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SYNOPSIS : L’étonnante aventure d’un Programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse qui marquera la première rencontre de l’humanité avec des êtres dotés d’une intelligence artificielle…
TRON: Ares, réalisé par Joachim Rønning (Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar, Maléfique : Le Pouvoir du Mal), débarque en 2025 comme une suite tardive à TRON: L’Héritage. Quinze ans après, le film tente de raviver une franchise culte pour son esthétique futuriste et ses explorations numériques. Le résultat est contrasté : un triomphe visuel et technique qui dissimule une narration pauvre, évoquant ces suites direct-to-video dotées d’un budget hollywoodien mais privées de l’âme des originaux. Jared Leto (Requiem for a Dream, Dallas Buyers Club), en tête d’affiche, incarne un programme rebelle qui rappelle un Keanu Reeves au rabais : charismatique mais souvent fade, dans un univers plus brillant par ses néons que par ses émotions. Au final, TRON: Ares est un spectacle sensoriel impressionnant mais creux, misant sur l’éclat au détriment d’une histoire engageante, laissant un goût de potentiel gâché.

Dès les premières scènes, le film affiche son atout majeur : un spectacle audiovisuel fidèle à l’esprit de la saga, tout en le poussant plus loin. Les visuels sont saisissants : néons vibrants, environnements numériques immersifs, esthétique futuriste captivante. La modélisation du programme Ares traversant le monde réel marque une nette évolution par rapport à TRON: L’Héritage. Cette réussite repose sur l’équipe technique, notamment le production designer Darren Gilford (The Suicide Squad, Black Panther: Wakanda Forever), qui orchestre un design hybride mêlant effets pratiques et numériques pour rendre le Grid plus tangible et menaçant. En collaboration avec ILM et DNEG (Dune, Inception), chaque plan respire la fluidité et l’énergie graphique. Rønning, fort de son expérience dans les blockbusters, insuffle une immersion qui compense partiellement les faiblesses du récit. La bande-son, héritage musical de la franchise après le mythique Daft Punk dans TRON: L’Héritage, est confiée à Trent Reznor et Atticus Ross (The Social Network). Leur composition électronique sombre et pulsée renforce l’univers visuel. Les beats industriels et les ambiances électroniques créent une tension palpable, rendant les scènes introspectives plus poignantes et les séquences d’action plus immersives. Sans cette couche sonore, l’expérience serait bien plus fade, soulignant à quel point l’équipe technique sublime un scénario médiocre.

Mais derrière cette façade brillante, le récit s’effondre. Co-écrit par Jesse Wigutow (It Runs in the Family) et Jack Thorne (His Dark Materials, Enola Holmes), le scénario est maladroit et inégal, centré sur un MacGuffin simpliste, sans réelle profondeur ni surprise. Le film tente de retrouver l’esprit TRON, mêlant mondes réel et numérique, lumière et technologie, mais sans innovation. Les thèmes de l’IA rebelle et de la conscience numérique sont à peine effleurés. La mise en scène, efficace dans les scènes d’action stylisées – notamment les combats véhiculaires –, souffre d’un ton instable et d’un rythme irrégulier. Après un démarrage énergique, la seconde moitié s’embourbe, avec une conclusion précipitée et des pistes laissées en suspens. Ce final bâclé affaiblit l’ensemble, transformant un divertissement agréable en une œuvre sans tension ni enjeu. Le casting, pourtant solide, pâtit lui aussi du manque de consistance narrative. Jared Leto livre une performance inégale : son arc – une IA consciente et rebelle – est prometteur, mais son jeu manque d’ancrage émotionnel. Habitué aux transformations physiques, il semble ici en pilote automatique, évoquant des figures iconiques sans en atteindre la profondeur. Greta Lee (Past Lives, Spider-Man: Across the Spider-Verse) impose une présence forte, mais son personnage reste sous-exploité. Jodie Turner-Smith (Queen & Slim, Without Remorse) impressionne par sa prestance, mais son rôle manque de relief. À l’inverse, Evan Peters (X-Men : DAYS OF FUTURE PAST, Kick-Ass) apporte une énergie bienvenue, créant une tension salutaire dans un film souvent atone. Quant à Jeff Bridges (The Big Lebowski, TRON), son apparition en Kevin Flynn, clin d’œil nostalgique, tombe à plat – inutile, voire gênante, elle illustre l’approche superficielle du film, préférant les références à une véritable évolution de l’univers.

Cette dépendance à la nostalgie est l’un des principaux écueils de TRON: Ares. Le Grid et les figures emblématiques sont peu exploités, marquant un recul par rapport aux ambitions philosophiques de TRON: L’Héritage sur l’identité et la réalité virtuelle. Plutôt que d’enrichir la franchise, le film recycle des éléments sans substance, rendant l’ensemble prévisible et décevant. Malgré l’excellence technique – la photographie signée Jeff Cronenweth (Fight Club, Gone Girl) – le scénario manque de cohésion, sacrifié au profit de séquences visuelles isolées. La conception globale, avec ses décors impressionnants et ses plateaux hybrides, témoigne d’un investissement massif de Disney, mais sans cœur narratif, le résultat reste un feu d’artifice éphémère. Conclusion : TRON: Ares ressemble à ces suites opportunistes qui captent l’essence visuelle d’une franchise sans en raviver l’âme. Ses designs et effets spéciaux, portés par une équipe technique de haut niveau, offrent un spectacle immersif, soutenu par la bande-son électrisante de Reznor et Ross. Mais avec Jared Leto en héros fade et un récit creux et précipité, le film échoue à émouvoir ou captiver.

Titre Original: TRON : ARES
Réalisé par: Joachim Rønning
Casting : Jared Leto, Greta Lee, Evan Peter…
Genre: Action, Science Fiction
Date de sortie : 8 octobre 2025
Distribué par: The Walt Disney Company France
MOYEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































