Critiques Cinéma

SEULE LA VIE… (Critique)

SYNOPSIS: Amoureux depuis l’université, Will et Abby, deux jeunes New-yorkais, se marient. Alors qu’ils s’apprêtent à devenir parents, leur trajectoire se mêle à d’autres destins. Ceux de Dylan, jeune femme perturbée qui tente d’apaiser sa souffrance, d’Irwin, qui élève sa petite-fille dans un monde dangereux, de M. Saccione, riche propriétaire terrien espagnol, et de son intendant Javier, entouré de sa femme Isabelle et de leur fils Rodrigo.

De Dan Fogelman on connaissait le travail de scénariste (Cars, Raiponce, Crazy Stupid Love…), un excellent et méconnu premier film de réalisateur (Danny Collins avec Al Pacino), la délirante et trop courte série Galavant et surtout, depuis 2016, le carton This is Us qui a remis à flot l’industrie des mouchoirs en papier à travers le monde. Forcément, découvrir son deuxième film alors que This is Us nous bouleverse sans discontinuer depuis deux saisons ce n’est pas la même chose que de voir le nouveau long métrage du scénariste de Last Vegas (2013) d’autant que les bandes-annonces de Seule la vie… semblaient promettre de grands sentiments à foison, le tout porté par un casting ultra excitant composé de Oscar Isaac, Olivia Wilde, Annette Benning, Antonio Banderas, Olivia Cooke ou encore Mandy Patinkin. On s’attendait à être bouleversés, Fogelman sachant magnifier les petits instants du quotidien pour leur insuffler un souffle romanesque qui touche forcément nos cœurs de midinette et on s’est pris de plein fouet une première heure vraiment magnifique, où tout le talent du scénariste et réalisateur explose à l’écran. Par la grâce d’un montage savamment orchestré, d’une écriture au cordeau et par la capacité de Fogelman à capter dans le cadre des regards et des sourires de ses comédiens ainsi qu’une bienveillance et une empathie qui nous transpercent.

 

Virevoltante, cette première heure, malgré dix premières minutes qui peuvent décontenancer est littéralement éblouissante d’autant que le couple Oscar Isaac et Olivia Wilde est une évidence de tous les instants, lui amoureux fou, déployant un charme étourdissant et elle, belle à tomber, dont le sourire ferait fondre la banquise. Alternant les purs moments de comédie romantique et des moments de tragédie bouleversants  et inattendus, Seule la vie… semble rouler sur l’autoroute de la perfection sauf que sans se prendre la sortie de route, la suite s’éloigne plus ou moins des protagonistes que l’on pensait centraux pour se focaliser sur de nouveaux personnages, ce que l’on aurait dû voir venir, le personnage d’Olivia Wilde écrivant une thèse sur ce postulat. Ces nouveaux personnages, dans une configuration différente, agissent pourtant en miroir du duo Isaac-Wilde mais leur histoire et toute la dramaturgie qui l’entoure nous touche moins et s’avère nettement plus classique, usant de ressorts de soaps opéra que l’on connait trop pour qu’ils nous surprennent. Le film n’en perd pas pour autant en intérêt mais devient moins viscéral et plus programmatique et si l’exécution est impeccable, la saveur des débuts s’évapore. Les comédiens (Sergio Peris-Mencheta et Laia Costa) sont également un peu moins charismatiques (exception faite d’un Antonio Banderas dont la classe et la barbe grisonnante font leur petit effet).

C’est pourtant par son écriture que le film nous rattrape par le col, par la manière caractéristique dont Dan Fogelman fait s’entrecroiser les personnages, les destinées et les époques sans nous perdre et avec une plume aérienne qui lui permet d’arriver là où il voulait nous emmener depuis le début, nous laissant interdits par sa capacité à se frayer un chemin dans les méandres de la vie. Les aficionados de This Is Us ne seront pas surpris par cette façon de faire, ceux qui abhorrent la série n’aimeront pas plus le film, mais si l’on est touché par cette sensibilité-là, autant dire que certains moments sont un pur régal. L’un des reproches récurrents fait à This Is Us est sa propension à verser dans le pathos et le mielleux et ici paradoxalement, Dan Fogelman semble avoir serré le frein à main, non pas que le film manque d’émotions mais elles sont plus diffuses. Cette façon de travailler la narration, de la malaxer et de proposer des biais qui finissent  par se recouper permettent à ceux qui s’y laissent prendre d’être émus et emportés, qui plus est lorsque du Bob Dylan retentit et nous fait frissonner. En racontant des fragments d’existences meurtries et en faisant s’entrecroiser le tragédie et le bonheur à travers le temps Dan Fogelman capte des instantanés plein de sensibilité, tous ces petits rien qui forment un grand tout comme Seule la vie… nous en offre.

Titre Original: LIFE ITSELF

Réalisé par: Dan Fogelman

Casting : Oscar Isaac, Olivia Wilde, Antonio Banderas…

Genre: Drame, Romance

Sortie le: 31 octobre 2018

Distribué par:  Mars Films

TRÈS BIEN

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s