SYNOPSIS: Une journée à Manhattan. Dès le réveil, Benny, fan de vinyles collectors et de chemises bariolées n’a qu’une obsession : aller récupérer un disque rare de Charlie Parker. Mais il doit aussi gérer la déprime de son coloc Ray qui ne sait comment se racheter après avoir posté en ligne, en guise de vengeance, des photos de nu de sa copine. Pendant ce temps, Claire, chroniqueuse judiciaire débutante passe sa première journée sur le terrain aux côtés de Phil, journaliste d’investigation pour un tabloïd ayant des méthodes douteuses pour obtenir un scoop. Leur enquête va les mener jusqu’à Jimmy, un horloger qui pourrait détenir, sans le savoir, les preuves d’un meurtre. Quelques blocks plus loin, Wendy, une étudiante désabusée du monde actuel, tente de persuader sa meilleure amie Mélanie qu’idéaux féministes et désirs sexuels ne sont pas incompatibles. S’ils ne se croisent pas toujours, une connexion existe entre tous : l’énergie de New-York.
Les maitres du cinéma indépendant américain vont sans doute pouvoir bientôt adopter un petit nouveau. A la découverte de Manhattan Stories, il apparait clairement que Dustin Guy Defa souhaite s’inscrire dans le sillage des réalisateurs les plus prestigieux. Son film, aux confluents entre Woody Allen, Noah Baumbach et le cinéma mumblecore (cette mouvance du cinéma indépendant à très faible budget dont les films sont principalement tournés en numérique) semble en tout cas avoir synthétisé le meilleur de ces figures tutélaires. D’un excellent état d’esprit, sympathique et efficace, Manhattan Stories, s’il parait inspiré par le travail de ses prestigieux devanciers n’en impose pas moins une patte et une personnalité propre et Dustin Guy Defa est certes dans la référence mais parvient à éviter la déférence. Doté par ailleurs de dialogues plutôt bien troussés et d’un excellent casting, Manhattan Stories est une sucrerie bien agréable et si la mise en scène semble parfois un peu hésitante ce n’est absolument pas rédhibitoire.
Avec sa galerie de personnages haut en couleurs dont les destins vont s’entrecroiser, son intrigue se déroulant sur une journée et sa photo granuleuse qui lui confère un côté référentiel au cinéma des années 70, on ressent une grande humanité qui se dégage de ces tranches de vies. Au travers de séquences tantôt touchantes, tantôt burlesques, tantôt anecdotiques, la caméra se balade avec élégance et suit ces parcours avec bienveillance et générosité. Un peu vintage dans son traitement, interrogeant à la fois l’intime et la profondeur de destinées différentes mais qui se répondent pourtant Manhattan Stories évite le poncif du film à sketches grâce à un montage efficace qui fluidifie les passages d’un personnage à l’autre.
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