempête qui s’est abattue sans prévenir et a tout balayé sur son passage. A l’heure qu’il est nous ignorons si un second Ordre 66 a été prononcé à l’encontre de ladite équipe, aucun holocron n’ayant été retrouvé sur les lieux des drames afin de confirmer ledit fantasme. N’ayons pas peur des mots, ce téléfilm de noël est un immense bordel qui ferait passer la bicoque dévastée de Kevin McCallister pour le gagnant du premier prix de la maison préférée des français décerné par notre ami Stéphane Bern.  Avez-vous toujours rêvé d’assister au quotidien d’une famille de Wookiees ? Avez-vous toujours espéré voir maman Chewbacca cuisiner de façon tarabiscotée en regardant la télévision ? Avez-vous vu vos poils se hérisser à l’idée d’observer la patronne de la cantina chanter comme une dépressive sous cocaïne ? Non ? Et bien ce n’est pas grave, l’avenir appartient aux audacieux et ce téléfilm l’a très bien compris donc vous l’aurez quand même sous le sapin dans une belle chaussette à l’effigie d’un emoji poo. Sorti l’année qui a suivi celle d’Un nouvel espoir, ce Star Wars Holiday Special fait très fort mais a néanmoins quelques atouts pour lui : déjà il réunit le casting original (mention spéciale à Mark Hamill, maquillé comme les travestis de chez Michou pour dissimuler les blessures de son accident de voiture, le grimant en un mixte de Bernard Montiel et Annabelle) ; ensuite il marque la toute première apparition de Boba Fett, qui plus est dans des passages en dessins animés.

 Oui, en plus des moments culinaires surréalistes, des danses aux chorégraphies aussi oniriques que gênantes, et des chants à la mords-moi-le-nœud (coucou Carrie Fisher) il y a aussi des passages animés (mais même sous ce format Mark Hamill a la tête de quelqu’un qui a dévalé un escalier avant de se faire écraser par un camion benne).
C’est un véritable festival, tout nous étant balancé en mode « on pose ça là, démerdez-vous avec et faites-en ce que vous voulez ». C’est ennuyeux, consternant et de surcroît dénué de rythme. La terrible sensation qu’il s’agit d’un pilote pour le plus grand cabaret du monde alimenté par des employés d’un cirque du soleil version paralytique, le tout chapeauté par un Patrick Sébastien grimé en Palpatine qui dirige tout des coulisses tel un némésis calculateur et ravagé, nous a parcouru l’esprit de nombreuses fois au cours de la projection. L’ennui était tel que nous avons multiplié les excuses pour faire des pauses pipi, avons tenté d’utiliser la force pour faire planter la livebox et nous sommes demandés s’il n’y avait pas une odeur de gaz dans l’air qui nécessiterait d’évacuer le bâtiment et de remettre le visionnage à plus tard. Mais lorsque le destin vous dit « coucou », il s’agit d’être poli et donc il est impossible de lui tourner le dos.
Le syndrome de stress post-traumatique qui nous imprègne à l’issue de cette épopée poétique et foutraque nous laisse ébranlés mais toujours debout. Maintenant il va falloir se reconstruire, ou à défaut aller rejoindre la Force… « Bonnes relations avec les wookies, j’entretiens » nous disait petit père Yoda : nous sommes navrés de lui rétorquer, après avoir assisté aux péripéties ubuesques de la famille de Chewie, que ce ne sera pas notre cas, nos relations se limitant à l’envie de leur mettre quelques coups de pioche avant de les recouvrir de chaux. Un Star Wars Holiday Special réalisé sous acide, au rendu bien gratiné : d’une certaine manière le pari est réussi, c’est aussi de cette façon que naissent les légendes. Et puis nous imaginons facilement, lorsque tonton George est devenu rouge comme une tomate en découvrant ce masterpiece, qu’un petit « Missa causé peut-être une ou deux little piccoli accidente, disons boum le gaz, et carabouillis limousine big boss » a rapidement désamorcé la situation pour finir par en rire autour d’une bonne bière dans le but avoué d’oublier ce charnier d’idées.

Titre Original: THE STAR WARS HOLIDAY SPECIAL

Réalisé par: Steve Binder

Casting : Mark Hamill, Harrison Ford, Carrie Fisher…

Genre: Aventure, Famille, Comédie musicale, Science-Fiction

Sortie le: –

Distribué par: –

TRÈS MAUVAIS

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