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SYNOPSIS : Ayant grandi dans un environnement ravagé par la violence et l’alcool, la jeune Lidia peine à trouver sa voie. Elle parvient à fuir sa famille et entre à l’université, où elle trouve refuge dans la littérature. Peu à peu, les mots lui offrent une liberté inattendue…
Présenté cette année au Festival de Cannes dans la sélection Un Certain Regard puis au Festival de Deauville, The Chronology of Water marque les débuts de Kristen Stewart (qu’on ne présente plus) à la réalisation. Adapté des mémoires de Lidia Yuknavitch, ce premier film suit le parcours de Lidia, une femme brisée par une enfance abusive et chaotique, cherchant à s’émanciper dans l’excès et l’autodestruction avant de remonter la pente grâce à l’écriture. Alors que l’édition 2025 du festival de Cannes a vu émerger plusieurs premiers films marquants, on pense notamment à Pillion, Eleanor The Great ou encore Le Mystérieux Regard du flamant rose, celui de Stewart nous a laissés plus perplexes. Non pas qu’il manque de talent ou d’ambition, au contraire, The Chronology of Water est peut-être même trop rempli de volonté de bien faire, trop stylisé. Un premier film à la fois viscéral et formellement très maîtrisé, mais qui finit par manquer sa cible émotionnelle.

Adapté du livre The Chronology of Water : A Memoir de Lidia Yuknavitch, on sent que le film est une œuvre profondément personnelle, à la fois pour l’autrice initiale que pour sa réalisatrice. Le film, très sombre, retrace les épreuves de Lidia : une enfance marquée par les abus sexuels, un père violent hautement détestable, une mère effacée, en somme un environnement familial toxique au plus haut point. Dès qu’elle est en âge de partir faire ses études, Lidia choisit de fuir cette prison pour plonger dans une vie de débauche composée de sexe, d’alcool et de drogues. Une recherche désespérée de liberté qui la mène à la marginalité et à la violence. Imogen Poots incarne cette Lidia avec intensité, elle est de presque tous les plans, filmée le plus clair du temps de très près, dans des cadres resserrés qui cherchent à capter ses émotions et ses exactions (parce que Lidia fait aussi du mal) les plus brutes. Elle porte littéralement le film sur ses épaules. Pourtant, malgré son jeu impeccable, quelque chose nous a tenu à distance et c’est sûrement la mise en scène de Kristen Stewart. Très inspirée, voire trop référencée, la réalisatrice semble multiplier les effets de style, les métaphores visuelles, les jeux de lumière… Le film semble vouloir tout dire par l’image, parfois au détriment du récit ou de l’émotion brute. On comprend que Stewart a voulu créer un langage cinématographique qui colle au psychisme de son personnage, mais cette sophistication constante a fini par nous sortir du film. Elle installe une forme de filtre, presque hermétique, entre nous et ce qui est montré à l’écran.

Il faut cependant reconnaître que The Chronology of Water ne laisse pas indifférent. Kristen Stewart parvient à rendre perceptibles les blessures de Lidia avec une certaine pudeur, sans jamais tomber dans du pathos explicite. Les abus, les traumatismes, la destruction progressive du personnage savent être évoqués avec finesse, nous dévoilant paradoxalement parfois de manière subtile le drame qui est en train de se jouer. En en même temps difficile de ne pas être remué ou choqué par cette avalanche de tragédies. Mais cette tension constante, ce drame perpétuel, devient aussi sa limite. À force de multiplier les situations extrêmes, les confrontations violentes, et ce encore une fois porté par une réalisation qui nous a laissés à l’écart, le film finit par perdre de sa force émotionnelle. Lidia devient progressivement une figure de l’excès, odieuse, sale, méprisante, sans filtre ni tendresse, en un mot détestable. Et même si on comprend que cela fait partie de son processus de destruction, voire de résilience, il devient difficile de s’attacher réellement à elle. Le paradoxe est là, jamais un film ne nous aura autant plongés dans l’intimité d’un personnage, et pourtant nous avons eu du mal à nous sentir proches de lui ou des autres protagonistes. En comparaison avec les autres premiers films de Cannes cette année, The Chronology of Water se distingue par une capacité moindre à créer une véritable empathie. Là où Pillion, Le Mystérieux Regard du flamant rose ou Eleanor The Great nous prenaient par la main pour nous faire partager un bout d’humanité, en immersion, Kristen Stewart semble davantage vouloir démontrer son savoir-faire, quitte à en oublier de nous faire vibrer avec son univers. On se demande d’ailleurs, dans une autre configuration, celle où le film ne serait pas jonché de drames qui nous choquent nécessairement à minima, si en tant que spectateur la réalisatrice aurait réussi à nous faire ressentir quelque chose.

Pour un premier long métrage, The Chronology of Water reste une proposition forte, courageuse et profondément personnelle. Kristen Stewart a osé s’attaquer à un sujet difficile, avec une actrice principale habitée, une écriture exigeante et une mise en scène très travaillée. On ne peut pas lui reprocher un manque d’engagement, ni de vision. Mais en voulant trop en faire, en chargeant chaque plan d’un symbolisme appuyé, elle finit par rendre son film plus théorique (limite didactique) qu’émotionnel. Il ne s’agit donc pas ici de nier les qualités indéniables de son film mais plutôt de constater qu’elle fonctionne moins bien sur le plan de l’immersion et de l’identification que d’autres premiers films du festival. Kristen Stewart a selon nous encore à affiner son regard, à simplifier parfois son approche, pour que son cinéma, tout en gardant sa singularité, puisse aussi parler plus directement aux spectateurs. On attend donc avec curiosité et intérêt son prochain film, en espérant qu’il soit peut-être un peu moins noir, un peu moins hermétique, et qu’il parvienne cette fois à nous happer pleinement. Car sous les couches d’effets et de références, il y a sûrement une vision à suivre.

Titre Original: THE CHRONOLOGY OF WATER
Réalisé par: Kristen Stewart
Casting : Imogen Poots, Thora Birch, James Belushi .…
Genre: Biopic, Drame
Sortie le : 15 octobre 2025
Distribué par: Les Films du Losange

BIEN
Catégories :Critiques Cinéma, Festival de Cannes 2025, Les années 2020









































































































































eh bien, Kristen Stewart est très talentueuse et nous a, à plusieurs reprises, montré et démontré son talent. C’est sans aucun doute uns très grosse travailleuse. Mais malgré ces 2 qualités, elle n’est pas parvenue à réaliser un bon film, celui qui nous rendre dans les tripes, celui qui nous fait pleurer, celui qui nous émeut enfin , celui qu on a envie de revoir. The chronology of water est un film en désordre et fait de telle manière, qu on ne comprend pas la souffrance du personnage ( que l’on ressent dans le livre). Lorsque je suis sortie du cinéma, j’avais l’impression d’avoir été en boite, tant les sons et les lumières étaient fortes. Je suis ortie sans aucune émotion en me disant: « c’est un film ça? ».
Je n’ai ressenti aucune émotion pour cette femme qui se fait pourtant abuser par son père et qui perd ses 2 enfants…
Le sujet est pourtant d’actualité, les abus sexuels on en entend tout le temps parler. Les traumatismes liés à ces abus également. Lorsque j’entends un fait divers sur ce sujet je suis révoltée, peinée, touchée. Ici rien!!!! La mise en scène ne va pas avec le personnage, malgré la bonne volonté de Kristen Stewart qui a certainement voulu dans ce film se défaire du film Twilight, en réalisant un film plus » intellectuel ». Mais ça n’a pas marché et bien que cette actrice, metteuse en scène maintenant, ait multiplié les efforts, soit adorable et un peu décalée, j’ai trouvé le film très mauvais, sans aucune âme même si l’actrice principale est excellente. Je donne la note de 2 sur 5. C’est dommage, j’attends avec impatience son deuxième film….
Merci pour votre retour