Le tweet de sortie de projo:
SYNOPSIS: 2077 : Jack Harper, en station sur la planète Terre dont toute la population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la réparation des drones. Suite à des décennies de guerre contre une force extra-terrestre terrifiante qui a ravagé la Terre, Jack fait partie d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources nécessaires à la survie des siens. Sa mission touche à sa fin. Dans à peine deux semaines, il rejoindra le reste des survivants dans une colonie spatiale à des milliers de kilomètres de cette planète dévastée qu’il considère néanmoins comme son chez-lui. Vivant et patrouillant à très haute altitude de ce qu’il reste de la Terre, la vie « céleste » de Jack est bouleversée quand il assiste au crash d’un vaisseau spatial et décide de porter secours à la belle inconnue qu’il renferme. Ressentant pour Jack une attirance et une affinité qui défient toute logique, Julia déclenche par sa présence une suite d’événements qui pousse Jack à remettre en question tout ce qu’il croyait savoir. Ce qu’il pensait être la réalité vole en éclats quand il est confronté à certains éléments de son passé qui avaient été effacés de sa mémoire. Se découvrant une nouvelle mission, Jack est poussé à une forme d’héroïsme dont il ne se serait jamais cru capable. Le sort de l’humanité est entre les mains d’un homme qui croyait que le seul monde qu’il a connu allait bientôt être perdu à tout jamais.
S’il y a une chose que Tron L’Héritage nous a apprise, c’est la capacité de Joseph Kosinski à proposer un cinéma léché et un univers de toute beauté. Aussi quand les premières images d’Oblivion sont apparues, nous n’étions guère étonnés de saliver devant les arabesques et autres prouesses visuelles que le garçon, architecte de formation, s’ingénie à instiller dans ses mises en scène. Car, disons le tout de go, Oblivion est visuellement un enchantement pour la pupille. Or, si un film comme Samsara prouve encore aujourd’hui que l’on peut raconter une histoire en images et en musique et en restituer toute la quintessence avec brio, ça ne suffit pas toujours. Et dans le cas d’Oblivion, c’est clairement insuffisant, tant le film se noie rapidement sous un déluge de références et un scénario faussement complexe censé masquer la coquille vide mais belle que propose Kosinski.
Adapté du propre comic book de Joseph Kosinski, Oblivion est l’exemple type du film qui compile les références et qui les recrache mécaniquement sans les avoirs assimilées réellement au préalable. Cela peut être amusant une fois ou deux, pour le clin d’œil même s’il manque de subtilité, mais un scénario ne tient pas sur ce genre d’artifices et c’est bien avec la trame narrative que le bât blesse dans le cas d’Oblivion. Semblant souffrir d’un faux rythme qui le handicape dès lors sérieusement, le film a un mal fou à instiller une quelconque émotion, se contentant de son apparat pour tenter d’exister. Et bien qu’enrobé dans son luxueux emballage visuel et sonore (la B.O plutôt réussie bien qu’omniprésente est signée du groupe français M83), Oblivion se prend bien vite les pieds dans le tapis.
Pour qu’un récit de cette trempe fonctionne il faut que les enjeux dramatiques soient costauds et que l’on éprouve un tant soit peu d’empathie pour les personnages. Or, l’écriture s’avère tellement peu maitrisée et les personnages si inconsistants et fades que l’on se moque bien vite de ce qui leur arrive. Le film n’est pas aidé par des comédiens à côté de la plaque, hormis un Tom Cruise comme souvent excellent, qui s’en sort très bien et fait ce qu’il a à faire avec maitrise et charisme. Mais ses deux partenaires féminines, Olga Kurylenko et Andrea Riseborough s’avèrent catastrophiques semblant ne pas croire ce qu’elles interprètent et il est difficile de ne pas sourire devant la fausseté de leur jeu. Dès lors que l’on n’y croit qu’à moitié, il est relativement compliqué de s’impliquer émotionnellement dans un film qui transpire l’art plastique par tous les pores de la pellicule, mais qui est dénué des émotions les plus basiques.
Fourmillant de flash-back, de scènes pseudo philosophiques et de discours serinés à plusieurs reprises comme pour enfoncer le clou, le film est aussi parasité par une longue séquence avec un Morgan Freeman, pas loin de nous offrir l’une de ses pires prestations et dont on saisit mal l’intérêt. Là où l’on aurait sans doute gagné en lisibilité avec un propos simplifié on se retrouve avec un film artificiellement gonflé par des références trop grandes pour lui. Car de 2001, Odyssée de l’Espace à Matrix, en passant par Star Wars et tant d’autres, Oblivion ne dépasse jamais son statut de film de fanboy surdoué qui ne parvient pas à être innovant. Il reste à Kosinski à trouver le juste milieu entre ses références et son propre univers pour parvenir à se faire une place légitime dans le cinéma SF actuel. Faute de quoi, il s’installera pour de bon dans le fauteuil du redoutable technicien esthète au discours sans envergure. Quoique l’on pense de Oblivion, Joseph Kosinski vaut mieux que ça.
Titre original: Oblivion
Réalisé par: Joseph Kosinski
Casting: Tom Cruise, Olga Kurylenko, Andrea Riseborough
Morgan Freeman, Melissa Leo…
Genre: Action, Aventure, Science-fiction
Sortie le: 10/04/2013
Distribué par : Universal Pictures International France
PAS GENIAL
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2010
Tu connais déjà mon avis sur la question et je constate qu’on fait le même constat, point par point.
La bande annonce me paraissait plutôt pas mal, mais je n’ai pas eu le temps d’aller le voir