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SYNOPSIS : À la suite d’un scandale qui entache le début de négociations historiques sur le nucléaire entre les USA et l’Iran, à Genève, la diplomate suisse Alexandra Weiss est propulsée à la tête de la plus importante mission diplomatique du début du 21e siècle. Elle va découvrir, aux dépends de ses idéaux, que la prestigieuse neutralité helvétique a un coût. Est-elle prête à le payer ?
Les deux premiers épisodes de The deal avaient grandement attisé notre curiosité, et le pari semblait déjà réussi, avec cette série précieuse et rare, en déployant ce qu’on ne voit jamais d’habitude. L’envie de son créateur, Jean-Stéphane Bron (la série est co-créée parAlice Winocour) est précisément de nous montrer le « monde d’avant en opposition à un monde où l’on ne négocie plus ». Celui ou le compromis n’était pas qu’une faiblesse, celui où la nuance faisait sens. Histoire autant récente qu’elle semble pourtant aujourd’hui celle d’un autre siècle dans un monde égotique, cynique et de plus en plus belliqueux. Fiction empreinte de faits réels, The Deal est une série qui s’inspire très directement de ce qui se passe derrière la porte close, à travers de véritables rounds diplomatiques, dans le respect quasi documentaire de la réalité de cette histoire tout en réussissant la prouesse d’adopter les codes haletants d’un thriller. Une alchimie entre le sens du romanesque et ce qui pourtant d’extérieur peut paraître comme lent et terne.
La suite ne fait que monter en puissance, avec comme en leitmotiv que défaire est plus facile que faire. A savoir que les trésors de diplomatie où l’on passe souvent son temps à essuyer parfois les postérieurs des pachydermes avec un confetti plié en quatre, peuvent être détruit en une phrase, un mot, un silence. « Quiconque détient le pouvoir est tenté d’en abuser » disait Montesquieu, est un adage qui sied parfaitement à l’esprit qui prédomine dans The Deal, tant les équilibres mondiaux sont comme une brindille dans la tempête.
The Deal, c’est l’art de la coulisse, de l’intimité feutrée des chambres d’hôtel, qui vont présider à l’intérêt international. Un hôtel dans sa torpeur diplomatique avec ses micros avancées et ses illusions de pré-accord, qui donnent à la série une atmosphère presque pesante tant la fragilité de chaque début d’accord vacille au détour des couloirs. A ce sujet, le réalisateur souhaitait véritablement rendre hommage aux diplomates de l’ombre. Dans un moment de désespérance politique qui atteint un consternant paroxysme, The Deal réhabilite en sorte celles et ceux qui encore aujourd’hui font d’abord vivre leurs profondes humanistes convictions.
Mais en face, forcément existe ce jeu d’échec, de faux semblants parfois et d’égos tout le temps, avec Alexandra Weiss (interprétée par la toujours impeccable Veerle Baetens), qui va pousser son avantage comme jamais en tentant de trouver dans le même temps un accord sur le nucléaire iranien tout en préservant son amoureux historique. Autour de Veerle Baetens, la distribution réunit notamment Juliet Stevenson, Arash Marandi ou Anthony Azizi. Un des sujets les plus sensibles de la géopolitique internationale qui dépend notamment du sentiment le plus puissant du monde dans la constance de ses soubresauts. C’est donc l’intime qui s’invite à la table de cruciales négociations dans une mise en scène autant subtile qu’haletante. Les fêlures du monde sont aussi celles de ses dirigeants avec une sous-secrétaire d’état Américaine aux prises avec un drame familial, un ministre Iranien qui tente de gérer son ado, et donc la diplomate Suisse prête à tout par amour. C’est toute la force de The Deal, un enchevêtrement des genres, entre politique, thriller, drames familiaux et sentimentaux, qui permettent de ne jamais vraiment en perdre une miette, dans un ensemble qui ne retombe jamais.
Crédits : Arte








































































































































