SYNOPSIS: Seule survivante de l’accident tragique qui a coûté la vie à son frère et à ses deux parents en Corse lorsqu’elle avait 16 ans, Clotilde, accompagnée de son mari Franck, part rejoindre sa fille Valentine sur les lieux du drame où elle n’a pas remis les pieds depuis 25 ans. Mais à peine est-elle arrivée que des incidents se multiplient jusqu’à ce qu’elle reçoive une lettre de sa mère, Palma, présumée morte dans l’accident… Clotilde décide alors d’enquêter afin de découvrir la vérité sur ce qui s’est réellement passé à l’époque et qui pourrait la mener jusqu’à sa mère qu’elle espère encore vivante…
Avertissement: Seuls 6 épisodes sur 8 ont été présentés à la presse
Après avoir fait les beaux jours de la télévision française et de se voir désormais déclinée au quotidien dans des séries comme Demain Nous Appartient ou Un si grand soleil, la saga de l’été, devenue automnale a fait un retour réussi sur le devant de la scène avec La Vengeance aux Yeux Clairs, Le Mystère du Lac ou Noces Rouges Si depuis quelques années, le genre ne faisait plus vraiment recette, les chaines ont tendance depuis quelques temps à s’appuyer de nouveau sur ces recettes éprouvées mais efficaces afin de tenter de retrouver les faveurs des téléspectateurs en les couplant à des adaptations de romans populaires souvent matinées d’enquêtes policières, comme à la grande époque de Zodiaque, de L’Eté Rouge ou de Dolmen. Jöel Dicker (La vérité sur l’affaire Harry Quebert), Harlan Coben (Une chance de trop) ou encore Nicolas Mathieu (Aux animaux la Guerre) ont vu certains de leurs best-sellers passés sous le tamis des scénaristes afin de proposer des intrigues rondement menées et addictives. Ici c’est à nouveau Michel Bussi (après Maman à tort et Un avion sans elle) qui a ici les honneurs d’une adaptation avec Le Temps est Assassin, qui, sur le papier, réunit tous les ingrédients qui font le sel des grandes séries populaires. Un casting all stars, deux timelines parallèles qui se répondent, des personnages de femmes fortes maîtresses de leur destin et une équipe de scénaristes ainsi qu’un réalisateur rompus à cet exercice d’équilibriste. Et pour cause, Claude-Michel Rome et Frank Ollivier notamment furent en 2004 deux des artisans du succès de Zodiaque (ils sont ici accompagnés de Laurent Mondy, Stéphanie Tchou-Cotta et Akima Seghir).
Les paysages magnifiques de la Corse, des meurtres et des disparitions en pagaille, des secrets de famille enfouis, des personnages parfaitement caractérisés sont au centre de ce récit très efficace qui maintient en haleine, nous fait nous attacher à l’héroïne et nous incite à nous accrocher à la litanie de rebondissements pas toujours très crédibles mais dont on accepte les conventions. La mise en scène de Claude-Michel Rome sait se mettre au service de l’histoire, la photographie est soignée, le rythme ne faiblit pas, les cliffhangers sont maitrisés et il serait malvenu de dire que l’on ne prend pas du plaisir même devant certains poncifs inhérents au genre. Hormis le vieillissement des personnages qui ne tient vraiment pas la route et prête à rire pour de nombreux cas ou l’accent appuyé de certains qui verse à la lisière du surjeu, la série ne cherche pas à en imposer dans l’esbroufe mais resté étonnamment lisible malgré par exemple la double timeline narrative qui aurait pu nous perdre mais dont l’agencement permet de rester parfaitement claire.
Le Temps est Assassin démontre qu’il est doté d’un budget conséquent qui se voit à l’écran, la production (co-détenue par Authentic Prod et Federation Entertainment) est particulièrement chiadée et la majesté des décors sert un récit qui reste classique mais très efficace. La série se pare par ailleurs d’une distribution éblouissante, au premier rang desquelles Mathilde Seigner, Caterina Murino et Jenifer Bartoli sont très bien en femmes combattantes et volontaires. Les personnages secondaires ne sont eux, pas tous logés à la même enseigne. On regrettera vivement que le formidable Thierry Godard, le souvent excellent Fred Testot ou même Dani aient soit si peu de choses à défendre, soit des personnalités écrites à gros traits et qui par moments ne sont pas loin de la caricature. Grégory Fitoussi, Stanley Weber ou Cyril Lecomte côté masculin sont charismatiques en diable et d’une justesse jamais prise en défaut et enfin on saluera les performances impeccables d’Esther Valding (Les Bracelets Rouges) et de Zoé Marchal (Disparue) qui parviennent à distiller profondeur et émotion. Au terme des six premiers épisodes Le Temps est assassin nous a pris dans sa toile et si la série n’est pas parfaite elle présente suffisamment de qualités pour nous faire passer un été indien des plus addictifs.
Crédits: Authentic Prod / Federation Entertainment / TF1