Critiques Cinéma

MALAVITA (Critique)

2,5 STARS MOYEN

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Le tweet de sortie de projo:

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SYNOPSIS: Fred Blake alias Giovanni Manzoni, repenti de la mafia new-yorkaise sous protection du FBI, s’installe avec sa famille dans un petit village de Normandie.
Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes vont vite reprendre le dessus quand il s’agira de régler les petits soucis du quotidien…

C’est une foule de sentiments contradictoires qui nous submerge tout au long de la vision du dernier film en date de Luc Besson. On passe de la consternation la plus totale au rire franc, soit les deux opposés d’un spectre très large qui est rarement couvert par un seul film. La consternation la plus totale met environ 15 minutes à nous envahir. 15 minutes c’est un temps, celui que le spectateur mettra à s’habituer à voir Robert de Niro et Michelle Pfeiffer déambuler dans un petit village paumé de la Normandie. Le pitch de départ, très original, nous pousse dans un premier temps à l’indulgence. Mais très vite, Besson retombe dans ses réflexes d’homme de blockbuster made in Europacorp, en se jetant allègrement dans les raccourcis de scénario et caricatures de personnages. Et ça non.

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Certes, même de ces choix faciles, on peut franchement rire : Saviez-vous par exemple qu’absolument TOUS les habitants de Normandie parlent un anglais parfait? Même les cancres du lycée qui s’amusent à frapper les nouveaux venus ? Ça n’est évidemment pas bien grave. Ce qui l’est plus, c’est que Besson, qui souhaite clairement viser un public américain et international, leur sert la soupe en offrant une caricature assez pitoyable des Français : Bavards, avares, méfiants envers les étrangers quand ils ne sont pas vils et magouilleurs. C’est beaucoup, et cela n’est surtout prétexte qu’aux scènes les moins drôles du film. C’est cher payé. En plus de ce mauvais goût, Besson (au scénario également dans cette adaptation du roman éponyme de Tonino Benaquista) installe des personnages assez légers, résumés par deux ou trois traits de caractère sur lequel le scénario jouera jusqu’à la fin. Ainsi, la jeune fille en fleur (Dianna Agron, l’une des stars de Glee), accessoirement sujette à des pulsions de violence, qui jette son dévolu sur un-prof-de-math-brun-ténébreux-mais-qui-n’est-qu’un-salaud-avec –les-femmes nous agace assez rapidement. Son petit frère, le type-qui-n’a-pas-d’amis-mais-t’analyse-les-forces-en-présence-du-lycée-pour-pouvoir-en-tirer-profit, est lui beaucoup plus sympathique.

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Seulement voilà, si on peut dresser une liste longue comme le bras de défauts, au final les mêmes que dans la plupart des films de Mr Europacorp, il faut avouer qu’au fil des scènes, on se prend de sympathie pour cette joyeuse bande. La faute d’abord au casting, bien évidemment. Voir des acteurs du calibre de Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones et Robert de Niro aux prises avec les petits tracas du quotidien dans un petit village de notre pays, il faut avouer que l’on ne crache pas sur le plaisir coupable. Si Catwoman et l’agent K laissent dérouler leur jeu sans faire vraiment d’étincelles (ce qui, à leur niveau et dans un film de ce calibre équivaut au jeu d’un Mitchum ou d’une Grace Kelly), De Niro s’amuse comme un petit fou.

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Son personnage est plus ou moins celui que jouait Ray Liotta dans Les Affranchis (la référence est explicite dans le film), et reste sujet à des excès de colère et de violence plutôt drôles. Même si Besson, avec sa subtilité habituelle, parvient presque à nous gâcher le plaisir en surlignant l’hommage au film de Scorsese (par ailleurs producteur du film, tiens donc) avec une scène de projection de ciné-club franchement ridicule, on ne peut au final que prendre plaisir à voir De Niro se jouer de lui-même avec autant de fraicheur. Le film repose sur lui et sur les trois membres de sa famille, dont l’alchimie marche juste ce qu’il faut pour que l’on y croit. Un film Europacorp donc, qui ne fait pas dans la dentelle, et tire autant les avantages que les inconvénients de la réalisation de son bulldozer de metteur en scène. Scénario et dialogues sont très inégaux, du pathétique à la fulgurance comique, mais on se laisse peu à peu convaincre par le plaisir que prennent les acteurs à jouer de leurs personnages, même s’ils sont entourés d’une tripotée de caricatures, du gangster de Brooklyn aux habitants du village de Normandie. A voir pour ajouter à sa culture du film de gangster une pierre intéressante, un dimanche soir de pluie où il n’y a rien à la TV. N’est-ce pas après tout la niche cinématographique que s’est choisi d’exploiter Besson ?

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malavita affiche miniTitre Original : MALAVITA

Réalisé par: Luc Besson

Casting: Robert De Niro, Michelle Pfeiffer, Tommy Lee Jones,

Dianna Agron, John D’Leo, Stan Carp…

Genre: Comédie, Action

Sortie le: 23 Octobre 2013

Distribué par : EuropaCorp

2,5 STARS MOYENMOYEN

2 réponses »

  1. A peu de choses près ce que j’en attendais. C’est quand même surprenant que Besson et Europacorp arrivent encore à attirer des grands noms, malgré les bouses produites depuis quelques temps…

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