SYNOPSIS: Alors qu’il descend un torrent en kayak, Alex Hugo assiste à la chute d’un homme du haut des gorges. L’homme s’apprêtait à participer avec cinq autres candidats à un stage d’entreprise réputé très difficile. Un poste prisé est à la clé de la compétition. Vite persuadé qu’il s’agit d’un meurtre et que l’assassin se trouve parmi les candidats du stage, Alex va prendre la place du mort dans le décor à la fois magnifique et hostile du fort Saint-Paul, un puissant bâtiment perché au bord du vide. Et se retrouver au milieu de sociopathes prêts à tout pour écraser leur prochain. Parmi eux, le tueur rôde. Une confrontation qui le ramène à cette violence sournoise qu’il a justement cherché à fuir en se réfugiant dans les montagnes.
Il est de retour, le shérif des hauts plateaux ! Toujours aussi las des hommes et de leurs perversions, mais résolu à en découdre, quoi qu’il en coûte. Alors qu’elle revient sur France 2 avec trois nouveaux épisodes, la série créée par Franck Thilliez et Nicolas Takian a décidé de frapper fort, avec un épisode aux enjeux ambitieux. Cette fois, Alex Hugo (Samuel Le Bihan) va se mesurer à des prédateurs de la pire espèce : les arrivistes. Dents longues et compassion zéro. Parmi ces loups affamés, qui suivent un stage de survie intensif visant à les départager pour un poste surpayé, il va devoir faire tomber les masques, pour découvrir qui d’entre eux cherche à faire tomber les autres… quitte à tuer. Un contexte retors fort alléchant, dans le décor toujours aussi magnifique des Alpes. Pourtant, si le plaisir est toujours là, le pari de cet épisode semble à moitié perdu.
Tourné principalement à Briançon, l’imposant fort des Salettes (le fort Saint-Paul, dans l’épisode) offrait un cadre anxiogène de choix pour un huis-clos en mode survival se concentrant sur les candidats au poste mirifique. Pourtant, la tension ne parvient pas à s’installer durablement, ni à instaurer un climat véritablement prenant. Et ce, étonnamment, parce que ça n’est tout simplement pas la direction qui semble avoir été privilégiée pour traiter de cette histoire dans laquelle, hélas, on devinera assez vite les véritables motivations de chacun. La faute à des suspects finalement très stéréotypés. Et à une recette à laquelle, mine de rien, on commence à s’habituer.
Difficile d’extrapoler sans trop en révéler, mais à l’instar des précédents épisodes, on se concentre une fois encore sur les travers humains, et notre propension apparemment inéluctable à être séduits par le côté sombre de notre cœur. Il est question ici de combativité poussée à l’extrême par un libéralisme dément, de la course au profit qui met de côté compassion et humanité, pour construire la richesse de quelques-uns au prix de milliers d’autres vies. Pas bien original, parce que tristement d’actualité, mais toujours aussi amer à constater. En filigrane, on lit la critique d’un monde de l’entreprise devenu fou, formant de supers employés, tout dévolus à leur job au détriment de toute vie personnelle, l’objectif en tête : plus rien d’autre ne compte. Ni sentiments, ni morale. Un constat qui ne fait que creuser encore le fossé entre le personnage désabusé d’Alex Hugo – figurant tout un chacun rêvant de tout plaquer, loin des villes et de leur tumulte – et le reste du monde.
Samuel Le Bihan, Lionnel Astier, Mikaël Fitoussi et Maryline Canto forment un quatuor désormais parfaitement équilibré que l’on a plaisir à retrouver. Loin de rater leur rentrée, les personnages de La mort et la belle vie (Richard Hugo) sont bel et bien au rendez-vous pour cette nouvelle saison. Toujours aussi abîmés, toujours en quête de rédemption, et toujours seuls face à l’immensité. La montagne, quant à elle, est toujours aussi belle.
Crédits : France 2