Critiques Cinéma

LE MONDE DE CHARLIE (Critique)

4 STARS EXCELLENT

LE MONDE DE CHARLIE AFFICHE

SYNOPSIS: Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un « loser ». En attendant, il reste en marge – jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

L’adolescence est au cœur de bien des films et nombre de cinéastes avec leur regard d’entomologiste sont parvenus à saisir la quintessence de cette période charnière de l’existence, ce moment de l’éveil à la vie propice aux découvertes et sensations nouvelles et qui pour beaucoup sera fondatrice de leur vie future. Stephen Chbosky vient rajouter sa pierre à l’édifice en adaptant son propre roman The Perks of Being a Wallflower et loin du teen movie insipide, il réussit un film empreint d’une finesse et d’une justesse de ton sur le mal être adolescent qui est une vraie réussite. Sans jamais sombrer dans le pathos, alors qu’il en est parfois à la lisière, Le monde de Charlie délivre une intense émotion, porté par un trio d’interprètes formidables et une B.O qui colle à l’ensemble avec à-propos.

LE MONDE DE CHARLIE 1

Le monde de Charlie brasse tout un tas de thèmes propres à l’adolescence et aux sentiments contradictoires que l’on peut ressentir à cet âge, comme la peur de l’inconnu et l’envie irrésistible d’y plonger malgré tout. Sur un canevas qui semble classique au départ, on suit les pérégrinations de Charlie, ses difficultés d’intégration au lycée avant d’être adopté par la bande de Patrick et Sam, qui vont lui permettre de sortir quelque peu de sa coquille et de découvrir ses premiers émois amoureux et les premières transgressions qui permettent d’appréhender ce qu’est vraiment la liberté. Si tout cela n’est pas nouveau, Stephen Chbosky a la délicatesse de ne jamais grossir le trait et surtout de ne pas s’intéresser aux figures populaires du teen movie mais plutôt aux vilains petits canards et le traitement tout en douceur appliqué par le réalisateur favorise d’autant plus l’empathie envers des personnages immédiatement attachants.

LE MONDE DE CHARLIE 2

Si l’on plonge aussi facilement, si l’on est ému et touché par l’histoire qui se déroule sous nos yeux c’est aussi par la grâce d’un trio de comédiens qui est tout simplement formidable. Au travers d’une interprétation au diapason du film, libérée d’excentricités mais vivante et vibrante et toute en pudeur, les trois acteurs centraux sont magnifiques. Logan Lerman (Percy Jackson et le voleur de foudre) EST Charlie, délicat, sensible, perturbé, il délivre une palette d’émotions assez incroyable par un jeu sobre qui force l’admiration. A ses côtés, Emma Watson, sortie de l’univers Harry Potter, est également parfaite, jolie et talentueuse comme tout, magnifique objet du désir de Charlie. Pour compléter le trio, Ezra Miller revient à un personnage excentrique et perturbé comme il semble les affectionner (Another Happy Day notamment) mais il est encore exceptionnel, comme souvent, prouvant qu’il a l’étoffe des grands.

LE MONDE DE CHARLIE 3

Le monde de Charlie n’a rien d’une pochade, c’est au contraire un film à la sensibilité affirmée, qui ne joue pas uniquement sur une partition comique et qui ne verse pas non plus seulement dans la subversion. Le talent de conteur de Stephen Chbosky et la sobriété de sa mise en scène permet d’alterner à la fois les tempos narratifs mais aussi les genres qu’il aborde pour au final former un ensemble extrêmement homogène. C’est également une histoire empreinte d’un mystère qui induit le mal être de Charlie et si la révélation finale arrive un peu avec de gros sabots, ce qui jusque là avait été soigneusement évité, cela ne l’empêche nullement d’être un film beau et tendre qui touche au cœur et à l’âme. Une friandise traversée par du David Bowie et du Rocky Horror Picture Show ne peut pas être mauvaise de toutes façons. Un vrai délice.

LE MONDE DE CHARLIE AFFICHE MINI

Titre original: The perks of Being a wallflower

Réalisé par: Stephen Chbosky

Casting: Logan Lerman, Emma Watson, Ezra Miller,

Paul Rudd, Dylan McDermott, Kate Walsh….

Genre: Comédie dramatique/ Romance

Sortie le: 2 janvier 2013

Distribué par : SND

4 STARS EXCELLENT Excellent

6 réponses »

  1. Entièrement d’accord. Il s’agit d’un film plutôt réussi, en effet, plein de douceur. Curieusement, le tout m’a fait pensé aux magnifiques oeuvres littéraires de Jonathan Tropper, qui lui s’intéresse aux hommes de 30-40 ans. D’ailleurs, son dernier roman, « c’est ici que l’on se quitte » est en cours d’adaptation !

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