SYNOPSIS : Quelque part en Allemagne des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent en vue d’adopter une manœuvre secrète aux lourdes conséquences. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu à cause du décès du directeur du FMI.

Les Confessions (Le confessioni) est le nouveau film de Roberto Andò, dans lequel il retrouve Toni Servillo qu’il avait déjà dirigé dans son précédent film, Viva la Libertà. Le reste du casting est à l’avenant avec des acteurs reconnus dans les pays dont ils représentent les ressortissants, Connie Nielsen, Pierfrancesco Favino, Lambert Wilson, Daniel Auteuil (qu’il avait dirigé dans Le prix du désir (Sotto falso nome)), Marie-Josée Croze, Stéphane Freiss, Moritz Bleibtreu, etc. Après Viva la Libertà, Roberto Andò explore encore une fois la solitude déprimante des dirigeants politiques dans Les Confessions, dont le thème central est le secret et l’isolement. Lors d’une réunion des ministres de l’économie du G8 dans un hôtel en Allemagne, le directeur du FMI est retrouvé mort après que le moine Salus l’ait entendu en confession. Le secret d’état va se heurter au secret religieux dans un ballet lent et silencieux. Roberto Andò ouvre de nombreux parallèles entre politique et religion, créant une atmosphère monastique, enfermant ces dirigeants solitaires dans cet hôtel/monastère, coupés du monde, soumis au silence des secrets qu’ils protègent, gardiens d’un culte de l’économie mondiale dont le grand prêtre, Daniel Auteuil en Directeur du FMI, édicte le dogme et les formules qui ne sont plus des mathématiques mais des écrits sacrés, des oracles interprétés par des spécialistes et révérés par les membres du culte comme la sainte parole qui ne saurait être remise en doute.

Dès l’ouverture, la religion est omniprésente et trois éléments y sont représentés, l’ostentatoire prosélyte, la magie ou tour de passe-passe et, sous la figure du moine, le vrai sujet, celui du message divin et de la foi. Le silence et le secret imprègnent le film, chacun refusant de dévoiler ce qu’il a promis de maintenir caché. Tout n’est que silence tendu et seul Salus paraît en paix. Le plus secret de tous est-il réellement Salus ? Le moine est un chartreux ; communauté méconnue qui fait corps autour du ralentissement de la vie et d’un vœu de silence. Le chartreux ne s’exprime que très rarement, généralement une fois par mois auprès d’un autre chartreux. La lenteur et le silence de Salus en font le témoin et confident de mœurs dissolues, toute émotion bute sur le rempart de son impassibilité.

Le film avance à la vitesse du moine, lent et chargé de symboles, comme le dialogue entre la huppe et l’oiseau qui ne chante qu’une fois par an, parfois jusqu’à en faire trop et surcharger inutilement le propos. La thématique du silence est déjà suffisamment présente et n’a pas besoin de ce trop-plein de symbolique, lorsque le moine nomme le chien Bernardo et en fait son compagnon de route il est difficile de ne pas rire, encore un personnage de muet, Salus se voit-il en Zorro ? Ce dernier élément tourne malgré lui le film en ridicule et en souligne le message un peu pompeux et forcé, une scène qui ruine presque l’expérience en confinant au grotesque.

Titre Original: LE CONFESSIONI

Réalisé par: Roberto Andò