SYNOSPSIS : En 2075, une petite fille de 10 ans, Iris, voit un mystérieux garçon vêtu d’une combinaison arc-en-ciel tomber du ciel. C’est Arco. Il vient d’un futur lointain et idyllique où voyager dans le temps est possible. Iris le recueille et va l’aider par tous les moyens à rentrer chez lui.

Dans un futur lointain, un petit garçon désespère de pouvoir découvrir le monde au-delà de sa maison transperçant les nuages. Il n’est pas encore en âge de revêtir la tenue arc-en-ciel des adultes leur permettant de se balader à travers le temps. Une nuit, Arco décide de désobéir, vole la cape de sa sœur et se retrouve par accident en 2075 non loin de l’école de la jeune Iris. Cette dernière, laissée seule à la maison avec son petit frère et leur robot-nounou Mikki, décide d’aider le garçon à retourner chez lui, au-delà des arcs-en-ciel… Par ce pitch délicieux qui sent bon les épopées imaginaires de l’âge d’or du studio Amblin (difficile de ne pas penser à E.T.), Ugo Bienvenu s’aventure dans un premier long-métrage à la fraîcheur remarquable, s’inspirant de l’esthétique des studios Ghibli pour ses décors et du savoir-faire français pour animer ses curieux personnages sur grand-écran. Avec Arco, nous sommes embarqués dans une ode magnifique à l’enfance et aux liens familiaux, une explosion de couleurs passionnante où l’émerveillement côtoie le déchirement dans ce qu’on peut attendre de mieux d’une proposition animée indépendante.

Pour son démarrage sur grand-écran, Bienvenu (au scénario avec Félix de Givry) compose une jolie fresque écologique et intimiste autour de sa Iris, jeune fille à la situation familiale instable qui se lance dans une aventure plus grande que nature afin de ramener ce mystérieux garçon arc-en-ciel chez lui. Cette histoire sert alors d’exploration esthétique remarquable en plongeant son spectateur dans un futur relatif – nous sommes dans les années 2070, des intelligences artificielles gèrent nos maisons et composent les forces de police et on se téléphone par hologramme. Poursuivis par un étrange trio de frères complotistes et névrosés (surnommés « les Rapetou » par l’équipe du film, et impeccablement composés par les voix de Vincent Macaigne, William Lebghil et Louis Garrel), Iris et Arco embarquent dans une aventure dessinée à la main avec une passion non dissimulée, une vraie envie contagieuse de communiquer avec l’amour du cinéma animé (ou non) de nos enfances respectives pour faire renaître le rêve du merveilleux sous un nouvel arc-en-ciel. Sous une pluie de drôles de trouvailles visuelles, Ugo Bienvenu s’en sort avec les honneurs et parvient à faire de son Arco une petite pépite du genre, une surprise bien trop rare et donc d’autant plus délectable.

C’est aussi par son casting qu’il brille, tenu à bras-le-corps par les performances remarquables des jeunes Margot Ringard Oldra et Oscar Tresanini qui campent nos protagonistes et dont le naturel saisissant accompagne parfaitement les moments les plus émouvants du long-métrage. On retrouvera aussi les voix d’Alma Jodorowsky, Swann Arlaud et Oxmo Puccino – qui seront doublés de l’autre côté de l’Atlantique par un casting anglophone déjà mémorable (évidemment la productrice Natalie Portman sera vocalement de la partie, en compagnie d’entre autres Mark Ruffalo, Will Ferrell, Andy Samberg, America Ferrara ou encore Flea).

Pour cette aventure presque estivale qui arrive un peu après l’heure, Arco livre une petite merveille aussi délicieuse qu’émouvante, une ode à l’imagination de l’enfance à une heure où le rêve et l’espoir tendent à mourir avant d’avoir pu exister. Sous la lumière de ses arcs-en-ciel, dans ses hommages esthétiques au maître Miyazaki et narratifs aux légendes Spielbergiennes, Ugo Bienvenu dessine une très jolie épopée, drôle et pétillante, à l’émotion vive et au suspense impeccablement dosé. Une bien belle surprise déjà bien reçue à Cannes qui aura – à n’en pas douter bien sûr – le succès populaire qu’elle mérite…

Titre Original: ARCO