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SYNOPSIS : Dwayne Johnson est Mark Kerr, légende du MMA des années 90, surnommé « The Smashing Machine » tandis qu’Emily Blunt incarne son épouse, Dawn Staples.
On les a connus en tandem, réalisateurs américains ultra-prometteurs venus changer les règles du jeu avec principalement Good Times en 2017 et Uncut Gems trois ans plus tard, mais désormais les frères Safdie vont faire un bout de chemin chacun de leur côté. Alors que Josh s’affaire à un biopic sur le champion de tennis de table Marty Reisman (Marty Supreme, avec Timothée Chalamet dans le rôle-titre, devrait arriver chez nous début 2026), Benny s’empare d’une autre personnalité sportive à la vie sulfureuse. Direction la naissance du MMA avec Mark Kerr, permettant au prolifique Dwayne « The Rock » Johnson de s’octroyer un rôle « oscarisable » dans un long-métrage d’auteur plus « sérieux » que le reste de sa dense mais inégale carrière à l’écran.

Le film prend le surnom de Kerr, The Smashing Machine, et dispose de l’impressionnante musculature de son comédien principal pour replonger à la fin des années 2000. Le MMA en est à ses balbutiements, regroupant des combattants issus de divers arts martiaux qui se produisent dans une ambiance violente et presque sans aucune règle claire. Kerr débarque sur la scène et s’impose comme un OVNI, si bien qu’un constat s’impose : il n’a jamais perdu, pas un seul combat, de toute sa vie. Coaché par son ami boxeur Mark Coleman, Kerr va alors naviguer entre son obsession de la victoire, ses différentes addictions et sa relation tendue avec sa petite-amie Dawn Staples. Sans jouer la carte du biopic traditionnel, auscultant la vie de son protagoniste de sa naissance à aujourd’hui avec la précision d’une page wikipédia, Benny Safdie choisit de se poser avec Mark Kerr entre 1999 et 2000. Son objectif : raconter le récit d’un boxeur qui ne perd pas, un point de vue intéressant qui raconte alors les vrais combats de Kerr, ceux qui se déroulent hors du ring. Ce conflit raccroche alors le film au drame intimiste plutôt qu’aux codes habituels du film de sport, traitant en premier lieu des relations tumultueuses de son personnage principal avec son coach et meilleur ami Mark « The Hammer » Coleman et sa compagne de l’époque Dawn Staples (respectivement interprétés par Ryan Bader et Emily Blunt). Cette dernière se retrouve alors dans l’intrigue la plus vive du film, coincée entre les ambitions démesurées et l’addiction autodestructrice aux antidouleurs de Mark. Ce dernier, pourtant montré gentil et avenant en public, est représenté colérique et parfois violent avec sa petite-amie, les séquences de disputes conjugales étant filmées au plus près, caméra tremblotante sur les visages de ses interprètes, et pas vraiment servies par un script qui réduit le personnage de Dawn à une compagne qui cherche à brider ses rêves par un prétendu égoïsme. Cela limite surtout la performance d’Emily Blunt (pourtant parfaite), malheureusement encore cantonnée à jouer les sidekicks romantiques là où on aimerait la voir s’octroyer des rôles majeurs un peu plus souvent.

The Smashing Machine cherche alors à ne pas mâcher le travail du spectateur en lui laissant la place pour juger des actions de ses protagonistes, mais malgré un travail impeccable de la photographie et son brillant casting, certains thèmes du film restent désespérément en surface d’un produit final qui manque cruellement de la personnalité et de la fougue que l’on connaît à Benny Safdie. Malgré ça, The Smashing Machine reste une reconstitution costaud et riche en sensations fortes, menée par un Dwayne Johnson habité et (presque) méconnaissable qui tient habilement la barre – et l’on notera également la performance solide de Ryan Bader dans la meilleure intrigue du film, parfaitement dosée dans son traitement de la solidarité et de l’amitié à toute épreuve représentée entre les deux hommes.

Maladroit dans certains passages, au global un peu inoffensif mais indéniablement riche en colère, en frustration et en vulnérabilité, The Smashing Machine s’avère en deçà de ce qu’on espérait pour le nouveau début de carrière en solo de Benny Safdie. Mais on y retrouve tout de même un équilibre scénique assez redoutable sous le grain de sa pellicule, de même qu’un sens du rythme frappant qui garde le réalisateur dans un mouvement toujours intéressant – et on espère que The Smashing Machine deviendra un petit peu plus qu’un gigantesque spot publicitaire pour promouvoir la candidature de The Rock aux prochains Oscars…

Titre Original: THE SMASHING MACHINE
Réalisé par: Benny Safdie
Casting: Dwayne Johnson, Emily Blunt, Lyndsey Gavin …
Genre: Biopic, Drame
Sortie le: 29 Octobre 2025
Distribué par: Zinc Film
TRÈS BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Les années 2020








































































































































