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SYNOPSIS : Louise de Pileggi, brillante substitut du procureur, a toujours eu des relations compliquées avec sa mère Judith qu’elle n’a pas vue depuis 15 ans. Quand elle se retrouve mutée au petit tribunal où Judith est greffière, Louise devient la cheffe de sa mère. Et pire encore : elles vont devoir collaborer dans une affaire à première vue banale, mais qui va mettre leurs nerfs à vif.
Premier long-métrage du réalisateur Pierre Mazingarbe, collant façon drôle d’objet filmique le duo Louise Bourgoin/Muriel Robin dans une relation fille/mère hors du commun, La Pire Mère au Monde tient presque autant du cinéma stylisé que de la bande-dessinée aux personnages biscornus. Le film suit Louise de Pileggi, une substitut du procureur surdouée mais crainte de tous ses paires à cause de son attitude froide et autoritaire. Son ambition de devenir Procureure Générale va se voir vite étouffée lorsqu’elle est mutée dans un petit tribunal de province – où sa mère est embauchée comme greffière depuis des décennies. Louise, à contrecœur et en mauvais terme avec cette dernière, assume son nouveau poste de substitut où ses fortes capacités sont mises de côté lorsqu’elle est chargée d’affaires pas franchement flamboyantes. Mais une curieuse histoire d’accident dans un chenil du coin va mettre la puce à l’oreille de Louise, qui va se lancer dans une enquête officieuse dans le dos de ses supérieurs…

Dès son introduction, Mazingarbe pose ses ambitions en quelques plans : on rencontre notre protagoniste, une procureure implacable, voire même carrément détestable, qui met la misère à tous ses paires grâce à son intellect et sa froideur. Mutée dans un petit patelin parce que « trop forte et trop intimidante », Louise se retrouve sous-fifre d’un vice-procureur suffisant qui ne va pas tarder à la mettre au placard. La Pire Mère au Monde démarre comme un Hot Fuzz à la française, le montage ultra-coupé de l’ouverture du film aux plans très stylisés rappelle même le style percutant et musical d’un Edgar Wright cette fois-ci plongé dans les arcanes des tribunaux bleu-blanc-rouge. Pierre Mazingarbe nourrit alors sa mise en scène d’un vrai amour de l’image flashy, découpant ses séquences comme des cases de bande-dessinée pour incruster l’exubérance de ses personnages dans un cadre tout aussi coloré. Narré par la voix de Louise Bourgoin, taillant son rôle sur mesure dès le démarrage, le film évoque alors rapidement ses envies d’absurde et de too-much en empruntant à la comédie pulp. En résulte alors un long-métrage évident de singularité, qui maîtrise ses ruptures de ton avec un malin plaisir pour diriger cette bien curieuse enquête vers une drôlerie à la fois très bien rythmée et foncièrement étonnante.

Si son titre évoque plutôt une pièce de boulevard déjà un peu ringard d’avance, La Pire Mère au Monde réussit pourtant son pari avec une énergie assez unique, servant son intrigue par une mise en scène travaillée aux cadres millimétrés, une comédie franchement unique dans le paysage cinématographique français moderne qui laisse sa caméra et son réalisateur avoir une voix dans ses gags visuels et dans les échanges fracassants entre les personnages. Louise Bourgoin et Muriel Robin sont impeccables dans leurs partitions respectives, également accompagnés par de très bons seconds couteaux qui parviennent à briller en quelques scènes seulement (Sébastien Chassagne, Gustave Kervern ou encore Florence Loiret Caille qui interprète le fantastique Capitaine Chaton qu’on adore déjà).

En s’amusant façon comédie pop, mélangeant les genres pour construire une farce loufoque et over-the-top qui touche à l’absurde de la BD française pour évoquer un récit de rupture familiale par le biais d’une enquête policière hors du commun, La Pire Mère au Monde s’avère être une des très bonnes surprises françaises de cette fin d’année. Nourri par un casting investi et par un sens du rythme affuté sous le pilotage d’un Pierre Mazingarbe bien prometteur, ce premier long-métrage surprend autant qu’il fait rire dans sa décharge jubilatoire et profondément caustique, pataugeant dans le rocambolesque avec un sérieux de circonstance où l’on plonge sans déplaisir.

Titre original: LA PIRE MÈRE AU MONDE
Réalisé par: Pierre Mazingarbe
Casting: Louise Bourgoin, Muriel Robin, Florence Loiret Caille …
Genre: Comédie
Sortie le: 24décembre 2025
Distribué par : Moonlight films distribution
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































