Critique Blu-Ray

MEMORIES OF MURDER (Critique)

SYNOPSIS: En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps d’une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne. Deux mois plus tard, d’autres crimes similaires ont lieu. Dans un pays qui n’a jamais connu de telles atrocités, la rumeur d’actes commis par un serial killer grandit de jour en jour.Une unité spéciale de la police est ainsi créée dans la région afin de trouver rapidement le coupable. Elle est placée sous les ordres d’un policier local et d’un détective spécialement envoyé de Séoul à sa demande. Devant l’absence de preuves concrètes, les deux hommes sombrent peu à peu dans le doute…

Bong Joon Ho est un des fers de lance de la nouvelle vague coréenne qui déferla au début des années 2000 avec ses compatriotes Park Chan-Wook (JSA, Old Boy, Mademoiselle), Kim Jee-Woon (A Bittersweet life, J’ai rencontré le diable) ou encore Na Hong-jin (The Chaser, The Strangers). Tiré d’une histoire vraie (un tueur en série tua 10 femmes avec toujours le même modus operandi), le deuxième film de Ho allait durablement marquer les esprits du thriller à l’image d’un Seven de Fincher sorti 8 ans plus tôt. Revoir Memories of Murder en 2018, quinze ans après sa sortie nous permet de réévaluer à nouveau ce film mais également de se demander s’il n’a pas joué un rôle sur le superbe Zodiac de Fincher sorti 4 ans plus tard.

Ce qui frappe dans un premier temps lors de la vision du très sombre Memories of Murder, c’est la qualité de la mise en scène de Joon Ho, ces images qui restent en tête après la fin du film, cette ambiance apocalyptique et morbide. A l’aune d’une modernité galopante et d’une démocratie naissante (les événements se sont déroulés entre 86 et 91), le metteur en scène aime les ruptures de ton tout au long de son long-métrage avec des scènes très calmes, très simples pour ensuite nous emmener dans cette nuit insondable, angoissante, où la terreur peut apparaitre à tout moment. Rien ne nous sera épargné dans cette descente aux enfers. La course poursuite dans cette usine en construction est un des symboles de ce que peut représenter ce film. Une pluie sans fin qui sort ce mois-ci en reproduira parfaitement le style.

Ho utilise pour raconter son histoire le classique américain du buddy movie, genre qui connut son essor dans les années 80 et dont L’Arme Fatale deviendra l’étendard. Cette idée du couple de flic jamais raccord, à l’opposé dans leur mode de vie est repris ici avec brio du fait de l’alchimie créée entre ce flic citadin (Kim Sang-Kyeong) et ce flic rural (Song Kang-Ho) n’employant pas les mêmes méthodes. Comme souvent dans le cinéma coréen, le réalisateur utilise le burlesque pour caractériser ces personnages qui passent la plupart du temps pour des pitres ne permettant pas à l’enquête d’avancer. C’est un vrai risque qui y est pris car cela pourrait nous faire définitivement sortir de cette histoire malsaine et captivante. C’est sans compter sur la vraie qualité des acteurs et encore une fois de la mise en scène du réalisateur coréen. Dans des scènes absolument bouleversantes, il arrive à renouer le fil de cette tragédie policière notamment avec la scène du meurtre de la collégienne ou encore la scène de fin qui se joue sur un passage à niveau. Comme il le prouvera ultérieurement, Ho est un vraie génie lorsqu’il s’agit de l’expression des sentiments. Okja sorti l’année dernière en est le parfait exemple.

Enfin, le film est également une vraie réflexion sur le mal, le mal qui n’a pas de visage, ce mal qui peut être partout. D’où vient-il ? Est-ce le fait de l’homme responsable de ses agissements ? Est-ce la société qui nous pousse au mal, y-a-t-il une fascination chez l’homme à vouloir aller vers le mal ? La religion traite souvent cette question dans les écritures et les réponses sont assez diverses selon les religions monothéistes ou polythéistes. Memories of Murder nous dépeint à travers ses personnages une facette de ce mal qui ronge l’Homme et la société coréenne. Le déjà nommé Seven nous interrogeait également sur cette fascination du mal exercée par le personnage de John Doe incarné par Kevin Spacey. En cela, Memories of Murder est bien son équivalent coréeen. En terme de descendance, on pourra citer la série True Detective ou le remarquable film espagnol Que Dios Nos Perdone.

DÉTAIL DES SUPPLÉMENTS:

CARACTÉRISTIQUES DE LA SORTIE ANNIVERSAIRE RESTAURÉE en 4K Film Interdit aux moins de 12 ans

•1 Digipack avec : 2 DVD : film et compléments
•1 Médiabook avec :1 Blu-ray 2 DVD Les compléments Un livret de 40 pages sur l’histoire du tournage
* 1 Coffret collector avec : le Mediabook + la reproduction du storyboard intégral traduit en français (366 pages)
Langues : Coréen -Français Sous-titres : Français Formats son : Dolby Digital & DTS Master Audio 5.1 et 2.0 Formats image : 16/9 –1.85 Durée du film : 2h05 DVD 2h10 BLU-RAY
Editeur Vidéo : LA RABBIA

PRIX PUBLIC DU DOUBLE DVD avec compléments19 €99

PRIX PUBLIC DU MEDIABOOK 24 €99

PRIX PUBLIC COFFRET COLLECTOR 34 €99

COMPLÉMENTS
Memories, retour sur les lieux des crimes (2017) un documentaire de Jésus Castro avec Bong Joon ho, Song Kang-ho… 63mn . Exclusivité mondiale
Bong Sound : entretien avec Chi Tae-Young : 14mn •Commentaires audio de Bong Joon ho, Song Kang-ho, Kim Sang Kyung, Park Noh-sik •Making of 2003 : 17mn •Entretien avec Taro Iwashiro, compositeur de la musique du film : 14mn •7 scènes coupées avec commentaire de Bong Joon ho •Les décors : 11mn •Les costumes : 12mn •Les effets spéciaux : 5mn •Film-annonce 2004 / film-annonce 2017

 

Titre Original: SALINUI CHUEOK

Réalisé par: Bong Joon Ho

Casting : Song Kang-Ho, Kim Sang-kyung, Hie-bong Byeon …

Genre: Policier

Sortie le : 11 juillet 2018 en Digipack avec 2 DVD, 1 Médiabook avec :1 Blu-ray 2 DVD Les compléments Un livret de 40 pages sur l’histoire du tournage et 1 Coffret collector

Distribué par: La Rabbia

CHEF-D’ŒUVRE

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