SYNOPSIS: C’est l’histoire d’un premier amour, éclos très jeune dans la banlieue d’une grande ville. Tels des Roméo et Juliette modernes, vivant entre les réseaux sociaux et la rue, deux adolescents voudraient s’affranchir des lois qui les gouvernent : celles de leurs parents et celles des bandes rivales qui contrôlent leur quartier. Pour pouvoir être ensemble, ils devront surmonter beaucoup d’obstacles, désobéir, oser le premier pas.
14 ans, premier amour, est le deuxième long métrage d’Andreï Zaytsev. Il y relate les premiers émois d’Alex et Vika, 14 ans, venant de lycées différents et considérés comme ennemis. Après l’avoir croisée, Alex développe une sorte d’obsession pour Vika qui va le pousser à sortir de sa zone de confort pour qu’elle le remarque. Lorsqu’ils découvrent enfin leurs sentiments, la situation n’en devient cependant pas plus simple. Zaytsev a choisi de montrer que malgré le passage des générations, malgré la technologie, les réseaux sociaux, les portables, la passion se vit de la même manière et la même envie d’être comme les adultes tout en les considérant comme des vieux cons. L’accès à la pornographie par Internet n’y a pas changé grand-chose, l’amour et la passion ne sont pas le sexe, les premiers pas restent maladroits, la bouche tremblante et le regard gêné. Il faut toujours oser, prendre son courage à deux mains pour que les rêves et les envies finissent par exister. Et cela se passe entre eux et eux seuls. Les adultes n’ont pas place dans ce monde. Chacune des interventions de la mère d’Alex sera un fiasco jusqu’à ce qu’elle accepte de ne plus être la seule femme dans la vie de son fils. Le père de Vika préfère ne rien dire et ne rien voir, la mère est effacée. Les adultes sont absents ou exclus. La façon qu’a Zaytsev de filmer ses acteurs comme ils se découvrent, de façon très sensuelle, n’est pas étrangère à ce sentiment. Tout au long du film coure la sensation que nous ne devrions pas être là, que cela ne nous est pas réservé, que notre regard est impudique, immoral.
On passe très vite sur la violence, l’alcoolisme, les crises qui traversent la population russe, ce ne sont que des toiles de fond omniprésentes mais qui ne changent rien au propos. Pas de politique ici, simplement la vie et sa légèreté, ses premières découvertes, ses premiers émois. Une sorte de La Boum version russe, réactualisée et avec des acteurs plus jeunes. Les conventions ne sont pas brisées, il ne s’agit pas d’un amour impossible à la Roméo et Juliette, simplement quelques difficultés, quelques obstacles qui n’ont rien d’insurmontable. Rien de révolutionnaire dans le film de Zaytsev non plus, mais un propos qui apporte de la fraicheur et un brin de naïveté bienvenus. Les acteurs, non professionnels et recrutés par les réseaux sociaux, sont irréprochables.
On écoutera avec plaisir la reprise de Creep de Radiohead en version crooner par le déjanté Richard Cheese se fondre dans la version originale dans une scène où l’amusement loufoque se transforme en silence passionné. Zaytsev ne cherche pas à impressionner par sa réalisation, il sait qu’il a touché juste avec son casting et laisse les regards apporter les émotions. Il s’efface peu à peu, parce que comme nous, il ne devrait probablement pas être là.
Titre Original: 14 +
Réalisé par: Andreï Zaytsev
Casting : Gleb Kalyuzhny, Ulyana Vaskovich, Olga Ozollapinya …
Genre: Comédie, Romance
Date de sortie:10 mai 2017
Distribué par: Fratel Films
EXCELLENT
Catégories :Critiques Cinéma