Critiques

Marvel: Les Agents du S.H.I.E.L.D. (Critique) Pas super les héros

2 STARS PAS GENIAL

ATTENTION : SPOILERS INSIDE

agents_of_shieldSYNOPSIS: Les aventures mouvementées des membres de la « Strategic Homeland Intervention, Enforcement and Logistics Division, plus connue sous le nom de « S.H.I.E.L.D. ».

Peu de séries peuvent se vanter de déchaîner les passions des fans comme Marvel’s Agent of S.H.I.E.L.D. Diffusée depuis 2013 sur la chaîne ABC, la série qui vient de commencer sa troisième saison est un énième déclinaison de l’univers Marvel, sorti tout droit des Avengers. Souvenez-vous, en 2012, alors que Thor, Iron Man, Black Widow et compagnie se regroupaient pour affronter Loki et sa troupe d’aliens assoiffés de sang, l’agent Philip Coulson (Clark Gregg), bras droit de Nick Fury (Samuel L. Jackson) mourait à bord du vaisseau, offrant par la même occasion aux Avengers (les vengeurs en français) quelqu’un à venger. Mais surprise, surprise, Coulson n’est pas mort. Ravivé par le mystérieux programme T.A.H.I.T.I., il est maintenant à la tête de sa propre équipe, et traque les « spéciaux » pour le compte de S.H.I.E.L.D (Strategic Homeland Intervention, Enforcement and Logistics Division). La fine équipe regroupe la très compétente Miranda May (Ming-Na Wen, fabuleuse), deux scientifiques britanniques Jemma Simmons et Leo Fitz (Elizabeth Henstridge et Ian de Caestecker, adorables) et le gros bras Grant Ward (Brett Dalton, belle gueule, peu de charisme). On n’oublie pas, bien sûr la petite nouvelle Skye (jouée par l’ex-pop-star chinoise Chloe Bennett), hackeuse de son état au passé mystérieux.

La première saison se divise vraiment en deux temps. La première partie, très « enquête de la semaine », se structure autour des individus aux pouvoirs extraordinaires que S.H.I.E.L.D. a pour mission de recenser, avec deux ou trois pincées de romance et de mystère quand aux passés de Skye et Coulson. La série ne peut pas se permettre le même budget que les films, et les effets spéciaux en souffrent, à grands coups d’écrans verts et de scènes de combats qui se veulent épiques mais tombent à plat. Chloe Bennett est jolie comme un cœur mais face à des acteurs de calibre de Gregg ou Wen, elle ne fait absolument pas le poids, et son histoire d’amour naissante avec Ward laisse un gout de pâtes pas assez cuites : c’est fade, sans goût, et difficile à digérer. Ajouter à ça un rythme de tortue qui à perdu l’envie de vivre et vous aurez une assez bonne idée des débuts de la série. Puis début 2014 sort Captain America : le soldat de l’hiver. Et c’est une bonne dose d’adrénaline injectée aux Agents of S.H.I.E.L.D. La révélation que le groupe pseudo-nazi Hydra n’est part mort avec la Seconde Guerre Mondiale secoue tout ce petit monde, et l’on apprend que Ward était en fait une taupe. C’est le genre de péripétie qui ne changera rien au jeu mollasson de l’acteur, mais qui rend le personnage nettement plus intéressant.

agents_of_shield_ver9

La saison deux démarre avec les répercussions de la prise de pouvoir d’Hydra et de la chute de S.H.I.E.L.D. L’organisation super puissante n’a plus de leader, et Coulson se voit donc forcé d’improviser. Entrée en scène de Lance Hunter (Nick Blood) et Bobbi Morse (la fantastique et bien trop souvent sous-estimée Adrianne Palicki) ainsi qu’une flopée de nouvelles têtes qui viennent donner un regain d’énergie à notre équipe fatiguée. Skye, toujours sur la trace de ses parents, va de révélation en révélation, et l’on se rapproche doucement de l’univers des Inhumains, ces humains aux gènes extraterrestres. On abandonne la formule des enquêtes pour se recentrer davantage sur la grande histoire, tissant des liens avec le nouvel Avengers (Coulson et son équipe sont responsables de la découverte du spectre de Loki, point de départ de l’Age d’Ultron), et si Chloe Bennett a de plus en plus de mal à porter la série sur ses frêles épaules, elle est secondée par Calvin (Kyle MacLachlan) et Jiaying (Dichen Lachman), deux piliers du groupe des « Inhumains », et accessoirement parents de Skye.

agents_of_shield_ver14

La saison trois repart tranquillement sur les bases de la saison 1. On revient à la chasse de « l’Inhumain de la semaine », interprété dans ce premier épisode par l’acteur Colombien Juan Pablo Raba. Rien de très excitant, si ce n’est Ian de Caestecker qui prouve encore une fois à quel point il joue bien. Les personnages sont nombreux, et il devient difficile de tous les couvrir en seulement quarante minutes, ce qui fait que les scénaristes ont fait un choix : plutôt que de surcharger un épisode avec quinze histoires différentes, ils préfèrent les répartir sur plusieurs semaines. Ce procédé donne plus d’espace au développement des personnages, mais a le malheur de ralentir le rythme de la série, qui souffrait déjà de lenteur chronique.

Au final, bien que Joss Whedon soit crédité comme créateur et producteur exécutif, Agents of S.H.I.E.L.D. manque cruellement de l’empreinte du créateur de Buffy. Jed Whedon et Melissa Tancharoen sont les scénaristes effectivement en place dans le fauteuil du pilote, et s’ils ont tous les deux fait leurs preuves, on sent qu’ils ont du mal à trouver leur voix. On imagine également que faire justice à un univers aussi riche que celui de Marvel ne doit pas être évident, mais pour un sujet si gorgé de promesses, la série est tristement conventionnelle. On se prend à regretter la camaraderie des films et à se demander combien de temps Agents of S.H.I.E.L.D. pourra exploiter le filon. A en juger par la quantité de projets que Marvel est en train de développer, Skye et compagnie seront là pendant un bon bout de temps. Pas sûr que ce soit une bonne idée pourtant.

Crédits: ABC / Série Club

 

Laisser un commentaire