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MR ROBOT (Critique Saison 1) Un vrai cr(h)ack !

4,5 STARS TOP NIVEAU

mr_robot_ver7SYNOPSIS: Elliot est un jeune programmeur anti-social qui souffre d’un trouble du comportement qui le pousse à croire qu’il ne peut rencontrer des gens qu’en les hackant. Il travaille pour une firme spécialisée dans la cyber-sécurité mais un homme connu sous le nom de Mr Robot l’approche un jour pour faire tomber une compagnie surpuissante qui fait partie de celles qu’il doit justement protéger…

La série que Vanity Fair avait nommée l’une des meilleures séries de l’été 2015, n’a pas volé sa place au palmarès. Cependant, le fait qu’elle soit diffusée sur la chaîne USA, que l’on connaît davantage pour ses comédies un peu frivoles genre Royal Pains ou FBI : duo très spécial, a très probablement dissuadé certains spectateurs de se lancer dedans. Mal leur en a pris. Créée par le très vert Sam Esmail (deux scénarios sur son CV), Mr. Robot est une histoire ambitieuse, angoissante et impitoyable, qui se déroule dans le monde des hackers. Une société en marge de la société, pour qui la lumière vient principalement d’écrans d’ordinateurs et qui conçoit la vie et l’humanité en code binaire.

Mr. Robot, c’est surtout l’histoire d’Elliot (l’excellent Rami Malek), un génie angoissé et accro à la morphine. Ce mélange de Dexter et de House allie un certain dédain pour les faiblesses humaines à un sens bien personnel de la justice. Elliot, en effet, n’hésite pas déroger à la loi pour mettre les criminels derrière les barreaux. Témoin cette scène d’anthologie où il annonce à un riche restaurateur qu’il a découvert son réseau pédophile. Ce n’est pas une coïncidence si Esmail a demandé à Niels Arden Oplev, que l’on connaît pour avoir fait la version suédoise de Millennium: Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes, de réaliser l’épisode pilote. On est ici dans un univers de verre et d’acier, tout à fait à l’image des grands bureaux de New York. Le réalisateur impose sa vision froide, presque métallique d’un monde gangrené par l’égoïsme et la cupidité. Ajoutez à tout ça la photographie marmoréenne, presque cireuse de Tod Campbell et Tim Ives, et vous avez la série la plus glaçante de l’été.

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Si la performance de Rami Malek a fait couler beaucoup d’encre et provoqué l’extase (amplement justifiée) des critiques, le reste de la distribution est un peu plus inégal. Christian Slater, qui incarne l’indéchiffrable Mr. Robot, est tout à fait à l’aise dans son rôle ambigu d’anarchiste/mentor, et marche allègrement sur la délimitation entre visionnaire et foldinguo, mais le reste de l’équipe de hackers manque singulièrement de punch, pour ne pas dire de charisme. Dans la peau de l’adversaire Tyrell Wellick, le Suédois Martin Wallström joue de son intensité avec une grande maestria, incorporant un brin de fébrilité dans son jeu qui rend le personnage complètement fascinant. Du côté des femmes, on retiendra le travail de Carly Chaikin (la Dalia de Suburgatory), attendrissante en idéaliste fatiguée, seule personnage féminin à ne pas souffrir d’un violent syndrome d’insipidité. Il suffit d’un épisode pour savoir qu’Elliot finira pas se découvrir des sentiments profonds pour son amie Angela (Portia Doubleday), mais il est à espérer qu’elle sera passée du stade de jolie poupée blonde à celui d’être humain d’ici là.

On vous conseille vivement de vous mettre à regarder la série. Dix épisodes haletants, légèrement déconnectés de la réalité vu qu’ils passent par le « filtre » du cerveau d’Elliot, et pourtant tellement réels qu’on pourrait y croire. On vous déconseille en revanche de binge watcher tout ça, ou alors d’intercaler un peu de comédie entre deux épisodes, vu qu’on est loin de la série « bien-être ». Intelligent, puissant et carrément hypnotique, Mr Robot n’a pas fini de faire parler de lui.

Crédits: USA

 

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