Au commencement...

Au commencement… (Séries) Once Upon a Time 6×01 & 02

2,5 STARS MOYEN

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L’aventure Once Upon A Time (Il était une fois en français, mais c’est vrai que ça sonne pas pareil) commence en 2012 quand Adam Horowitz et Edward Kitsis, deux scénaristes de la série Lost vendent leur pilote à la chaîne ABC. La prémisse est simple : les personnages de contes de fées de notre enfance sont des être vivants en chair et en os, prisonniers d’une malédiction qui les maintient dans notre monde sans aucun souvenir de qui ils sont en réalité. Assumant la ressemblance avec la série de bande dessinées de Bill Willingham, Fables, qui part sur le même principe mais diffère énormément question mécanismes, Once Upon A Time bénéficie, du moins durant sa première saison, de la maestria de ses scénaristes qui ont appris à bonne école comment faire monter la pression en distillant les informations au compte-goutte. La série juxtapose les références au folklore interprétées de manière plutôt originale et une sensibilité moderne qui fait fureur avec les fans, le tout sous l’œil vigilant de Disney (dont ABC est l’une des nombreuses succursales et qui fait donc très attention à ses personnages).

Cependant, une fois passée la première saison et résolue la grande question du « comment va-t-on briser le sortilège ? », les créateurs se retrouvent avec un tout nouveau problème : maintenant qu’est-ce qu’on fait ? Le public était au rendez-vous, suivant avidement les déboires de Blanche-Neige et de la méchante reine mais l’intrigue s’est bien emberlificotée depuis que la méchante reine en question, interprétée par la meilleure actrice de la série (Lana Parilla, fascinante en dépit de dialogues qui laissent souvent à désirer) est devenue le point de mire du public qui l’adore. Que faire en effet lorsque votre antagoniste en chef est tellement populaire que la tuer sonnerait certainement le glas de la série ? La solution se présente lors de la saison trois quand Horowitz et Kitsis ont la brillante idée de couper leur saison en deux et d’en faire deux miniséries prenant place dans un univers différent, ce qui implique de nouveaux personnages, de nouveaux méchants qui distrairont nos héros du problème Regina tout en offrant un peu d’ambiguïté à cette dernière, et de nouveaux flashbacks, mécanismes qui avaient énormément enrichi l’intrigue des deux premières saisons. Impossible de s’ennuyer. Mais avec l’arrivée de la saison 6 sur nos écrans, il semblerait que la formule commence à fatiguer.

En ce début de sixième saison, Emma Swan (Jennifer Morrison), le Sauveur de Storybrooke, tente de se remettre des émotions de la saison cinq mais il semblerait que son passage du côté obscur ait laissé des séquelles. Ses parents Blanche-Neige (Ginnifer Goodwin) et Prince Charmant (Josh Dallas) sont inquiets pour elle, mais bon, ils sont inquiets tout le temps donc rien de nouveau sous le soleil. Quand à Regina (Lana Parilla), la méchante reine, belle-mère de Blanche-Neige et antagoniste de longue date, elle est toujours sur le chemin de la rédemption, ce qui s’avère ne pas être de tout repos. La méchante sorcière de l’Ouest Zelena (Rebecca Madder), demi-sœur de Regina a quitté Oz pour venir s’installer dans le Maine et Rumplestiltskin (Robert Carlyle) tente toujours tant bien que mal de réparer sa relation avec Belle (Emilie de Ravin), qui en a plus qu’assez des idioties mégalomanes de son mari. Bref, la dynamique de base est toujours plus ou moins la même, et il faut l’arrivée de Docteur Jekyll, Mister Hyde et toute une flopée de personnages sortis tout droit des contes les plus abracadabrants du monde occidental pour remuer tout ça. Disney a eu quelques problèmes l’année dernière quand le script de leur nouveau film Mulan a filtré sur le Net et révélé que non seulement la guerrière chinoise se transformait en demoiselle en détresse mais qu’en plus son prince charmant était un Européen, provoquant d’une vague de colère parmi la communauté Asio-Américaine qui en a plus qu’assez du white-washing et du mythe du messie blanc (qui commence sérieusement à bien faire). Résultat des courses, afin de s’éviter plus de problèmes, Once Upon A Time se contente de puiser ses nouvelles sources d’inspirations dans la littérature européenne, ce qui explique l’arrivée de mousquetaires dans le diner de Mère-Grand et d’un certain capitaine que les fans de Jules Verne n’auront aucun mal à reconnaître. Pour une série qui se targuait d’être fraîche, originale et dont la mythologie tenait plutôt bien debout, on sent la fatigue venir et le manque d’inspiration du scénario. Reste à savoir si les choses s’arrangeront durant la deuxième moitié de la saison, mais vu le galimatias de références, de personnages, d’univers et de motivations des deux premiers épisodes, on est en droit de se poser des questions.

Crédits: ABC

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