SYNOPSIS : Hantée par un cauchemar terrifiant qui revient sans cesse, Stefanie, étudiante à l’université, rentre chez elle pour retrouver la trace de la seule personne susceptible d’enrayer ce cycle infernal et de sauver ses proches du sort funeste qui les attend…

Au sein de la saga Destination Finale, la mort transforme les objets les plus banals et inanimés en une menace que nous ne pourrons plus jamais regarder du même œil. La franchise exubérante et déjantée où la faucheuse trouve des moyens de plus en plus caricaturaux et comiques pour se venger de ceux qui pensent avoir échappé à la mort, est restée en suspens pendant plus d’une décennie. 15 ans déjà ont passé depuis le dernier volet, et, nous ne le cachons pas, ce temps était nécessaire, vu les laborieux 4ème et 5ème volet ! Car il faut bien se le dire, la saga était en déclin après un premier opus innovant, un second, sans idée, et ce, malgré un 3ème volet qui avait le mérite de relancer le genre en étant le premier à nous montrer des meurtres plus « fantaisistes » et surtout sans se prendre au sérieux.

Pour ce nouveau film, la saga innove en étant situé sur deux époques. Pour débuter nous sommes dans les années 60 et le film s’ouvre sur une scène d’ouverture époustouflante, qui commence avec un gros plan d’une jeune femme prénommée Iris (Brec Bassinger). Elle est conduite par son petit ami à une soirée surprise où ils assistent à l’ouverture d’un nouveau restaurant au sommet d’une terrasse d’observation où la vue imprenable s’allie à la gastronomie et à la danse. Les cinéastes Zach Lipovsky et Adam Stein arrêtent leur caméra sur un tas d’objets qui pourraient entrer en jeu et créer des potentiels incidents. Quiconque connaît la formule de Destination Finale sait que nous assistons à la prémonition d’Iris et que les choses ne finiront pas bien pour les fêtards qui dansent et crient sur la piste de danse. La séquence maintient la tension avec une force et sérénité, s’attardant avec affection sur le décor et l’alchimie entre les personnages. C’est alors qu’intervient une différence majeure dans la saga, on ne voit pas Iris se réveiller de sa vision, mais Stefani (Kaitlyn Santa Juana) sa petite-fille qui est hantée par cette même prémonition… Nous sommes de retour dans le moment présent. La catastrophe déjouée n’a pas modifié seulement le destin d’Iris, mais, rétroactivement, celui de tous les descendants des survivants. Stefani se lance alors dans une course contre la montre pour déterré des secrets de famille enfouis et surtout pour en comprendre le sens. Cette fois, la mort ne s’attaque pas seulement à ceux qui survivent aux événements déclencheurs, mais aussi à ceux qui ont hérité de leur malédiction.

Là où Destination finale Bloodlines excelle, c’est dans sa narration et ses visuels intelligents et souvent diaboliques. Les meurtres sont divertissants et impliquent tous nos objets du quotidien, des outils de jardinage à l’IRM en passant par un trampoline et un bon cocktail. Ces séquences, tout comme l’intrigue dans son ensemble, ont tendance à inclure des petits rappels du passé : bus, ventilateurs de plafond et bûches font des apparitions éclair, ce sont des évocations palpitantes aux ravages qu’ils ont causés par le passé. Et forcément en conclusion les fans apprécient l’énorme clin d’œil de la production.

L’hommage le plus sentimental et le plus médiatisé c’est bien entendu le retour du regretté Tony Todd, dans son rôle de William Bludworth, le propriétaire de pompes funèbres, véritable mascotte de la série, qui déverse souvent des vérités énigmatiques aux victimes potentielles de la mort. L’acteur emblématique de Candyman effectue sa dernière apparition au cinéma, après son décès à l’automne dernier. Son intervention ici est non seulement un adieu au personnage mais également à son interprète. C’est bien plus qu’un dernier au revoir, il utilise l’inéluctabilité de sa mort comme carburant avec un monologue improvisé, suggérant de profiter au maximum du peu de temps qui nous reste. Tony Todd était un professionnel accompli qui voulait nous offrir un dernier frisson avant de partir, et il l’a fait. La franchise d’horreur sanglante et jubilatoire revient avec un sixième volet extrêmement divertissant qui dresse un arbre généalogique complet pour un massacre. La mort est de retour et plus amusante que jamais.

Titre Original: FINAL DESTINATION : BLOODLINES