Critiques Cinéma

LA VERITE SI JE MENS 3 (Critique) **

Il en est parfois de certains films comme des amours déçus! Ils vous séduisent d’un clin d’oeil aguicheur (la bande annonce), vous attirent dans leurs filets pour au final ne vous laisser en bouche que le goût amer de l’inachevé! Très clairement, La vérité si je mens 3 fait partie de cette catégorie: 11 ans après une suite largement supérieure à l’original, 15 ans après le début de l’aventure, toute la bande des« champions du monde »fait son come-back, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’est pas à la hauteur de l’attente qu’il avait suscité!

Alors bien sûr, comme le claironne l’affiche, ils nous ont manqué et ça fait plaisir de retrouver toute la bande de joyeux drilles, avec quelques années de plus au compteur, mais était-ce une raison suffisante pour se lancer dans l’aventure? N’aurait t-il pas été plus judicieux de rester sur le souvenir indélébile du second volet et de ses répliques devenues cultes plutôt que de nous servir un plat qui sent le réchauffé? Car ce troisième opus est un hymne au recyclage: Recyclage de l’idée de départ de La vérité…2, déjà, le montage d’une arnaque pour permettre à Eddie (Richard Anconina)et ses potes de se refaire. Là, la grande distribution laisse la place aux grossistes chinois d’Aubervilliers, mais si la trame est la même, l’effet de surprise n’y est plus, pas plus que Daniel Prévost qui était génial dans le rôle du méchant. Le recyclage se poursuit avec la plupart des dialogues qui nous sont resservis dans des clins d’œil appuyés, mais pas assez subtils pour générer plus qu’un sourire entendu. Et on a droit à une pléiade de guest-stars (Danny Brillant, Michel Cymes, Franck Provost….), qui, tels l’arbre censé caché la forêt, ne sont en fait que quelques branchages, pour masquer les trous d’un scénario bancal.

Cédant aux sirènes de la mondialisation et d’Internet, l’histoire place nos amis aux abois, en proie aux pires difficultés financières, ce qui donne entre autre deux scènes où les flamboyants Gilbert Melki et José Garcia sont contraints à des numéros de grand guignol qui font craindre que le film ne verse dans le syndrome Bronzés 3, ce qu’il évite de justesse. En effet, par le capital sympathie que parvient encore à dégager les comédiens, par leur joie communicative et palpable de se retrouver tous, ils parviennent à nous maintenir en éveil, alors qu’on était pas loin de pousser un soupir d’indignation.

La dernière demi-heure du film est nettement plus plaisante, plus rythmée, malgré la mise en scène paresseuse de Thomas Gilou. On rit franchement deux ou trois fois, certains nouveaux venus sont très biens (Cyril Hanouna, Max Boublil, Léa Drucker), mais La vérité si je mens 3 est quand même très en dessous de la grande comédie populaire qu’on nous promet à longueur de promo sur les plateaux de télévision. Les auteurs, Gérard Bitton et Michel Munz, sûrs d’eux et de leur connivence avec le public ont pêché par excès de répétitivité.

Alors oui, on passe un moment sympathique, oui Vincent Elbaz, est de retour (après Gad Elmaleh dans le 2) et il est très bien, oui Bruno Solo, Gilbert Melki, José Garcia et Richard Anconia reprennent leur rôles comme on enfile une vieille paire de charentaises, oui on a plaisir à revoir Elisa Tovati, Aure Atika, Amira Casar, Enrico Macias, Nicole Calfan, mais au final, comme disait Signoret, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était, et la vérité, c’est dommage.

LA VERITE SI JE MENS 3 DE THOMAS GILOU, AVEC RICHARD ANCONINA, JOSE GARCIA, BRUNO SOLO, GILBERT MELKI, VINCENT ELBAZ, ELISA TOVATI, AURE ATIKA, AMIRA CASAR, ENRICO MACIAS, NICOLE CALFAN…SORTIE LE 1ER FEVRIER 2012

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