Critiques

EMPATHIE (Critique Saison 1) Empathie, c’est de l’or en barres !! ….

SYNOPSIS : Suzanne, ancienne criminologue désormais psychiatre, atterrit à l’Institut psychiatrique Mont-Royal où elle rencontre Mortimer, un intrigant agent d’intervention avec qui elle se lie d’amitié, et des patients qui ne laissent personne indifférent.

Il est essentiel de le dire d’emblée, Empathie, c’est de l’or en barres !! Prix du public à Séries Mania 2025, Empathie, vous n’êtes pas prêts de l’oublier. La créatrice et scénariste Florence Longpré, qui joue Suzanne Bien Aimée, le personnage principal, nous offre ici une immersion autant rugueuse que lumineuse dans les affres de la maladie mentale. Jamais pathos, Empathie respire la vie à plein ! Suzanne, la bien nommée Docteur Bien-Aimé ne se rappelle plus comment faire pour être heureuse. Alors, elle va plus que quiconque écouter, comprendre puis aimer parmi les plus exclus des patients. Toute son empathie est là et c’est d’une puissance psychoaffective complètement sidérante. Qui vient justement poser la légitime question de la bonne psychiatre qui doit elle-même être complètement dingue pour s’ancrer réellement dans l’instinct de l’instant de l’autre, pour oui, être authentiquement dans l’empathie. A cet égard, sa fracassante entrée à l’institut psychiatrique Mont-Royal s’inspire des plus grands maîtres du burlesque.

Empathie, c’est aussi une série redoutable d’exigence, diablement bien écrite, ça fuse, on se marre et surtout on est tout le temps surpris. Clairement on s’éclate comme rarement devant le poste, du pur kiff, tant la bienveillance est ici comme un Graal du quotidien, dans une énergie qui stimule nos neurones autant qu’elle ne retourne nos cœurs. Sans parler du décalage forcément loufoque de nombre de situations avec des trouvailles oratoires, scénaristiques et de mises en scènes hautement jubilatoires. Un peu comme dans l’épisode 3 avec un énorme vrai fou rire comme pas vu depuis bien longtemps sur le petit écran. Comme tout bon fou rire, c’est incontrôlable, imprévu, avec une issue évidemment inédite. Dans Empathie, tout est foisonnant, surprise et folie la plus totale. On ne rit pas des patients mais des situations. La folie est expliquée et mise en parallèle de l’absurdité de ladite normalité, c’est passionnant. L’accent québécois donne un charme fou à la loufoquerie déjà constante de la série, même si parfois, clairement, tout n’est pas phonétiquement accessible. Mais c’est finalement assez subsidiaire, tellement la mise en scène fourmille d’un magistral sens de l’imagination. Les entretiens psys avec les patients sont profondément bouleversants pour beaucoup d’entre eux. Et très souvent, avec Empathie, c’est la normalité qui serait bonne à enfermer. Ou qui du moins vient requestionner légitimement la définition de la norme.

Empathie, c’est aussi l’histoire d’un duo formidablement attachant entre Bien Aimé et Mortimer. Les fêlures se croisent et quand elles se rencontrent, elles semblent comme invincibles. Si le psychopathe est celui qui n’a pas d’empathie, alors eux sont comme des empathiepathes !! Ils ont tellement éprouvé la carence qu’ils ne veulent pas que les autres subissent d’équivalentes meurtrissures. Et puis par moment, il y aurait même comme un air de This Is Us, quand la série s’aventure dans le territoire de la prédestination, c’est dire la beauté totale de Empathie ! Et puis il y a certaines scènes qui sont inoubliables, et nous retournent le cœur et le reste d’émotion, sur la prédominance de la vacuité de la tournure prise par certains destins, et l’horreur absolue de la plus crasse des injustices. Impossible à ce stade d’en dire davantage. Mais comme nommé dans Empathie en citant Pierre Lapointe : Il y a des fois où on embrasse trois fois la main de Lucifer et où l’on déteste sa vie.

Au casting, l’actrice, scénariste, créatrice Florence Longpré est une Docteur Bien-Aimé qui rend vivant son personnage, avec une vitalité, énergie et sensibilité à fleur de peau, pleinement inoubliable. Une incarnation d’une force qui impressionne et s’imprime en nous. La série ne serait pas déjà géniale, qu’elle l’aurait sauvée à elle seule !! Thomas Ngijol est au diapason et rarement on aura vu chez l’interprète une aussi pure justesse, avec une complémentarité totale avec son binôme. Une vraie force tranquille se dégage d’une interprétation qui donne un sacré relief et sans doute même un tournant à la carrière de l’acteur. Tous les autres jouent dans cette réjouissante chorale avec un engagement de chaque instant, une profonde générosité et énormément de talent !! Empathie, c’est au minimum la série indispensable de la rentrée, voire de l’année et plus encore. On en prend plein la figure et la meilleure des nouvelles possibles, c’est l’annonce d’une saison 2 à venir !! En tout cas, celle-là est à ne rater sous aucun prétexte !

Crédits : Canal +

Laisser un commentaire