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SYNOPSIS DES FILMS :
Lorsque Stephen King publie sa nouvelle Les Démons du maïs (Children of the Corn) en 1977, il ne s’attend sans doute pas à engendrer l’une des sagas les plus prolifiques, et les plus inégales, du cinéma d’horreur américain. Adaptée pour la première fois en 1984, le film aura le droit à pas moins de 9 suites. En revanche seuls les deux premiers sont issue de la nouvelle de Stephen King. Nous allons nous pencher ici sur la trilogie originale. Réalisé par Fritz Kiersch, le premier opus Les démons du maïs (1984) naît à une époque où le cinéma d’horreur américain explore les fractures sociales du pays : Massacre à la tronçonneuse, Halloween ou Vendredi 13 avaient déjà exposés les menaces latentes cachées derrière les façades de l’Amérique ordinaire. Ici le cauchemar est déplacé vers le cœur de l’Amérique rurale, les vastes champs de maïs deviennent le théâtre d’un culte meurtrier. Le film met en scène un jeune couple, Burt (Peter Horton) et Vicky (Linda Hamilton) en route à travers le Nebraska. Leur voyage tourne au cauchemar lorsqu’ils découvrent Gatlin, une petite ville vidée de ses adultes. Ils apprennent qu’une secte d’enfants, dirigée par le fanatique Isaac et son bras droit Malachai, a massacré tous les adultes sous l’influence d’une entité surnaturelle, un démon dissimulé dans les champs de maïs. Burt et Vicky doivent lutter pour leur survie au cœur de ce cauchemar rural. La première partie du film joue sur l’étrangeté du décor : des rues désertées, un silence religieux, aucun adulte, une atmosphère qui évoque la paranoïa. Malgré des moyens modestes, la tension est palpable et l’utilisation des paysages avec ces interminables rangées de maïs traduisent d’une angoisse d’enfermement paradoxale à l’immensité visuelle.

Près de 8 ans plus tard, la série renaît avec le deuxième opus, Les Démons du maïs 2 : Le Sacrifice final (1992) qui est une suite directe et se déroule après la découverte du massacre. Des journalistes et des chercheurs arrivent dans la petite ville de Gatlin pour enquêter, mais la malédiction persiste : le démon continue de manipuler les enfants survivants pour perpétuer ses rituels sanglants. La corruption spirituelle se répand dans la ville voisine, soulignant que le mal ne meurt jamais. Pour le troisième film, Les Démons du maïs 3 : Les Moissons de la Terreur (1995), on change de lieu, tout en suivant deux orphelins rescapés de Gatlin qui sont adoptés par un couple de Chicago. L’un des deux enfants transporte avec lui des graines maudites et plante du maïs dans un terrain vague. La présence démoniaque renaît alors en plein centre urbain, transformant la ville en nouveau champ de sacrifice.

Là où d’autres franchises comme Halloween misent sur le retour d’un tueur iconique, Les démons du maïs repose sur une idée mythologique, un culte, un démon et surtout son champ… Cela confère une liberté créative mais aussi une difficulté à maintenir une continuité dans les différentes suites. Aucun personnage central ne traverse la trilogie ; seul le mal, changeant et invisible, persiste. Si le scénario cherche à développer une saga au travers d’une mythologie, la trilogie, elle, explore l’horreur rurale et la folie religieuse dans l’Amérique profonde tout en nous offrant trois films inégaux.

Le premier reste un classique mineur mais plutôt marquant avec une atmosphère pesante et une tension rurale. Le second ne parvient pas à retrouver la puissance symbolique du premier opus et souffre d’un scénario conformiste, mais néanmoins on y trouve une volonté sincère d’élargir l’univers, de faire du culte un phénomène persistant. Le troisième volet, marque un tournant radical, plus kitsch, il dispose d’un budget restreint, cherchant à prolonger un succès initial sans toujours en comprendre la substance. Il en sera de même pour la suite de cette saga. Même si Les Démons du Maïs n’atteint jamais la profondeur de film comme L’Exorciste, la trilogie a le mérite de conserver une identité propre : celle d’un cauchemar agricole où la terre, la foi et l’enfance s’unissent dans une vision apocalyptique. Malgré ses imperfections, Les Démons du Maïs séduit par son mélange d’horreur mystique et de commentaire social. Derrière la terreur surnaturelle se cache une critique de l’Amérique puritaine, où la foi aveugle et l’isolement rural nourrissent le fanatisme.

Sortie le : 16 octobre 2025
Édité par Rimini Éditions

BIEN
Catégories :Critique Blu-Ray, Sorties Vidéo








































































































































