SYNOPSIS : Un magnat de la musique, réputé pour avoir « les meilleures oreilles de la profession », est la cible d’une demande de rançon qui l’accule à un dilemme moral, entre vie et mort.

Highest 2 Lowest, Il s’agit d’une réinterprétation du classique d‘Akira Kurosawa Entre le ciel et l’enfer (1963) qui réunit le cinéaste Spike Lee et sa muse Denzel Washington, 18 après leur dernière collaboration et le génial Inside man en 2006. Sans parler évidemment du très réussi biopic Malcom X en 1993. Le Kurosawa est lui-même une adaptation du roman policier Rançon sur un thème mineur d’Evan Hunter, qui met les hommes face à des choix impossibles dans un climat politique et sociétal particulièrement tendu. Spike Lee, Akira Kurosawa, Denzel Washington, autant dire que ce Highest 2 Lowest était un film particulièrement attendu de l’édition 2025 du Festival de Cannes. Et du statut du plus attendu au plus gros ratage de la croisette, il n’y a qu’un pas que Highest 2 Lowest a franchi malheureusement largement et sans complexe. On se situe à peu près dans un bon épisode de NYPD Blue, série respectable au demeurant, avec une bande son faisant penser un peu à GTA 5 sur X box One, et puis un peu trop de pubs… Pour le lien avec le cinéma, il faudra aller voir ailleurs.

C’est l’enfilage de perles en règle, à tel point qu’on se retient parfois de rire dans des moments censés être les plus dramatiques. Le personnage principal David King est proprement insupportable. Tout ce qu’il fait, dit, respire est méga clinquant, et transpire les gros paquets de dollars que l’on palpe avec des chevalières en or massif, tout en nous laissant penser qu’il est cool et humaniste. Franchement, pendant quelques minutes, on se persuade que c’est une caricature, une parodie et sans que Malcom X ne sorte de ce corps, juste un panneau pour nous annoncer que c’était pour rire, mais évidemment rien de tout ça. Le film est fait autour de David King, sauf que son personnage est grotesque et c’est l’ensemble qui sombre avec.

Même les scènes d’action tombent à plat, notamment quand les méchants se passent le sacs avec les millions de ce bon David, qu’il a pas trop voulu lâcher quand même pour sauver la vie du meilleur pote de son fils (mais passons..). Scène à laquelle il existe moins d’intensité dans l’action que quand les bonnes sœurs jettent des citrouilles sur les motards allemands dans La grande vadrouille (1966) !! Tout est prétentieux dans ce… film et limite profondément insultant pour l’œuvre originale. Car on était en droit de s’attendre à un minimum de réflexion sur les valeurs mises en avant dans la bande annonce notamment, au sujet de la justice et l’intégrité pour faire face aux dilemmes moraux.

Et même sans en attendre une pensée lumineuse digne d’un débat profond lors d’un théma sur Arte, ou se dire à minima on aura un peu de guimauve moraliste sauce gros ketchup US qui tâche… C’est encore pire que ce qu’on pouvait cauchemarder, tant les enjeux moraux sont littéralement effacés par un bling bling irrespirable, interminable et édifiant de platitudes. Au casting, avec un rôle écrit à la pelleteuse de compétition, Denzel Washington essaie, et a même l’air d’y croire par moment. En fait on a trop de respect pour le bonhomme pour espérer le revoir dans d’autres films, dignes de son rang. Voilà, c’est fini et c’est tant mieux pour tout le monde !!!

Titre Original: HIGHEST TO LOWEST

Réalisé par: Spike Lee