Critiques

THE GET DOWN (Critique Saison 1 Partie 1) Ce n’est que Justice…

3 STARS BIEN

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SYNOPSIS: Dans les décombres du South Bronx, une bande hétéroclite d’adolescents perdus et sans avenir qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes et n’ont pour seules armes face à la vie que leurs joutes verbales, leurs pas de danse improvisés, et quelques gros feutres et bombes de peinture. Des cités du Bronx aux galeries d’art de SoHo, du CBGBs au Studio 54 en passant par les tours de verre d’un World Trade Center à peine achevé, cette nouvelle jeunesse en perdition va se frayer un chemin dans ce New York au bord de la faillite, donnant naissance au hip-hop, au punk et au disco…

Autant vous prévenir tout de suite, The Get Down ne plaira pas à tout le monde. Certains adhèreront tout de suite, d’autres hausseront les épaules avec un « mouais, bof, je vais me refaire Breaking Bad », la divergence d’opinion dépendant entièrement de votre réponse à la question suivante: la qualité d’une l’intrigue est-elle fondamentale à la télé? Si la réponse est oui, passez votre chemin, The Get Down est loin d’être aussi bien écrit que nombre de séries et sa plus grande carence est indéniablement narrative. Si la réponse est non et que vous privilégiez l’atmosphère, la musique et la luxuriance des visuels à une histoire solide, vous êtes partis pour six heures trente de fun non-stop.

Baz Luhrmann, réalisateur que vous connaissez grâce à Moulin Rouge, Gatsby le Magnifique et autres Roméo et Juliette est souvent critiqué pour sa propension à dépenser tout son budget dans des scènes titanesques à la beauté outrancière, souvent aux dépens de l’intrigue et (comme nombre de réalisateurs de cinéma, d’ailleurs), au détriment du rythme, criblant son histoire de longueurs plus ou moins exaspérantes.  C’est un homme qui a étudié les mythes et se passionne pour les archétypes et qui se contente des grandes lignes, nuisant par conséquent à la spécificité de son propos. Cela dit, encore une fois, si l’idée d’une histoire vague vous dérange, il y a suffisamment de beauté et de paillettes à l’écran pour vous faire oublier ce petit problème de base. On est en pleine période disco, pantalons moulants, bande-son et décors inclus et l’ambiance est, il faut le dire, assez phénoménale. Les 120 millions de dollars que Netflix a déboursé pour la production de la série sont mis bien en évidence, que ce soit dans les voitures de ces messieurs ou les scènes de danse dans les discothèques qui raviraient Busby Berkeley et le grand Ziegfeld. C’est un vrai festin pour les yeux que cette série, une corne d’abondance du bling-bling, hommage aux films de genre, et une tentative honnête et légèrement naïve de faire la chronique des débuts du mouvement artistique le plus important de la fin du XXème siècle.

Montée comme un vidéo-clip en six parties, la première partie de cette saison une de The Get Down se penche sur le déclin du disco et la montée du mouvement hip-hop dans le Bronx. Nos héros principaux sont un groupe de gamins du quartier composé d’Ezéchiel, dit « Zeke » (interprété par le fabuleux Justice Smith), Ra-Ra (Skylan Brooks), Marcus (Jaden Smith) et Boo-Boo (Tremaine Brown Jr) qui veulent, comme on dit, « s’en sortir ». Zeke, poète à ses heures, est fou amoureux de Mylène (Herizen F. Guardiola), une jeune portoricaine qui rêve de devenir chanteuse. Voulant déclarer sa flamme, Zeke va buter sur un artiste de graffiti nommé Shaolin Fantastic (Shameik Moore), qui va l’initier, lui et sa bande, à cette nouvelle tendance musicale et encore underground qu’on appelle le hip-hop. Naturellement, c’est un monde dangereux que celui du Bronx, et entre la marraine de la drogue Fat Annie (Lillias White), le politicien louche Francisco Cruz (Jimmy Smits) et Cadillac (Yahya Abdul-Mateen II), le proxénète cocaïné qui se prend d’intérêt pour Mylène, vous imaginez bien que la montée au sommet de Zeke ne se fera pas sans problèmes.

Si tout ça vous paraît un peu confus, c’est normal, d’autant que chaque relation paraît exister dans une série différente. The Get Down foisonne de moments cool et de pas de danse d’époque, de clins d’œil à la pulp fiction du Bronx et surtout, de musique. C’est un grand mix, un joyeux brouillamini de couleurs, de musique et de plan de New York avec quelques scènes balancées au milieu, dont le seul fil conducteur est la performance de Justice Smith, qui crève l’écran. A peine sorti de l’école d’arts dramatique d’Orange County (il a reçu son diplôme il y a deux ans), le jeune acteur s’impose comme le talent incontesté la série. Vulnérable, éloquent et profondément humain, Smith fait d’Ezéchiel quelque chose qui transcende le stade même du personnage et qui s’approche davantage de l’archétype de poète maudit (ce qui doit ravir notre ami Baz, qui comme on le sait est un grand fan des archétypes). On ne peut qu’apprécier le talent du gamin et lui souhaiter la plus belle des carrières.

Crédits: Netflix

 

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