Critiques Cinéma

CASINO ROYALE (Critique)

SYNOPSIS: Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d’une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l’accompagne afin de veiller à ce que l’agent 007 prenne soin de l’argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise, mais rien ne va se passer comme prévu. Alors que Bond et Vesper s’efforcent d’échapper aux tentatives d’assassinat du Chiffre et de ses hommes, d’autres sentiments surgissent entre eux, ce qui ne fera que les rendre plus vulnérables…

Quand l’une des plus célèbres franchises de l’histoire du cinéma, décide d’appuyer sur le bouton reboot, c’est escorté de doutes et de scepticisme que l’on regarde le rendu final. Nouveau comédien, nouvel univers plus dark, nouveaux codes à assimiler pour un public toujours aussi friand de retrouver la facilité de ses habitudes, les obstacles étaient nombreux sur la route de ce Casino Royale et de Daniel Craig. Après l’intermède plus qu’honorable assuré par un Pierce Brosnan atteint par la limite d’âge et par des scénarios qui ne faisaient plus qu’assurer le minimum syndical d’une franchise qu’on pensait en bout de course, c’est donc en pariant sur le renouveau total du personnage et du traitement de son univers, que la franchise Bond repart de plus belle. Il doit être écrit que Bond renait toujours de ses cendres et tel le sphinx, Casino Royale en est le superbe exemple d’une résurrection exemplaire.

En s’intéressant donc aux fragilités de l’agent le plus célèbre du monde, à son côté obscur et en reléguant au second plan érotisme, séduction et gadgets invraisemblables, il a été décidé d’humaniser Bond et d’en faire plus un homme faisant face à des situations extraordinaires, qu’un super héros sans peur et sans reproches. C’est une approche plus intéressante de voir un James Bond vulnérable, ne serait-ce qu’en raison de l’empathie encore plus prégnante que l’on éprouve pour le personnage. Dans un script reprisé par l’excellent Paul Haggis (le scénariste de Million Dollar Baby mais aussi de Collision), Bond devient un homme en proie à des tourments, il n’est plus cette machine sans âme qui sévissait lors des derniers opus. On fait connaissance avec ce nouveau Bond alors qu’il n’a pas encore le matricule 00 lui donnant le permis de tuer,  lors d’un magnifique prologue en noir et blanc d’une brutalité saisissante où Daniel Craig impose de suite son animalité et son charisme.

Humaniser 007 c’est aussi lui faire subir des douleurs encore plus fortes que celles qu’il endurait dans les précédents films, des douleurs qui se sentent, qui se voient, comme le visage tuméfié et mangé par les égratignures ou la chemise maculée de sang. Le rendre vulnérable c’est aussi le faire tomber amoureux et qui mieux que Vesper Lynd interprétée par la divine Eva Green pour faire battre la chamade au cœur de cet agent d’ordinaire si froid. James Bond girl parfaite, elle synthétise toutes les précédentes conquêtes de Bond, mais elle est très loin des potiches qui n’étaient souvent que des faire valoir dans nombre d’épisodes. Elle est un personnage moderne, intelligent et aux sentiments contrastés, et leur couple en est d’autant plus touchant et attachant. Et du coup, bien plus intéressant.

En revenant aux origines d’un 007 moins adepte d’un humour bon enfant et que Roger Moore avait popularisé dans les années 70-80, les producteurs ont touché le jackpot et ont eu le nez creux. La mise en scène de Martin Campbell, haletante, saisissante épouse complètement le style nerveux insufflé au film. Parsemé de plusieurs séquences d’action incroyables toutes plus folles les unes que les autres mais sans jamais que celles-ci ne phagocytent le reste du récit, Casino Royale recèle plusieurs morceaux d’anthologie. En plus on y trouve pêle-mêle, un bad guy saisissant, des James Bond girls sexy et ayant de vrais personnages à défendre, une démentielle partie de poker et surtout Daniel Craig: Le nouveau Bond est donc fiévreux, en proie à ses démons intérieurs et l’acteur joue sur toute la gamme avec une même classe. Grâce à la profondeur de son jeu, Craig confère au personnage toute la dureté qui s’était évaporée après la période Sean Connery et que l’on avait retrouvé parcimonieusement avec Georges Lazenby et plus près de nous Timothy Dalton, mais sans connaitre la même réussite. Au bout du compte, Casino Royale  s’impose comme l’un des tous meilleurs volets de la saga et met la barre très haut pour l’opus suivant, Quantum Of Solace. Mais la pérennité des James Bond semble assurée pour un bon moment.

Titre Original: CASINO ROYALE

Réalisé par: Martin Campbell

Casting: Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen

Genre: Espionnage, Action, Thriller

Sortie le: 22 Novembre 2006

Distribué par: Gaumont Columbia Tristar Films

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