Critiques Cinéma

INTO THE WOODS, Promenons-nous dans les bois (Critique)

1 STARS TRES MAUVAIS

INTO THE WOODS AFFICHESYNOPSIS: Les intrigues de plusieurs contes de fées bien connues se croisent afin d’explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Jack et le haricot magique et Raiponce, tous sont réunis dans un récit où interviennent également un boulanger et sa femme qui espèrent fonder une famille, mais à qui une sorcière a jeté un mauvais sort…

Into the woods est un film brouillon, trop long, mal réalisé, avec un casting de choix mais qui ne relève pas un scénario trop complexe et mal ficelé. Voilà pour vous. Si vous voulez vous en tenir à ça, on ne vous jette pas la pierre. Pour ceux qui voudraient comprendre un peu plus pourquoi un film aussi mauvais a tout de même cartonné au box office américain lors de sa sortie (le film fait partie des 5 meilleurs démarrages de tous les temps pour une sortie à Noël), vous pouvez continuer votre lecture. Into the Woods (très mal traduit, comme souvent en français, par Promenons-nous dans les bois) est l’adaptation d’une comédie musicale des années 80 ambitieuse, qui voulait casser le mythe des classiques de Disney (Le Petit Chaperon Rouge, Cendrillon, Jack et le Haricot Magique entre autres) en revenant aux contes d’origine, rarement joyeux. L’idée est intéressante, mais le projet a au moins dix ans de retard : les comédies musicales (tout le monde chante tout le temps dans le film) ne font plus vraiment recette, et les Shrek, Raiponce et Reine des Neiges ont déjà brillamment donné un sacré coup de vieux aux classiques de tonton Walt. Pourtant le casting est impressionnant. C’est d’ailleurs pour cela que le film marche : le public américain peut tout à fait se contenter de voir ses stars favorites chanter et s’habiller en princes et princesse. En tous cas suffisamment pour rapporter presque 100 000 000 de dollars en quelques jours à peine. Pourtant, aligner Johnny Depp, Meryl Streep, Chris Pine, Emily Blunt et j’en passe, dans un film en costumes et en chansons, ça a plutôt de la gueule. Meryl Streep montre effectivement qu’elle est toujours la patronne, quelque soit son rôle, quelque soit le genre, et quelque soit la qualité du reste du film. Elle est la seule à tenir la barre correctement, peut être avec Chris Pine, qui , le temps d’une chanson, déclenche plus de rires que pendant les deux autres heures que dure le film. Aucun des autres acteurs, stars ou non d’ailleurs, ne parvient à faire décoller son personnage, lourdement empêtrés dans des situations et des dialogues au mieux ennuyeux, au pire carrément ridicules : personnages qui meurent de façon aléatoire, chansons oubliées aussi vites qu’on les a entendues, raccourcis scénaristiques improbables, tempo tantôt grabataire, tantôt epileptique.. On ne comprend pas tout, on regarde souvent sa montre (le film dure plus de deux heures !), bref, la sauce ne prend pas du tout.
into the woods 1
Rob Marshall, à qui Hollywood s’entête à donner du travail alors qu’il n’a quasi jamais brillé dans sa mise en scène (Pirate des Caraïbes 4, c’était lui ; Nine, c’était lui aussi) n’apporte évidemment aucune pierre à un édifice qui, de base, ne tenait déjà pas bien debout. On pense parfois au Blanche-Neige de Tarsem Singh, tant la production semble faire le pari des costumes et du tournage en studio. mais les moyens (et le talent) ne sont absolument pas au rendez-vous. Difficile donc de ne pas s’ennuyer devant cette laborieuse tentative de jouer le contre-emploi, tant au niveau du scénario que des acteurs. Si effectivement le film parvient à surprendre, c’est plus par la violence du changement de registre (des morts, des trahisons, du gore) que par l’audace qui a guidé ces choix.Pas de mise en scène flamboyante, pas d’interprétation habitée, pas d’humour dévastateur… On sombre après 45 minutes à peu près soutenables dans les abysses d’un labyrinthe scénaristique (les protagonistes des contes se croisent et se recroisent sans fin) où même les acteurs se perdent.  Ne traversez donc pas ces bois semés d’embûches, surtout si vous avez des enfants : vous les traumatiseriez à vie, et pourrez jeter votre collection de VHS Disney que vous aimez revoir avec eux les dimanches au coin du feu.
INTO THE WOODS AFFICHETitre Original: INTO THE WOODS

Réalisé par: ROB MARSHALL

Casting:Meryl Streep, Emily Blunt, Anna Kendrick,

Chris Pine, Johnny Depp, James Corden…

Genre: Famille, Fantastique, Comédie musicale

Sortie le: 28 janvier 2015

Distribué par: The Walt Disney Company France

1 STARS TRES MAUVAISTRÈS MAUVAIS

6 réponses »

  1. Tout a fait d’accord avec ce commentaire. N’allez pas le voir. J’en reviens a l’instant et je me suis ennuyé comme jamais dans une salle de cinema. C’est sans queue ni tete, ca chante tellement que ca en devient franchement dérangeant … Bref, une belle perte de temps pour moi ce soir.

  2. J’ignorais qu’il s’agissait de l’adaptation d’une comédie musicale… ceci explique sans doute les divers (et multiples) défauts du film, à l’instar de l’atrocité qu’était Les Misérables. Le passage de la scène à l’écran souffre hélas souvent d’un problème criant de mise en scène justement. Pourtant, là où tu ne vois que du réchauffé, j’ai trouvé l’ensemble plutôt rafraîchissant, même si, il est vrai, d’excellentes moutures ont d’ores et déjà donné dans la satire et le féeriquement pas correct. J’ai passé un bon moment malgré tout, et ai trouvé l’ensemble du casting plutôt à la hauteur.

    • C’est effectivement plutôt original, mais l’ensemble est plus lourd que rafraichissant. Pour moi le casting n’est vraiment pas terrible, à part encore une fois Meryl Strip (de là à la nominer pour un oscar faut pas non plus déconner mais bon) : le boulanger ne sait pas jouer, on a envie de mettre des baffes dès que le petit chaperon rouge ouvre la bouche, Johnny Depp nous ressert son Jack Sparrow, cette fois-ci avec une moustache.. Et la mise en scène plombe le film plus qu’il ne le dynamise.. Après le film a très bien marché, et il semblerait que ton avis soit partagé par de nombreux spectateurs 🙂

      • D’accord pour le Chaperon Rouge (pas d’accord pour le boulanger), mais je trouve un peu facile la tendance actuelle de systématiquement épingler Depp sur son jeu prétendument calqué sur le personnage de Sparrow. S’agissant du rôle du Loup en l’occurrence, je n’y ai pas vu l’ombre du pirate. Tu m’aurais parlé de Charlie Mordecai, je t’aurais répondu « peut-être ». Mais là… non.

      • Ces gestes amples, ce parlé à la fois trainant et chantant, la lubie de se déguiser.. On ne le voit plus dans des rôles à la Donnie Brasco ou Public Enemies depuis un petit moment !

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