Critiques Cinéma

WHAT WE DO IN THE SHADOWS (Critique)

4,5 STARS TOP NIVEAU

What we do in the shadows afficheSYNOPSIS: Les vampires Viago (379 ans), Deacon (183 ans), Vladislav (862 ans) et Peter (8 000 ans) partagent un appartement à Wellington, en Nouvelle-Zélande. Malheureusement pour eux, et à cause de leur irrépressible besoin de s’alimenter en sang, ils ont du mal à se faire des amis ou à maintenir en vie des relations qui leur permettraient de fréquenter les établissements branchés de la ville. Sans vie sociale, ces créatures de la nuit arriveront-elles à surmonter leurs différences et s’adapter ainsi au monde moderne ?

What we do in the shadows est une comédie horrifique co-réalisée par Jemaine Clement (l’un des membres du duo comique néo-zélandais Flight of the Conchords, relativement méconnu dans nos contrées) et Taika Waititi (réalisateur de quelques épisodes de Flight of the Conchords, mais également de Two Cars, One Night, court-métrage sympa nommé aux Oscars en 2005). Après un joli parcours en festival (Sundance, Sydney, Berlin, Neuchâtel, L’Etrange), le long-métrage atterrit aujourd’hui à Gérardmer où il a été présenté hors compétition pour sa 22ème édition, avant de sortir sur les écrans français courant printemps 2015, du moins on l’espère vu la qualité du produit. Pas étonnant au passage de retrouver Peter Jackson crédité dans les remerciements de What we do in the shadows pour qui se souvient des débuts du cinéaste avec les comédies horrifiques barjo et géniales Bad Taste et Braindead, deux sommets du genre. What we do in the shadows est un peu différent puisque moins gore et appartenant à la classe du mockumentaire. Petit rappel pour les béotiens, Libération avait (parfaitement) défini ce genre l’an dernier : « c’est une sorte de comédie dans laquelle les personnages et les situations sont filmés à la manière d’un reportage ou d’un documentaire et dont la mise en scène tend à « faire oublier » le scénario. Idée reçue numéro 1 : tous les mockumentaires sont écrits, réalisés, interprétés et même si l’improvisation est parfois utilisée, elle n’est pas la règle, loin de là. La caméra est souvent « portée », « à l’épaule », et elle est très mobile. La présence du caméraman est perceptible, car il réagit « à chaud » (brusques mouvements de caméra, recadrages en plusieurs points, mise au point), et, sans jamais apparaître, il devient un des personnages du récit. Les acteurs n’ignorent pas cette caméra, qu’ils regardent souvent et n’hésitent pas à interpeller. De plus, les personnages sont régulièrement interviewés face caméra, même parfois dans une position récurrente ». Ici, le principe est simple mais très efficace : une équipe de télévision suit le quotidien difficile d’un petit groupe de vampires vivant sous le même toit à Wellington. En quelque sorte, une variation mixée de C’est arrivé près de chez vous et Borat, avec des personnages centraux aux dents pointues, qui ont plus de 1000 ans, traînent le soir en discothèques ou dans la rue à bouffer des êtres humains et ont du mal à s’adapter aux habitants de la banlieue néo-zélandaise. Ce pitch original est du pain béni pour Clement et Waititi qui revisitent les mythes du vampirisme et du documentaire (et de leurs codes) avec succès en offrant aux spectateurs un lot de gags absurdes conséquent. Les metteurs en scène prennent judicieusement le temps de développer la personnalité de chacun des vampires, excentriques et complètement timbrés, ce qui contribue grandement à la réussite de l’ensemble.

 What we do in the shadows 1

L’atout majeur est bien évidemment l’ancrage de l’histoire dans la « réalité » du monde environnant, concept qui donne lieu à des situations décalées hilarantes. On ne s’ennuie pas une seconde (de toute façon, le film est assez court), les vannes fusent et font mouche, l’humour noir, parfois gore, fonctionne à merveille. Deux séquences valent particulièrement le détour : premièrement, l’affrontement avec une meute de loups-garous rencontrés au détour d’une ballade sur une colline, puis deuxièmement, celle du bal dans le dernier acte, qui fait intervenir un tas de créatures fantastiques et témoigne d’un authentique amour de Clement et Waititi pour les classiques du genre. Il faut dire que les personnages, hauts en couleurs au milieu de la nuit, sont campés avec métier par Jonathan Brugh, Cori Gonzales-Macuer, Ben Fransham, mais aussi Jemaine Clement et Taika Waititi en personne, qui s’amusent comme des dingues en multipliant les face-caméra drôles (mention aux mimiques du dandy candide Taika Waititi) et les interactions sauvages. Côté technique, on se régale également d’une mise en scène libre mais affûtée, d’une photographie nette et colorée, ainsi que d’effets spéciaux réussis – notamment ceux impliquant les transformations des vampires en chauve-souris (et vice-versa) – en dépit du faible budget alloué. Véritable phénomène dans son pays natal où il est devenu le film local numéro 1 au box office, What we do in the shadows est un bijou de comédie horrifique qui mérite amplement les louanges et les grâces d’une sortie ciné sur notre territoire.

What we do in the shadows afficheTitre Original: WHAT WE DO IN THE SHADOWS

Réalisé par: JEMAINE CLEMENT, TAIKA WAITITI

Casting: Jonathan Brugh, Cori Gonzales-Macuer, Ben Fransham,

Jemaine Clement, Taika Waititi, Stuart Rutherford

Genre:  Comédie

Sortie le: Prochainement

Distribué par: –

4,5 STARS TOP NIVEAUTOP NIVEAU

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