Critique DVD

UNDERWORLD USA (LES BAS-FONDS NEW-YORKAIS) (Critique DVD) ****

Sorti depuis le 3 octobre dans la collection Les Introuvables (L’âge d’or du cinéma américain) chez Wild Side Video, Underworld USA (Les bas-fonds new-yorkais) est un film noir implacable réalisé par le grand Samuel Fuller. Âpre, dur, brillant, plein de rage, ce film au style puissant est un choc comme un uppercut, bien caractéristique de son metteur en scène. Une expérience qui ne laisse pas insensible.

SYNOPSIS: Adolescent, Tolly Devlin voit son truand de père se faire tabasser à mort par quatre hommes. Adulte, il reconnait un des assassins au cours d’un séjour en prison. Il lui fait avouer le nom de ses complices. Les trois hommes occupent aujourd’hui des postes importants dans un trust criminel. Avec l’aide d’une serveuse de bar et d’un agent du FBI, il décide d’aller au bout de sa vengeance.
Le trust porte l’appellation commerciale de “Projets Nationaux”, et son siège social surplombe la ville. Leur cible privilégiée (après étude de marché) est la jeunesse. Le “boss” ordonne donc de renforcer la vente de drogue à la sortie des écoles et résume sa politique en ces termes : “Tant que nous garderons nos livres de comptes en ordre et souscrirons aux bonnes œuvres, nous gagnerons la guerre.” Et c’est bien d’une guerre dont il s’agit : celle du grand Samuel Fuller contre le crime et la corruption, et il la mène avec rage.

LE FILM:

Autour d’une histoire de vengeance somme toute assez classique, Samuel Fuller met en scène un brûlot incandescent sur la corruption qui s’infiltre à tous les étages de la société américaine. Réalisé en 1961, Underworld USA, est un petit bijou de film noir, à la réalisation nerveuse et incisive à l’image de la personnalité de son réalisateur. Filmant la violence comme personne sans forcément la montrer frontalement, mais en la suggérant avec virtuosité, le film est parsemé de séquences brillantes. Underworld USA ne raconte pas seulement le quotidien de ces bas-fonds new-yorkais où les crimes et vols pullulent. Fuller y dépeint simultanément les pots-de-vin et autres magouilles qui gangrènent les autorités sous la coupe d’une mafia qui ne dit pas son nom installée dans les beaux immeubles de la ville et qui prospère dans l’illégalité sous couvert de bonnes actions qui lui confèrent une respectabilité qu’elle ne fait qu’acheter. Distillant son message sans jamais perdre de vue le fil de son récit, Fuller à coups d’ellipses géniales et de scènes chocs magnifiées par un superbe noir et blanc, entre ombre et lumière, délivre une sorte d’électrochoc sauvage. Habité par un Cliff Robertson magnétique et animal, dont la performance est proprement saisissante, Underworld USA est une véritable pépite, un diamant brut, dont la redécouverte est juste essentielle.

LE DVD:

Le film bénéficie d’une copie splendide, un noir et blanc vraiment pur où tous les contrastes ressortent avec subtilité. Une propreté proche de la perfection. La version sonore est en Dolby digital mono 2.0 et propose une V.O très claire et une VF avec un léger souffle mais plus qu’acceptable.

LES SUPPLEMENTS:

On trouve dans cette édition une présentation du film par Martin Scorcese qu’il est préférable de voir après le film. On peut aussi y savourer un entretien de 13 minutes avec Noel Simsolo, co-auteur d’un ouvrage d’entretiens avec le cinéaste, Outre ces deux interventions passionnantes, une galerie de photos et la bande annonce complètent le tout.

UNDERWORLD USA (LES BAS-FONDS NEW-YORKAIS) est disponible en DVD chez Wild Side Video Les Introuvables (L’âge d’or du cinéma américain)

4 réponses »

Laisser un commentaire