Critiques Cinéma

JACK REACHER: NEVER GO BACK (Critique)

2,5 STARS MOYEN

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SYNOPSIS: Jack Reacher est de retour, prêt à tout pour obtenir justice. Susan Turner, qui dirige son ancienne unité, est arrêtée pour trahison : Jack Reacher ne reculera devant rien pour prouver l’innocence de la jeune femme. Ensemble, ils sont décidés à faire éclater la vérité sur ce complot d’État. 

En 2012, quand Jack Reacher est arrivé sur grand écran, le personnage créé par l’écrivain Lee Child avait beau être populaire dans la littérature américaine, il était difficile de savoir ce qu’allait donner son passage au cinéma. L’association Christopher McQuarrie-Tom Cruise -qui allait récidiver ensuite avec le cinquième volet de Mission:Impossible– forma une combinaison gagnante inattendue dans la proportion qualitative qu’offrit le film, qui fut une vraie réussite. Nerveux, violent, drôle, grâce à un sens des punchlines millimétré, Jack Reacher sonnait comme un retour au thriller urbain des années 70 et 80 avec un rythme assez lent qui pouvait déstabiliser mais qui était un véhicule idéal pour rétablir l’image de superstar d’un Tom Cruise alors en quête de réhabilitation populaire. Qu’un second volet soit mis en chantier ne fut pas une réelle surprise même si la question se posait de savoir comment Cruise allait mener de front deux franchises. Pour ce second film, McQuarrie cède sa place derrière la caméra à Edward Zwick (Le dernier Samouraï déjà avec Cruise, Blood Diamond, Glory...) et après l’adaptation du roman Folie Furieuse, c’est le 18 ème volet qui est choisi pour être porté à l’écran.

Left to right: Tom Cruise plays Jack Reacher, Judd Lormand plays Local Deputy and Jason Douglas plays Sheriff in Jack Reacher: Never Go Back from Paramount Pictures and Skydance Productions

Très vite l’aspect sec et brutal du premier film dont on va nous donner l’illusion qu’il est toujours présent lors du prologue va pourtant disparaitre au profit d’une enquête balisée au cœur de l’armée où une femme officier va se trouver en très mauvaise posture. Reacher, comme de bien entendu va être son unique recours. Ce n’est pas tant que cette enquête n’ait rien de révolutionnaire (celle du premier film n’était pas non plus d’une originalité démentielle), mais c’est plutôt le traitement du personnage de Reacher et de ses actes qui pose ici problème. En 2012 on l’a dit, le personnage était escorté d’une violence et d’une brutalité qui avait surpris. Sa dureté, son côté loup solitaire et la mise en images de ses actes de bravoure avaient dessiné une figure iconique d’une noirceur peu commune qui assénait des sentences définitives aussi bien par la parole que par les poings. Or ici, non seulement l’enquête avance à grand coup d’explications et de palabres pas très intéressantes et qui peinent à captiver, mais les séquences d’action qui s’intercalent entre ces litanies manquent parfois de ce punch qui était l’un des grands plaisirs du premier film. Comme si la gnaque s’était dissipée. Si Zwick a le bon goût de ne jamais céder à un sur-découpage hystérique dans les séquences d’action qui du coup restent toujours lisibles, le manque d’emballement et d’aspérités de l’ensemble en font un produit calibré là où le premier était un objet singulier et inattendu pour un film de cette dimension. Edward Zwick n’est pas un manchot, il sait filmer et l’a déjà prouvé à maintes reprises, mais l’esprit du premier opus disparait derrière des scènes efficaces mais stéréotypées qu’on pourrait trouver dans n’importe quel blockbuster lambda. Et quel dommage que le bad guy manque si cruellement de relief alors qu’avoir Robert Knepper à disposition et le sous-employer de la sorte est clairement une faute.

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Jack Reacher: Never go back n’est pas un mauvais film. On passe un bon moment, ça défouraille régulièrement, ça se bastonne gentiment, c’est sans fioritures. Seulement, en regard du premier film, on attendait plus, plus fort et sur ce point on est vraiment déçu. D’autant plus que l’enquête est parasitée par une sous-intrigue qui flirte avec le soap et dont on aurait très bien pu se passer. Cette tendance à croire que l’implication émotionnelle des héros doit passer par des relations pseudo familiales conflictuelles est une facilité qui dénote d’autant plus ici, alors qu’on n’attend pas de Jack Reacher qu’il joue les papa poule, même de substitution. Au rayon des points positifs, Tom Cruise est toujours aussi bon, athlétique et séduisant et son duo avec l’excellente Cobie Smulders est le moteur du film. Alors certes ce Jack Reacher: Never go back se laisse voir sans déplaisir, mais au fond, qu’est-ce qui le différencie de ces films d’action produits à la pelle par un Hollywood en manque d’imagination ? Rien et c’est bien là que le bât blesse. Jack Reacher: Never go back préfère revenir dans les clous plutôt que de poursuivre le dépassement de la ligne jaune esquissé par le premier film. Dommage.

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Titre Original: JACK REACHER: NEVER GO BACK

Réalisé par: Edward Zwick

Casting : Tom Cruise, Cobie Smulders, Robert Knepper,

Aldis Hodge, Danika Yaroch, Holt McCallany…

Genre: Action, Thriller

Sortie le: 19 octobre 2016

Distribué par: Paramount Pictures France

2,5 STARS MOYENMOYEN

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