THE VISIT (Critique)

Par Quentin Delahaye le septembre 9, 2015 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS: Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l’un d’eux découvre qu’ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s’amenuisent de jour en jour.

On ne va pas vous la refaire dans les grandes largeurs, mais M. Night Shyamalan est l’une des plus grande déceptions de cinéma de ces dernières années. Après des débuts dithyrambiques avec Sixième Sens, Incassable et Signes, il perd peu à peu le public (et une grande partie de la critique) avec des œuvres ennuyeuses, des échecs commerciaux, voire des propositions complètement ridicules (oui Phénomènes, je pense à toi). Bien qu’il ait toujours réussi à s’en sortir suffisamment au box-office pour continuer à financer ses films, et qu’il ait derrière lui une petite troupe d’amateurs inconditionnels de son style et de ses thèmes, on attend depuis des années LE film qui marquera le grand retour de Shyamalan dans nos cœurs. Si ça n’est pas avec The Visit qu’il y parviendra, il signe néanmoins un petit film d’horreur efficace.

Le réalisateur est entré dans la cour des grands avec un film qui frisait avec l’horreur. Pourtant, Sixième Sens était bien plus que cela, traitant du regret, de la famille, du pardon et de l’amour, le tout porté par un scénario très malin qui a traumatisé plus d’un spectateur. Alors pour relancer sa carrière, pourquoi ne pas utiliser les même ficelles ? Les thèmes sont identiques, le scénario est efficace, l’ambiance générale lourde et oppressante, l’air de ne pas y toucher. The Visit s’inscrit pleinement dans son époque : c’est un film d’horreur destiné aux adolescents porté par des adolescents. Film de found foootage (les deux jeunes héros portent eux-mêmes les caméras, avec comme excuse ici de réaliser un documentaire sur leurs grands-parents), Shyamalan s’impose une mécanique risquée mais qu’il parvient globalement à maitriser. Bien que les deux jeunes acteurs (Olivia De Jonge et Ed Oxenbould pour ne pas les nommer) soient tout à la fois attendrissants et agaçants, les bonnes idées de mise en scène dont n’a jamais manqué le réalisateur (action hors champs, montage alterné, action floue au second plan, etc..) rendent l’ensemble efficace. The Visit ne révolutionne pas un genre qui, très lucratif depuis des années, a vu le nombre des Insidious, Paranormal Activity (dont le producteur est le même que pour The Visit d’ailleurs), et autres Sinister ou Conjuring se multiplier, mais le scénario, suffisamment malin, les interprètes des deux grand-parents, flippants, et l’ambiance générale réussie (images, musique, couleurs sont assez angoissantes) font de The Visit un divertissement de qualité pour les fans du genre. La vraie question restant toujours : est-ce que le réalisateur n’aurait pas pu faire mieux ?