Critiques Cinéma

BALLERINA (Critique)

SYNOPSIS: Félicie est une jeune orpheline bretonne qui n’a qu’une passion : la danse. Avec son meilleur ami Victor qui aimerait devenir un grand inventeur, ils mettent au point un plan rocambolesque pour s’échapper de l’orphelinat, direction Paris, ville lumière et sa Tour Eiffel en construction ! Félicie devra se battre comme jamais, se dépasser et apprendre de ses erreurs pour réaliser son rêve le plus fou : devenir danseuse étoile à l’Opéra de Paris…

Les grands studio du genre tels que Disney, Dreamworks, Illumination ou Laïka notamment se partagent les parts d’un énorme gâteau, celui du cinéma d’animation, dont la vitalité et l’inventivité ne se dément qu’à de rares exceptions, chacun parvenant à tirer son épingle du jeu en véhiculant des valeurs et un état d’esprit qui lui sont propre. Si toutes leurs créations ne sont pas du même acabit, la domination sans partage qu’ils exercent dans leur domaine fait que les miettes restantes se partagent entre les autres majors qui font office de parent pauvre d’un genre populaire s’il en est. La France possède quelques valeureux guerriers qui tentent de se singulariser comme ils le peuvent avec une approche qui se doit d’être ingénieuse et qui doit compenser des budgets moindres par une imagination débordante et un talent sans limites. A l’instar de Ma vie de Courgette en 2016 (même si le réalisateur Claude Barras est suisse) qui était parvenu a damé le pion à une grande partie de la concurrence par le truchement d’un récit couplé à des trésors de sensibilité de manière à traiter un sujet à la gravité certaine au moyen d’une pudeur et d’une retenue de tous les instants qui touchaient l’âme et le cœur.

Ballerina, une production Quad Films (Intouchables) sortie de studios français et canadiens, dont l’histoire se situe dans le paris du 19e siècle et racontant le destin de deux orphelins qui s’enfuient de l’orphelinat, des rêves chevillés au corps et au cœur pour mieux se soustraire à leur condition annoncée de laissés pour compte, nous paraissait bénéficier d’un traitement intéressant et c’est avec bienveillance que nous avons accueilli une création qui semblait à la fois originale et sincère.

Réalisé par Eric Summer (réalisateur de nombreuses séries télé) qui en a eu l’idée originale et par Eric Warin, Ballerina est au final une jolie réussite, dont les couleurs flamboient à l’écran, paré d’une animation léchée et fluide et qui réussit la reconstitution saisissante du Paris d’antan bénéficiant pour ce faire de l’immense talent d’une équipe créative qui a fait appel aux services des danseurs Aurélie Dupont et Jérémie Bélingard pour le besoin du réalisme des chorégraphies. Un travail incroyable dont le rendu est réjouissant et réellement bluffant. La forme impressionne fortement même si on reste un peu plus circonspect devant cette histoire sympathique mais bien peu surprenante et dont les enjeux dramaturgiques sont facilement devancés par la sagacité du spectateur. Par ailleurs si la bande originale est extrêmement efficace et entrainante elle ne parvient pas toujours à être très pertinente, malgré une utilisation mixte de musique classique ou de  r’n’b. En s’appuyant uniquement sur des chansons en langue anglaise le film trouve aussi ses limites par rapport à sa spécificité franco- française ce qui est dommage, mais montre bien toute l’ambition internationale d’un tel projet.

Au niveau du casting vocal c’est plutôt réussi. Camille Cottin (Connasse, Princesse des Cœurs, Dix Pour Cent) entre parfaitement dans les chaussons de danse de Félicie, et si Malik Bentalha fait son travail, on perçoit que sa voix soit moins adéquate pour le personnage de Victor et il nécessite un temps d’adaptation pour se focaliser sur le personnage et oublier le comédien. Ballerina nous émeut et nous touche, car il renvoie à nos sensations enfantine mais cela empêchera peut-être les plus grands de totalement y  adhérer. C’est la limite d’un film qui s’adresse avant tout aux touts petits. Passé ces réserves, en découvrant Ballerina, les petites filles qui rêvent de faire de la danse, leur vie ou les petits garçons plein d’imagination et de débrouillardise ne pourront que s’identifier aux deux héros d’un film vivant et vibrant. Au final, il manque juste d’un peu de densité et d’une charpente plus équilibrée pour emporter l’adhésion de toutes et tous.

Titre Original: BALLERINA

Réalisé par: Eric Summer & Eric Warin

Casting : Camille Cottin, Malik Bentalha, Kaycie Chase…

Genre: Animation

Date de sortie: 14 décembre 2016

Distribué par: Gaumont Distribution

BIEN

 

 

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