En prenant pour toile de fond une des tragédies les plus dramatiques du 21e siècle, Jean-Xavier de Lestrade parvient-il avec Des vivants à rendre compte de l’horreur tout en tenant compte des victimes disparues ou survivantes ? Je vous dis tout dans cette vidéo !

Salut à tous, dans cette nouvelle vidéo, je vous parle de Des vivants, la nouvelle mini-série de France TV, disponible sur la plateforme dès ce lundi 27 octobre et diffusée sur France 2 à partir du 3 novembre. Réalisée par Jean-Xavier de Lestrade, co-écrite avec Antoine Lacomblez, Des vivants est portée par une magnifique distribution composée entre autres de Benjamin Lavernhe, Alix Poisson, Félix Moati, Antoine Reinartz, Megan Northam, Foëd Amara, Thomas Goldberg et Cédric Eeckhout.

Dès les premières minutes, la série parvient à être à la fois glaçante et d’une empathie poignante. Elle n’est jamais dans le sensationnalisme ni dans la course au voyeurisme ; au contraire, elle épouse la douleur, les tourments et les traumatismes qu’elle dissèque avec une pudeur remarquable. Comme dans Sambre, Jean-Xavier de Lestrade trouve la bonne distance avec son sujet : il l’aborde frontalement, sans détour, mais toujours avec un profond respect pour les personnes qu’il met en scène.

Des vivants est inspirée de l’histoire vraie de sept otages des terroristes du Bataclan, le 13 novembre 2015, surnommés les “potages” — contraction de potes et otages. Le synopsis est bouleversant : Marie, Caroline, Sébastien, Arnaud, Grégory, Stéphane et David forment le groupe des autoproclamés “Potages”. Le soir du 13 novembre 2015, ils ont fait face aux terroristes pendant plus de deux heures dans un étroit couloir du Bataclan. De leur survie miraculeuse est né un lien unique et indéfectible.

Jean-Xavier de Lestrade parcourt ici chaque composante de ce drame, s’intéressant non seulement à la sidération et à la survie, mais aussi aux répercussions intimes, aux cicatrices invisibles, et à la déflagration émotionnelle qui a touché les survivants comme leurs proches. Les interprètes sont au diapason émotionnel de la tragédie et livrent tous une partition d’une justesse bouleversante. Benjamin Lavernhe et Alix Poisson, dans des registres très différents, sont merveilleux, distillant tour à tour la douleur, la détresse, la survie et l’appétit de vivre. Antoine Reinartz, dans un rôle complexe d’homme écartelé par des choix douloureux, livre une performance sensationnelle. Félix Moati confirme encore son formidable tempérament dramatique, qu’il exploite ici à la perfection. Quant à Thomas Goldberg et Cédric Eeckhout, ils sont incroyables, incarnant une humanité à fleur de peau, sans artifice ni pathos. Les seconds rôles, tous remarquablement tenus, renforcent la puissance dramatique et l’humanisme renversant de cette œuvre absolument hors du commun.

Mais malgré toute cette réussite il faut avoir une pensée pour tous les survivants des attentats que la série pourrait bouleverser, quand bien même son traitement reste pudique et respectueux. Elle va raviver des plaies encore béantes, des douleurs qui ne se refermeront jamais. Il faut penser à ces gens qui ont souffert et souffrent encore, dans leur cœur et dans leur chair ; à tous ceux qui ont perdu des proches et ne s’en remettront jamais. Et si Des vivants est si forte, si puissante, c’est justement parce qu’elle convoque cette douleur, parce qu’elle nous oblige à la regarder en face, sans jamais la trahir. Avec Des vivants, Jean-Xavier de Lestrade n’efface pas l’intolérable, mais remet l’humanité en marche, grâce à ses “potages” qui nous emportent et nous bouleversent d’un même élan. Une œuvre salutaire, où la profondeur et la douleur se répondent en écho.

Des vivants est disponible sur France TV ce 27 octobre avant sa diffusion sur France 2 le 3 novembre. Dites-moi en commentaire si vous l’avez vue et ce que vous en avez pensé, ou si cette vidéo vous a donné envie de la découvrir. Et pour des conseils ciné, séries, livres… n’oublie pas de t’abonner !

Crédits : France TV