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En adaptant L’Étranger d’Albert Camus, François Ozon faisait un pari risqué. Échec ou réussite ? Je vous dis tout dans cette vidéo. Salut à tous ! Dans cette nouvelle vidéo, je vous parle de L’Étranger de François Ozon, avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder et Pierre Lottin, adaptation du livre éponyme d’Albert Camus, qui sortira au cinéma ce mercredi 29 octobre.
Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès, vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches, jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…
Dès les premières images, Ozon impose un noir et blanc soyeux et lumineux, rappelant celui de Frantz. Les contrastes sont saisissants, chaque plan respire, et la vie à Alger de la fin des années 30 est magnifiquement retranscrite : dans ses couleurs sociales, ses tensions, mais aussi dans les rapports humains, souvent ambigus, entre Français et Algériens.
Benjamin Voisin, lui, confirme une fois de plus son talent étincelant. Il est tout en intériorité, en trouble, en retenue — et sa scène finale face à Swann Arlaud est une immense performance, d’une intensité rare. Rebecca Marder, de son côté, parvient à rendre Marie à la fois sensuelle, légère et profonde, et Pierre Lottin confirme, encore une fois, sa faconde et son tempérament saisissant dans des rôles toujours très différents.
Oui, Ozon prend son temps : la séquence de l’enterrement, notamment, pourra surprendre, voire ennuyer certains. Mais ce rythme lent, presque hypnotique, fait pleinement partie de la mise en scène. Le cinéaste y glisse sa propre touche, notamment dans une séquence subtile où l’on devine que l’homosexualité latente — voire refoulée — de Meursault devient le moteur de son passage à l’acte.
Le film reste très fidèle au texte de Camus, cette œuvre mythique de la littérature mondiale, même si Ozon s’autorise quelques libertés bienvenues. Il a recours deux fois à la voix off, pour restituer la langue sublime de Camus, et ces moments sont de purs instants de grâce où le cinéma et la littérature se rejoignent dans un pas de deux envoûtant. Enfin, la musique de Fatima Al Quadiri, musicienne koweïtienne, enveloppe le film d’une atmosphère moite, lourde, presque étouffante, avec une partition hypnotique qui renforce encore cette immersion.
Avec L’Étranger, François Ozon réussit une adaptation étonnante, libre et réussie d’un classique de la littérature. Un exercice dans lequel il ne se perd pas, et où il parvient à restituer sa part d’auteur. Avec un Benjamin Voisin à nouveau prodigieux, L’Étranger envoûte autant qu’il perturbe par certains partis pris, mais au final, on en sort séduit et bouleversé.
L’Étranger de François Ozon sort au cinéma ce 29 octobre. Dites-moi en commentaire si vous l’avez vu et ce que vous en avez pensé — et sinon, si cette vidéo vous a donné envie de le découvrir. Et pour d’autres conseils ciné, séries ou livres, n’oublie pas de t’abonner !
Crédits : Gaumont
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































