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DEVIOUS MAIDS (Critique) Coup de balai pour nouvelles Housewives

3 STARS BIEN

devious_maidsSYNOPSIS: Quatre femmes de ménage d’origine latine travaillent pour de riches familles au coeur de luxueuses villas de Beverly Hills. Lorsque l’une de leurs amies est tuée dans des circonstances mystérieuses, elles s’interrogent sur leurs rêves et leurs espoirs déçus, sur leurs patrons, tous plus névrosés les uns que les autres, et sur leur avenir…

Créée par Marc Cherry et produite par Eva Longoria, Devious Maids s’inscrit bien dans la filiation de sa série-mère Desperate Housewives. Non pas qu’il s’agisse d’un spin-off, ou d’une suite, mais parce qu’elle repose sur un principe très similaire : quatre femmes, une mort mystérieuse, et des secrets d’alcôve à n’en plus finir. Similitudes dans le ton aussi, mélange de mélodrame et de comédie journalière. Une photographie de magazine de mode, des décors qui jouent sur les couleurs chaudes des haciendas du début du XXème siècle et une musique imprégnée des guitares d’Amérique Latine, dans un mashup de cultures qui ont toutes un point en commun, celui d’être généralement déconsidérées par les États-Unis. Car le pitch de la série, c’est bien sûr non seulement de nous emmener dans le monde excentrique de Beverly Hills, mais aussi d’attirer un petit peu l’attention sur ces femmes qui vivent dans les coulisses et que la télévision mainstream a tendance à oublier.

La première saison suit principalement le parcours de Marisol. Déterminée à prouver l’innocence de son fils qui croupit en prison pour le meurtre d’une bonne, elle part en mission sous-couverture, et se fait passer pour une autre. Les riches habitants de Beverly Hills n’y voient que du feu, puisqu’une Latina qui nettoie leur maisons est aussi naturel pour eux que l’air qu’ils respirent. On lève ici quelque peu le voile sur les demeures des gens riches et célèbres. Chaque personnage principal est la bonne d’une famille différente, et elles ont toutes leurs rêves et leurs aspirations : Rosie veut amener son fils aux États-Unis, Carmen veut devenir une star, et Zoila fait des pieds et des mains pour offrir une meilleure vie à sa fille. On retrouve le côté « observateur » et légèrement « commentaire social » qui avait fait le succès de Desperate Housewives (aussi créée par Marc Cherry), mais l’attrait de la nouveauté est passé. En revanche, les actrices font preuve d’une belle énergie et c’est un plaisir de les voir évoluer dans le monde saugrenu de ces gens qui ont tant d’argent qu’ils ne savent qu’en faire.

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La saison deux nous fait avancer un peu dans le temps. Cette fois Marisol est mise dans une position très Rebecca qui ferait sans doute sourire Daphné du Maurier et Hitchcock. Amoureuse folle de Nick, un homme énigmatique dont elle ne connaît pas le passé, Marisol se retrouve en conflit avec la bonne, Opal, qui a développé une espèce d’obsession pour la première femme de Nick. Si de nouvelles histoires se mettent en place, on joue encore sur certaines pistes de la saison 1 : Rosie et son patron sont toujours amoureux mais n’arrivent toujours pas à être ensemble, Carmen veut toujours devenir une star et Zoila entre toujours en conflit avec sa fille. Nouveauté de la saison en revanche, le couple Powell, les méchants de la saison 1, qui se révèlent délicieusement fragiles et machiavéliques, un équilibre fascinant plutôt difficile à maintenir. La série assume totalement son côté telenovela et rien n’est trop absurde pour elle. Meurtre, manipulation, personnages qu’on croyait morts qui reviennent nous hanter… La formule Desperate Housewives marche bien, et on ne peut que s’attacher à ces femmes captivantes qui pointent du doigt, (enfin pas trop fort non plus) le système de caste en place.

Marc Cherry a beau réutiliser tous les ingrédients qui ont fait son succès, force est d’admettre qu’il sait très bien faire ce qu’il fait. Il plante ses péripéties comme personne et les épisodes sont structurés de façon hors pair. Les actes sont concis, compacts et s’enchaînent sans à-coups, en parfait accord avec la logique et le ton de la série. Pas d’intrigue qui fasse vraiment réfléchir, donc, mais quarante minutes de babillages spirituels emballés dans de tragiques évènements, trop outrecuidants pour être vraiment pris au sérieux. A regarder si vous voulez un peu de frisson sans jamais avoir à vraiment vous impliquer dans l’histoire.

Crédits: Lifetime

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