SYNOPSIS: Avant de devenir l’un des pires tueurs en série que les États-Unis aient connu (17 personnes assassinées entre 1978 et 1991), Jeffrey Dahmer était un adolescent presque comme les autres. Au cœur de l’Amérique profonde, MY FRIEND DAHMER nous plonge dans l’intimité d’un jeune homme qui va laisser ses pires penchants destructeurs devenir le moteur de son existence.
A l’époque de Jack l’Éventreur, les tueurs en série (même s’ils ne s’appelaient pas encore ainsi) fascinaient déjà. Aujourd’hui, cet attrait morbide se reflète plus que jamais dans la profusion de films, livres, séries, émissions TV, documentaires dédiés à ces personnages totalement dénués d’empathie. Des épisodes d’Esprits Criminels diffusés jusqu’à l’overdose aux obsessions cinématographiques de David Fincher (de Seven à Zodiac, en passant par la brillante série Mindhunter), il y en a pour tous les goûts ! Si tant est que l’on puisse s’exprimer ainsi…
Avec My Friend Dahmer, il n’est pas question d’enquête, de profilage ou d’horreur (quoique). Marc Meyers explore une autre facette du mystère : la jeunesse d’un serial killer, à savoir celle de Jeffrey Dahmer. Si son nom ne vous dit rien, sachez que ce monsieur fait régulièrement partie du top 20 des pires tueurs en série de toute l’histoire, sujet favori de quelques médias pour générer du clic. Son petit surnom ? Le « cannibale de Milwaukee ». Rien que ça. Arrêté en 1991, il avoua avoir tué 17 jeunes hommes après les avoir parfois démembrés pour faire des expériences macabres, parfois mangés, parfois violés, parfois tout en même temps. Âmes sensibles, veuillez-nous excuser. Mais rassurez-vous, ces détails lugubres ne nous intéressent pas ici. Car le propos de My Friend Dahmer n’est pas là. Comme on vous le disait, il s’agit plutôt d’observer qui était ce psychopathe en puissance à l’époque du lycée. Qu’est-ce qui a pu le conduire à passer à l’acte, à arrêter de massacrer des animaux pour passer au niveau supérieur ? Marc Meyers nous propose une plongée dans le monde cruel de l’adolescence, en particulier quand on est un weirdo pas comme les autres.
My Friend Dahmer s’inspire du roman graphique de Derf Backderf. Lui-même fortement inspiré de faits réels étant donné qu’il fut ami avec Jeffrey Dahmer au lycée. L’histoire voudrait donc que ce soit lui, le narrateur. Ce n’est pas le cas. Tantôt au milieu des conversations de la bande de Derf Backderf, tantôt en caméra subjective dans la tête de Dahmer qui fantasme, perd l’équilibre, s’enfonce peu à peu vers l’irréversible, le spectateur ne sait plus vraiment sur quel pied danser. Il n’en reste qu’il ne peut qu’être captivé par la performance glaçante de Ross Lynch sous les traits du futur serial killer. Le dos voûté, les yeux dans le vide… Une fois n’est pas coutume, cet ancien « produit » Disney Channel cherche à prouver que les oreilles de Mickey ne sont pas une fatalité. Pari réussi, l’image est cassée. A tel point que Derf Backderf, de visite sur le tournage, avoue lui avoir demandé hors caméra de retirer ses lunettes pendant qu’ils discutaient car la ressemblance était trop frappante, trop dérangeante.
En parlant de choses dérangeantes justement, ajoutons que dans My Friend Dahmer, tous les astres sont alignés pour nous perturber. La vie de Jeffrey d’abord, qui est tellement merdique, avec une mère dépressive et accro aux médocs, un père lâche qui ne se pose pas de questions quand son fils lui demande de l’acide pour faire des expériences sur des animaux morts, des soi-disant amis qui montent le fan club de Dahmer pour mieux le ridiculiser… que tout semble le conditionner à sombrer. On en arriverait presque à en vouloir à son entourage et à ressentir de l’empathie pour celui qui n’en a aucune. Vous voyez le malaise ?
Ajoutez à cela des lieux de tournage qui ne sont autres que la ville où a grandi Jeffrey ou encore la maison (la vraie, qui est d’ailleurs en vente mais qui ne trouve pas preneur, étonnant…) où il a tué sa première victime, Stephen Hicks. Bref, vous obtenez un biopic qui vous glacera jusqu’à la moelle, qui ne vous fera pas peur (pas de jump scare, pas de gore, presque pas de sang, excepté sur des dépouilles d’animaux et les doigts de Jeffrey), mais qui vous fera sûrement faire quelques cauchemars et regarder derrière votre épaule quand vous rentrerez seul chez vous tard le soir…
Titre Original: MY FRIEND DAHMER
Réalisé par: Marc Meyers
Casting : Ross Lynch, Anne Heche, Alex Wolff…
Genre: Drame
Sortie le: 02 mars 2018
Distribué par: e-cinema.com
BIEN
Catégories :Critiques Cinéma