SYNOPSIS: A chaque saison, son histoire. American Horror Story nous embarque dans des récits à la fois poignants et cauchemardesques, mêlant la peur, le gore et le politiquement correct. De quoi vous confronter à vos plus grandes frayeurs !
Saison 1 – Murder House
La famille Harmon, composée d’un psychiatre pervers, de sa femme meurtrie et de leur fille satanique, s’installe dans un manoir… hanté, après l’adultère du père et la fausse couche de la mère. Les esprits rôdent et sont bien décidés à les torturer, afin de les confronter à leurs plus grandes peurs…
Saison 2 – Asylum
En 1964, Sœur Jude dirige d’une main de fer la clinique psychiatrique de Briarcliff aux alentours de Boston jusqu’à ce que les patients, qui font l’objet d’expérimentations secrètes et particulièrement cruelles, se rebellent contre l’autorité en place. L’arrivée d’un nouvel élément perturbateur, surnommé « Bloody Face » et dont on dit qu’il a décapité et dépecé trois femmes, dont sa petite amie, entraîne une escalade de violence…
Saison 3 – Coven
300 ans après la fameuse chasse aux sorcières de Salem, une poignée de survivantes doit faire face à l’extinction tout en protégeant leur secret. A la Nouvelle-Orléans, une école spécialisée accueille les plus jeunes sorcières dont Zoé, une jeune fille qui cache un lourd secret. Fiona, qui s’est longtemps absentée de la ville, refait son apparition pour protéger leur existence.
Saison 4 – Freak Show
Les coulisses d’une troupe de forains dans l’Amérique profonde des années 1950.
Créée par Ryan Murphy et Brad Falchuk en 2011, American Horror Story est une série anthologique dédiée au genre de l’horreur, du thriller et du drame. L’ossature de la série est formée d’un casting solide, laissant la possibilité aux acteurs d’interpréter un nouveau personnage à chaque saison. C’est ainsi qu’Evan Peters, Jessica Lange et Sarah Paulson apparaîtront par exemple dans chacune des saisons. Frances Conroy, Kathy Bates, Angela Bassett, Lily Rabe, Matt Bomer, Dylan Mc Dermott, Chloe Sevigny, Zachary Quinto, Wes Bentley et Emma Roberts figurent également au générique de plusieurs saisons. Joseph Fiennes, Gabourey Sidibe, Michael Chiklis, James Cromwell, Connie Britton (partie ensuite sur Nashville), Kate Mara ou encore Adam Levine, quant à eux, n’interviendront qu’une seule saison. A noter que Lady Gaga (déjà vue dans Machete Kills et dans Sin City 2) tiendra le rôle féminin principal de la cinquième saison, en lieu et place de l’excellente Jessica Lange. Naomi Campbell (vue cette année dans Empire) intégrera elle aussi le cast de la nouvelle saison.
L’horreur à l’honneur
American Horror Story a été conçue par Murphy et Falchuk dans le but de déstabiliser le spectateur, l’emmener sur des thèmes peu explorés par la télévision ces dernières années. C’est donc le genre horrifique qui a été choisi pour aborder des thématiques aussi dérangeantes et parfois borderline que l’adultère ou le sexe déviant et qui restera la dominante pour traiter des plus grands thèmes populaires au cours des saisons. La série débutera par un grand classique : la maison hantée et les fantômes. Si ce concept, vu et revu notamment au cinéma ces deux dernières décennies après le succès de Sixième Sens en 1999, pouvait paraître trop peu original, cette première saison donne pourtant le ton d’une série à part du reste de la production télévisuelle. C’est en misant sur les sujets les plus délicats en marge de l’histoire principale que les scénaristes réussissent en effet un travail brillant. Plusieurs intrigues tournent autour de liaisons et d’aventures sexuelles consenties ou non, avec parfois de petites déviances au menu.
L’asile d’aliénés, les sorcières, les monstres de foire et l’hôtel seront au programme des saisons suivantes, revisitant là aussi des classiques de l’horreur, en y apportant le ton grinçant et glaçant propre à la série. En choisissant des jeunes filles comme personnages principaux de la saison consacrée aux sorcières, évoluant autour des expérimentées Jessica Lange et Angela Bassett, l’histoire prendra une tournure moderne presque immédiatement, malgré les flash-backs nombreux autour du personnage machiavélique campé par une impeccable Kathy Bates. Les freaks, plus rares récemment au cinéma, permettent ainsi une originalité certaine, tandis que l’asile d’aliénés se révèle un terrain de jeux incroyable pour les acteurs et propice à l’ambiance un peu malsaine d’American Horror Story.
Une écriture ciselée
La qualité du show vaut également pour son écriture et hormis quelques accrocs en cours de saison 2, constitue sa grande force, puisqu’il paraissait d’emblée difficile d’imaginer des histoires autour de thèmes déjà très utilisés au cinéma et même à la télévision au cours des années 80. Pourtant, Falchuk et Murphy, aidés ponctuellement par des scénaristes aussi doués que James Wong, s’en tirent haut la main. L’écriture d’American Horror Story est telle qu’elle confère rapidement à la série un style bien à part, la recette prenant rapidement.
Une intrigue un peu plus classique animera la quatrième saison (traitant des monstres), tandis que la saison 2 s’avérera la plus faible en termes d’écriture. La troisième saison consacrée aux sorcières et mettant en scène une Emma Roberts survoltée, mêle habilement les époques et ménage un suspens très habile. Il y est fait référence à de nombreux aspects de notre société moderne (la célébrité, la compétition), en même temps qu’à des évènements marquants de l’histoire, en particulier l’esclavage.
La saison dédiée à l’asile est sans doute la plus faible en termes d’écriture, ne parvenant pas à faire prendre le mélange entre de trop nombreux thèmes (la folie, la conspiration, les extra-terrestres, les serial killers, les expérimentations). Plus gênant, certains aspects de l’histoire demeurent quasi-inexpliqués, comme cette interaction entre les personnages de James Cromwell et d’Adam Levine, à deux époques différentes.
C’est bien la première saison qui demeure encore à ce jour la plus aboutie en ce qui concerne son scénario, revisitant très adroitement le thème de la maison hantée et des crimes. On lui pardonnera même une fin en deux temps sans doute superflue, tant le plaisir procuré au visionnage aura été important. On notera un petit point faible dans l’écriture, à travers les liens entre les saisons dont se vantent les deux créateurs de la série. Les indices sont distillés de façon si discrète, les apparitions dans différentes saisons de personnages étant mises en scène de façon si confuse que ces points pourraient être considérés comme des défauts, un spectateur même très attentif ne parvenant pas forcément à distinguer ces subtilités.
Un casting et des personnages marquants
Le dernier point fort caractéristique d’American Horror Story se matérialise par son cast, riche (cf. la liste impressionnante et non exhaustive figurant en début d’article) et éclectique. La principale star du show est incontestablement Jessica Lange, qui, à 62 ans donne presque un second souffle à sa carrière. Interprétant des personnages complètement différents de saison en saison. Ils auront tous en commun une force indéniable, émanant immanquablement de l’actrice. Elle parvient même à devenir dès la deuxième saison le personnage principal, en tous cas celui qui semble souvent tirer les ficelles.
Evan Peters, vu précédemment dans Les frères Scott et dans le premier Kick-Ass, tire également son épingle du jeu, en interprétant lui aussi des personnages très différents les uns des autres, démontrant l’étendue de son talent. Ces qualités lui ouvriront par ailleurs les portes du cinéma puisque l’acteur a depuis été vu dans le mauvais The Lazarus Effect mais surtout dans X-Men Days of future past, dans lequel il interprète un Quicksilver marquant.
Sarah Paulson héritera elle aussi de plusieurs personnages fascinants (notamment celui de la femme à deux têtes) et fera preuve de beaucoup de justesse dans ses différentes interprétations. On soulignera les présences marquantes d’Angela Basset, Emma Roberts, de Kathy Bates ou encore de Dylan Mc Dermott, pour ne citer qu’eux.
American Horror Story est donc une série originale dans son traitement, bénéficiant d’un remarquable travail d’écriture et de mise en scène, prenant place dans des décors souvent majestueux et s’appuyant sur des acteurs généreux et très talentueux. Le concept de l’anthologie a donc encore de beaux jours devant lui avec cette série, vers laquelle on a toujours plaisir à revenir.
Crédits: FX
Joli dossier ! pour ma part, je n’ai vu que la première saison qui m’a un petit peu déçu. Plutôt ennuyeux, assez convenu, et l’épisode de trop à la fin m’a achevé. Les concepts des saisons suivantes m’intéresse beaucoup plus, donc je pense que je me laisserai tenter…quand j’aurai des journées de 36 heures. :p