SYNOPSIS: Dans un futur non défini, les réserves de pétrole sont épuisées et la violence règne sur le monde. Max, un ancien de la sécurité routière, se porte aux secours d’une communauté de fuyards aux prises avec des pirates de la route. La bataille se concentre autour d’une citerne de raffinerie.
Alors qu’il sort du succès historique de la folie Mad Max, George Miller décide de rejouer son titre avec la suite aux aventure de Max le fou. Pas le dernier des imbéciles, Miller ne se contente pas de reprendre la recette de l’original, de la gonfler un peu, puis de faire ronronner sa machine pour amasser un confortable pactole, comme on commence à le faire avec plus ou moins de réussite dans les années 80 naissantes. Que nenni : de sa première œuvre foisonnante il retire tout ce qui accroche l’histoire à une réalité (des décors naturels, une société certes fantasmée, mais qui ressemble beaucoup à notre monde), pour ne garder que l’aridité du désert, la chaleur des bolides et la fureur des hommes. Chef d’oeuvre de la trilogie, Mad Max 2 : Le Défi définit ses propres règles, expédiant le lien ténu qui le lie à l’œuvre originale en une courte introduction aussi efficace que magistrale, mélange de flash-back et d’images d’archives en 4:3, pour s’ouvrir à l’infinité des routes et du sable australien par une 16:9 qui indique clairement les ambitions de l’auteur : on passe la seconde. On ne s’encombre désormais plus à tisser des liens entre les personnages : chacun défend son propre intérêt, c’est à dire trouver l’essence qui lui permettra d’aller un peu plus loin, pour en trouver encore.. un cycle sans fin, sans but, aussi sombre que ce que sont devenus les rapports violents entre les êtres humains.
D’un film de vengeance sur une route anonyme, on passe ici à un western punk sans concessions, où se rejoue l’attaque du fort Alamo, avec d’un côté un groupe de villageois, gardiens, certes, de l’essence tant recherchée, mais surtout derniers défenseurs d’un semblant de société, où l’entraide et l’honneur sont encore de mise. Face à eux, une horde de désespérés crypto gay ultra violents, où ne règne que la loi du plus fort, et pour qui la cruauté est la seule forme d’expression face au désespoir de leur situation. Deux visions qui s’opposent, dans un moyen âge post-apocalyptique, où l’absence de justice (contrairement au premier opus) est palpable, et donne au film son ambiance poisseuse. Au milieu de ce réjouissant tableau, nous retrouvons Max, habité par un Mel Gibson qui a pris du galon. Une telle intensité de jeu, alors qu’il ne parle presque pas, montre, s’il en était encore besoin qu’il est plus qu’évident qu’il fait partie des très grands. D’autres personnages, aussi marquants, l’entourent : le gamin au boomerang, qui aura marqué une génération entière ; The Humungus, un méchant bodybuildé sans pitié, et dont on ne verra jamais le visage ; le capitaine du Gyro, au physique aussi improbable que l’engin qu’il pilote ; l’ensemble des habitants du camp, du fou au leader charismatique, du mécanicien à l’amazone, de la jeune blonde innocente au vieux sage.. des personnages mythiques, déjà vu dans les livres et au cinéma, mais que Miller traite avec un détachement mêlé de tendresse qui fait mouche. Mad Max 2 : Le Defi reste à ce jour le chef-d’œuvre de la saga, et en résume toutes les qualités sans s’alourdir d’un seul défaut. Fable apocalyptique, mythe transgénérationnel, légende d’un héros mystérieux, Mad Max 2 trace un chemin que beaucoup tenteront d’emprunter après lui, mais que presque personne n’arrivera à égaler. Jusqu’à Fury Road ?
Titre Original: MAD MAX 2: THE ROAD WARRIOR
Catégories :Critiques Cinéma
Très bon volet aussi.