SYNOPSIS: Les aventures de Sherlock Holmes et de son acolyte de toujours, le docteur Watson, sont transposées au XXIème siècle…
A moins d’avoir vécu en ermite ces six dernières années, vous n’êtes certainement pas passé à côté de l’ouragan Sherlock. La co-production BBC-WGBH Boston pour PBS est la série britannique la plus regardée de ces dix dernières années, cumulant 66 nominations et 24 récompenses, dont plusieurs BAFTA, Emmys, et le Saint Graal de la télévision : un Peabody Award reconnaissant la qualité du scénario qui adapte brillamment les aventures du détective le plus célèbre d’Angleterre à notre époque. Car si Sherlock est devenu un succès international (90 millions de spectateurs en Chine pour la troisième saison, 1,4 million de téléspectateurs en France, la série vendue dans 240 pays, on va arrêter là pour ne pas vous donner le tournis), c’est grâce à la qualité exquise de ces trois piliers de la sainte trinité cathodique : Écriture, Acteurs et Réalisation.
A l’écriture d’abord : Mark Gatiss et Steven Moffat. Les deux hommes avaient collaboré sur Doctor Who et en grands fans de littérature victorienne, ont passé de longues heures à discuter de comment ils pourraient adapter les romans de Sir Arthur Conan Doyle pour le petit écran dans le train de Cardiff (base de production de Doctor Who). Intelligents, montés comme des puzzles compliqués se montant et démontant à toute vitesse, les scénarios de la série sont un chef d’œuvre d’adaptation. En effet, si le Sherlock original pouvait prendre tout son temps pour résoudre ses mystères à une époque ou un voyage de Londres à Paris prenait plusieurs jours, ce n’est plus le cas au XXIème siècle où Internet, GPS et autres avancées scientifiques ont depuis longtemps accéléré le processus. Après avoir vu Benedict Cumberbatch dans le film Atonement, Moffat et la productrice Sue Vertue pensent donc à lui pour interpréter le détective. Ils invitent Cumberbatch à lire le pilote pour l’équipe et sa performance est telle qu’il décroche le rôle dans l’heure qui suit. Trouver un docteur Watson se révèle en revanche un peu plus difficile. Le cœur du script repose en effet sur la dynamique entre Sherlock et son ami, et Watson se doit d’être le contrepoids émotionnel de l’enquêteur génial. Il faut donc un acteur avec qui le spectateur puisse s’identifier, pas un idiot, mais pas un surdoué non plus, quelqu’un qui puisse s’attacher à Sherlock tout en ne perdant pas de vue que le personnage peut être insupportable. Bref, un acteur aussi rare qu’une licorne et l’on commence à désespérer de le trouver quand un certain Martin Freeman fait son apparition. L’alchimie entre ces deux-là est indéniable, et Gatiss se tourne vers Moffat : «Ça y est. On a notre série.» Quant à la réalisation, elle s’allie à un montage aérien et pirouette, tournoie comme une meringue, s’élevant en spirale vers des cieux enchanteurs. On pourrait vous écrire une longue dissertation sur cette série et ses mérites, mais on peut aussi vous résumer tout ça en trois mots : « A voir absolument. »
Saison 1 :
Une étude en rose
Le banquier aveugle
Le grand jeu
On rencontre nos personnages et l’on se lance très vite dans la dynamique de la série. Sherlock est un détective hors pair et Watson se prend vite d’amitié pour ce sociopathe très performant. Les dialogues vont à deux mille à l’heure et le charme des interprètes est évident dès les premières images. Le pilote annonce l’arc principal de la saison avec l’introduction d’un fantastique antagoniste.
Saison 2 :
Un scandale à Buckingham
Les chiens des Baskerville
La chute du Reichenbach
On retrouve nos héros avec un plaisir indéniable. De nouveaux personnages sortis tout droit des romans font leur apparition et les scénaristes modernisent habilement l’une des enquêtes les plus célèbres du détective consultant. La saison deux est sans doute celle qui introduit les enquêtes les plus réjouissantes parce que les plus alambiquées, et se finit en apothéose sur un cliffhanger aussi déchirant qu’il est renversant, sans conteste un très grand moment de télévision.
Saison 3 :
Le cercueil vide
Le signe des trois
Son dernier coup d’éclat
On ne va pas vous spolier ce qui se passe, hein, mais on dira quand même que le premier épisode de cette troisième saison met en scène l’un des plus beaux moments de John Watson, et sans doute la performance la plus poignante de Martin Freeman. L’amitié entre Sherlock et Watson prendrait presque le pas sur les enquêtes (qui sont toujours aussi intelligemment menées) et la sincérité de leur relation est d’une poésie indéniable. C’est beau l’amitié !
Le tournage de la quatrième saison vient de commencer et Sherlock devrait revenir sur nos écrans en 2017. Steven Moffat et Benedict Cumberbatch ont aussi confirmé qu’il y aurait une cinquième saison, mais vu l’emploi du temps de la star, on ne sait pas encore quand ou comment cela se fera.