Au commencement...

Au commencement… (Séries) Good Behavior 1X01 & 02

3 STARS BIEN

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SYNOPSIS: Letty Raines est une voleuse et arnaqueuse professionnelle dont les choix désastreux la conduisent, bien souvent, droit dans le mur. Tout juste sortie de prison pour bonne conduite, la jeune femme tente de se reconstruire en renouant avec son fils de 10 ans élevé par sa grand-mère. Malheureusement, Letty semble être un aimant à ennuis. Une vérité qui se précise lorsqu’elle se retrouve sur la route d’un tueur à gages. Une relation aussi dangereuse qu’excitante va alors rapidement se nouer entre eux.

Good Behavior (Bonne Conduite en français) est au départ une série de romans écrite par Blake Crouch, que vous connaissez sans doute pour sa trilogie Wayward Pines, adaptée par la FOX l’année dernière. Les critiques de la première série ayant été plutôt positives, c’est TNT, joueur a priori plus discret sur la scène de la télévision américain, qui cette s’est dit cette fois qu’une autre adaptation d’un roman de Crouch aurait sans doute du bon. La chaîne fait donc appel à Chad Hodge, le scénariste qui avait travaillé sur le développement de Wayward Pines pour nous restructurer tout ça en une bonne dizaine d’épisodes, négocie un crédit de créateur pour Crouch et embauche Michelle Dockery, la Lady Mary Crawley de Downton Abbey (que les Américains adorent !) pour interpréter le rôle de principal de Letty. Une équipe qui manque pas mal de star power à première vue mais qui se débrouille admirablement bien au final.

Letty Raines (Dockery) est une toxicomane alcoolique et cambrioleuse hors pair qui sort tout juste de prison, en liberté conditionnelle pour bonne conduite (d’où le titre) et qui a bien l’intention de se remettre dans le droit chemin. Plus facile à dire qu’à faire naturellement, surtout quand les tentations sont partout. Son agent de probation Christian (Terry Kinney) a beau être bienveillant et bonhomme au possible, Letty est tellement avancée dans sa spirale autodestructrice que la rechute paraît inéluctable. Jusqu’au jour où, cambriolant une chambre d’hôtel, Letty va par hasard entendre une conversation des plus sinistres entre un client et Javier (Juan Diego Botto) qui se révèle être un assassin professionnel. Sachant qu’un meurtre est sur le point d’être commis, Letty décide de sauver la victime, déclenchant une série d’évènements dramatiques qui vont lui poser une quantité ahurissante de problèmes puisque voleuse et assassin se retrouvent alors complices et compagnons de fortune pour le reste de la saison.

Good Behavior a un certain charme qui rappelle celui d’Alias. Les situations sont tendues, les enjeux toujours très hauts et l’héroïne a un faible pour les perruques rouges. Là s’arrête la ressemblance cela dit, parce que si Alias pouvait se vanter d’avoir l’un des scénarios les plus intelligents de 2001, Good Behavior est loin de jouer dans la même cour question script. Pas vraiment de coups de théâtres de révélations choc ou de solution maligne à des problèmes d’ordre international ici mais une relation centrale entre deux personnages qui donnent envie de s’investir. A la voir se débattre avec le côté obscur, on veut vraiment que Letty s’en sorte et passé le pilote, on a presque envie qu’elle aide Javier à s’en sortir aussi. Ces deux-là développent très vite un rapport ambigu et fascinant entre attraction, séduction et considération professionnelle. L’assassin argentin (joué par un acteur argentin, merci TNT de ne pas nous avoir collé un type du Kansas couvert de fond teint foncé) fait preuve de beaucoup de politesse et prend soin de Letty, qu’il sèvre de drogue et d’alcool, s’inquiétant de ce qu’elle mange et de son rythme du sommeil. Ajoutons en plus que pour un professionnel du meurtre, il ne lève jamais la main sur elle et qu’en dépit de la menace qui pèse dans sa voix, Letty n’a jamais vraiment peur de lui. Un rapport de force atypique donc, qui permet à la relation de se développer sans tomber trop grossièrement dans le prévisible.

L’association d’une voleuse super-intelligente quoique psychologiquement fragile et d’un meurtrier professionnel courtois aurait pu donner naissance à une de ces buddy comedy bosselées comme les aiment les américains, mais l’alchimie de Dockery et Botto fait beaucoup pour élever tout ça au niveau au-dessus. Et malgré un gros manque de suspense au niveau de l’intrigue, la série possède des personnages riches en conflits intérieurs et extérieurs, et l’on ne peut qu’espérer que les scénaristes sachent capitaliser là-dessus. Mais en attendant que les enjeux montent et que la pression se fasse sentir, Good Behavior reste une belle petite série qui se regarde sans déplaisir.

Crédits: TNT / OCS

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