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JOURNAL DE BORD CANNES 2018 Saison 5 Épisode 2

Festival de Cannes, Saison 5 épisode 2

Premier film vu : Première Année, le nouveau long-métrage du réalisateur Thomas Lilti. La règle du marché est toutefois assez stricte pour certaines séances : motus et bouche cousue pour le moment, du moins avant une certaine date qui nous sera rapidement communiquée.

L’après-midi est l’occasion de retrouvailles et d’échanges avec quelques nouveaux visages, avant le coup d’envoi officiel de cette 71ème édition du festival au Grand Théâtre Lumière. Edouard Baer officie avec panache en maître des cérémonies. Burlesque, décontracté mais un peu foutraque, incisif mais inclusif, le comédien se prête avec classe au jeu du monologue d’intro, à la fois touchant, irrésistible et teinté de mélancolie grâce aux quelques notes de piano de Gérard Daguerre qui l’accompagnent. Présentation un à un des membres du jury par Thierry Frémaux, montage exceptionnel retraçant l’imposante carrière de Cate Blanchett, diffusion d’extraits de Pierrot le fou (de Godard) et des films ornant la sélection officielle, interprétation sobre mais élégante des Moulins de mon cœur par Juliette Armanet, et puis ouverture du festival déclarée en duo par le ténor Martin Scorsese et la divine présidente du jury.

Derrière, c’est Asghar Farhadi qui ouvre le bal avec Everybody Knows (Todos lo soben), film tourné en espagnol qui figure aussi en compétition officielle et comptant sur son tandem glamour Javier Bardem/Penélope Cruz pour en mettre plein la vue aux festivaliers.

2h12 plus tard, le verdict est sans appel. Everybody Knows, bien que parcouru de quelques maigres qualités comme l’ouverture intrigante et le crescendo initial jusqu’à l’arrivée de l’élément perturbateur au mariage (le kidnapping de la fille de Penélope Cruz), est sans doute le pire film à ce jour du cinéaste iranien.

Ni drame humain puissant, ni thriller captivant, Everybody Knows est une œuvre prévisible, qui use de grosses ficelles et peine à élever ses enjeux moraux au rang émotionnel en tirant une intensité de ses pourtant très bons comédiens. L’intrigue, sur fond de vente d’un vignoble, de jalousie sociale et de secrets familiaux déterrés pour mieux ravager le présent d’un personnage, explore quelques pistes mais les referme aussitôt, sans même prendre le temps de laisser le spectateur s’interroger sur cette famille et sur l’identité du coupable.

Les performances convaincantes de Bardem et Cruz et la vague ressemblance de la trame, jusque dans certains retournements, avec celle de Mystic River, ne suffisent hélas pas à nous consoler, le tout étant emballé sans la maestria formelle et l’ambiguïté de Clint sur les notions de Bien et de Mal.

Franche déception donc, Asghar Farhadi ne parvenant jamais ici à (re)trouver l’intensité dramatique de ses précédents opus.

Prochain épisode avec le premier réveil qui pique du festival, l’ouverture de la Semaine de la Critique, deux projections au Marché et surtout la remise émouvante du carrosse d’or au géant du cinéma Martin Scorsese.

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