Critiques

ENGRENAGES SAISON 4 (Critique épisodes 1 & 2)

Dans les fictions françaises initiées par Canal Plus, Engrenages a une place à part, celle que lui confère bien sûr ses qualités intrinsèques, mais elle doit également sont statut privilégié à l’intérêt qu’elle a suscité à l’étranger et à l’image résolument positive qu’elle donne à la production hexagonale. La série qui depuis quatre saisons arpente les arcanes du système policier et judiciaire français revient depuis ce lundi 3 septembre sur la chaine cryptée. Deux ans et demi après avoir laissé le Capitaine Laure Berthaud (Caroline Proust) en fâcheuse posture, Engrenages est donc de retour avec toujours ce même souci d’authenticité et cette faculté impressionnante et rare d’être en prise directe avec les problèmes de notre société.

Les deux premiers épisodes de cette saison 4 brassent de nombreux nouveaux thèmes qui seront à n’en pas douter développés tout au long des douze épisodes à venir. Posant les bases et les ramifications des intrigues et sous-intrigues qui débutent, ces deux premiers segments prennent leur temps et ne reposent pas sur un rythme très soutenu, et du coup il est plus facile d’y entrer lorsque l’on connait déjà la série et que l’on n’est pas surpris par les codes qui la régisse. Nul doute que la suite permettra de s’immerger plus encore dans ces nouvelles affaires. Cette fois, Engrenages s’intéresse au milieu terroriste en mettant en scène un groupe d’activistes qui pense que la guérilla urbaine est une réponse à la politique d’immigration en place et qu’ils abhorrent. Si les policiers sont constamment sur le fil du rasoir, il en va de même de leurs collègues, avocats ou juge d’instruction, qui sont sans cesse à flirter avec les lignes. De nouveaux personnages font leur apparition que ce soit du bon ou du mauvais côté de la loi, et les esquisses dessinées dans ces deux épisodes sont pleine de promesses. Chacun y dévoile des fêlures et des zones d’ombre et devra assumer ses choix et les conséquences de ses actes.Critique sans cesse renouvelée du système judiciaire et de ses failles, Engrenages continue son exploration des noirceurs de l’âme humaine, en s’appuyant sur des personnages forts et complexes. Une écriture ciselée (Anne Landois et Éric de Barahir cosignent le scénario avec la collaboration de Frank Henry), des dialogues qui claquent, des interprètes toujours aussi investis et intenses (Grégory Fitoussi, Audrey Fleurot, Caroline Proust, Thierry Godard, Philippe Duclos…) et une mise en scène nerveuse et élégante sont toujours de mise, et même si nous n’avons pas été plus emballés que ça par ces deux premiers épisodes, conséquences sans doute d’une mise en place des enjeux scénaristiques à venir, la suite devrait à n’en pas douter être à l’aune des saisons précédentes et présenter une qualité égale, car Engrenages est une série qui se savoure, un diesel qui prend son temps pour démarrer, mais qui, une fois lancé, vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher.

ENGRENAGES SAISON 4 DE 12 EPISODES A PARTIR DU LUNDI 3 SEPTEMBRE SUR CANAL PLUS

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