Le tweet de sortie de projo:
SYNOPSIS: Farid, jeune Français de 26 ans, doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père. Découvrant ce pays où il n’a jamais mis les pieds, il tombe sous le charme d’une galerie de personnages étonnants dont l’humour et la simplicité vont profondément le toucher. Parmi eux, son cousin, un jeune homme vif et débrouillard qui nourrit le rêve de pouvoir rejoindre la France…
Il y a de jolis films marqués du sceau de l’authenticité qui débarquent parfois sur les écrans alors qu’on ne les y attend pas forcément. Des films sincères et vivants, énergiques et vrais qui n’ont pas l’ADN des chefs-d’œuvre en eux mais ce n’est pas ce qu’on leur demande. Ce qu’on leur demande en fait c’est d’être simplement de bons films, intègres et respectueux des spectateurs, de raconter une belle histoire, en croquant de beaux personnages, simples et honnêtes. De proposer un récit suffisamment attractif pour nous emmener dans un voyage rempli de sensations et d’émotions. De voyage justement c’est ce à quoi nous invite Né Quelque Part, premier film de Mohamed Hamidi. Un voyage sur la route des racines, de la famille, de l’interrogation identitaire et de la place qu’on doit tous trouver entre ce qu’on est et ce que l’on est devenu.
Né quelque part est une comédie dramatique qui démarre sur une voix off et un texte qui d’emblée fait preuve d’une grande sensibilité et qui nous plonge dans cette histoire sans fioritures ni forfanteries. En quelques mots, nous sommes au cœur du sujet, puisque le narrateur fait le constat qu’ « on n’est jamais trop curieux quand il s’agit de sa propre histoire ». Et c’est bien de ça dont le film parle. De comment un jeune homme intégré et né en France se retrouve confronté à ses origines une fois plongé dans le pays de ses parents, partagé entre des coutumes qu’il sait profondément faire partie de son histoire et l’occidentalisme dont il est imprégné depuis toujours. Parvenant très vite à nous toucher par des thèmes universels et par une galerie de personnages pittoresque et réaliste, Mohamed Hamidi, réussit à nous faire ressentir de l’empathie pour ces petites gens dont les rêves n’ont rien d’extravagant et son juste à hauteur d’homme.
Chronique sociale qui ne s’appesantit jamais sur de longues théories fumeuses, Né Quelque part tire son épingle du jeu du souffle de la sincérité dont il est empreint. Alternant à la fois les situations de comédie pure et les scènes plus dramatiques dans lesquelles le personnage principal prend la mesure des sacrifices effectués par ses parents, le film est un condensé de vignettes qui sont d’une justesse et d’une douceur peu communes dans le cinéma d’aujourd’hui. On est bien dans un film de 2013 qui vit et qui vibre et qui parle de son temps, de ses enfants de l’immigration qui sans perdre leur identité sont devenus des enfants tout court. Né Quelque part peut être mais ces gens sont chez eux partout et ne demandent rien d’autre que d’avoir accès à ce qui semble normal pour n’importe qui. Si le film sacrifie à quelques évidences ou simplicités notamment dans l’évocation des rapports compliqués avec l’administration, il n’est jamais dans la fausseté et reste tout du long fidèle à son discours.
Si Jamel Debbouze est présent dans le rôle du cousin qui met le personnage de Farid dans une situation difficile et qu’il y déploie sa bonhomie et sa science du jeu habituelles, il n’est pas ici le moteur du film. Le personnage central, celui vers qui tous les regards se tournent, c’est bien celui de Farid, interprété par un nouveau venu à ce niveau, Tewfik Jallab. Beau gosse, développant une palette de jeu mature et variée, il porte en lui toute l’humanité qui incarne le projet et est le vecteur d’identification avec lequel le spectateur pourra entrer en connexion. La mise en scène de Mohamed Hamidi (qui a co-écrit le scénario avec Alain-Michel Blanc) est efficace mais se borne à illustrer son propos et ne fait pas preuve d’une inventivité folle. Ca tombe bien, car ce qu’on attendait de Né Quelque part, c’est d’apprendre des choses, d’être touché, de sentir que les traditions restaient bien vivantes et qu’on n’oubliait pas ses racines. Sur ce plan-là, le résultat va au-delà de nos espérances.
Titre original: NE QUELQUE PART
Réalisé par: MOHAMED HAMIDI
Casting: Tewfik Jallab, Jamel Debbouze, Malik Bentalha,
Mourad Zaoui, Julie de Bona…
Genre: Comédie Dramatique
Sortie le: 19/06/2013
Distribué par : Mars Distribution
BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2010
J’espère qu’il n’est pas du 4 juillet en plus.
Bon, pas trop tenté par ce style d’histoire, mais belle critique.