PRINCE SIGN ‘O’ THE TIMES (Critique)

Par William François le août 29, 2025 • ( Poster un commentaire )

SYNOPSIS : Prince – Sign O’ The Times est largement reconnu pour avoir saisi Prince à son apogée créative — mêlant des séquences de concert électrisantes à une narration cinématographique, des visuels puissants et un son qui transcende les genres musicaux. Aujourd’hui, grâce à la précision du son surround IMAX, à la configuration optimisée des salles de cinéma et à des images d’une clarté exceptionnelle, la performance virtuose de Prince promet d’envoûter les fans de toutes les générations dans le format le plus spectaculaire qui soit. Prince – Sign O’ The Times rassemble certains des titres les plus emblématiques de l’artiste, parmi lesquels « If I Was Your Girlfriend », l’hymne « Sign O’ The Times » ou encore « U Got The Look », son duo culte avec Sheena Easton. Le film met en lumière la musicalité inégalée de Prince, sa maîtrise de la scène et son style unique, soulignant l’empreinte intemporelle qu’il a laissée sur la musique et la culture populaire.

C’est un retour en grande pompe – quoi qu’éphémère – qui se prépare sur nos grands écrans : pendant une semaine, planté sur les écrans IMAX, le film-concert adapté de l’album Sign ‘O’ the Times sorti en 1987 se refait une beauté dans sa version restaurée le temps d’1h30 flamboyante à la hauteur des plus grands films du genre jamais fabriqués.

Réalisé par Prince en personne, Sign ‘O’ the Times débute – et sera ponctué – par des phases de fiction. Un triangle amoureux dans des ruelles mal famées, des néons scabreux éclairent les zones d’ombre, de grands costumes exubérants racontent un univers plus grand que nature : Prince rentre sur la scène des Paisley Park Studios où le film a été tourné. Les flashs lumineux sont hypnotisants, nos personnages sortent d’un rêve fiévreux pour lancer le show avec la chanson-titre. Très vite, l’énergie devient électrique, à mi-chemin entre tension sensuelle et enthousiasme festif. La danseuse Cat Glover s’accapare l’espace visuel, la batteuse Sheila E. fait vibrer les sièges à chaque coup de caisse claire, et Prince en personne s’impose au sommet de son art.

Palpitant, euphorisant, grandiose et remarquable, ce Sign ‘O’ the Times est un accomplissement artistique majeur, un geste pluri-facettes absolument fascinant qui voit sa tête d’affiche tenir un projet ultra-ambitieux avec la maîtrise des plus grands artistes de l’histoire de la musique. Dans un équilibre prodigieux, faisant danser les couleurs en harmonie avec le chaos dessiné par les comédiens et musiciens qui peuplent la scène – devant un public conquis d’avance qui sort les briquets en rythme – Prince multiplie les cabrioles, les rapprochements sensuels et les moments d’euphorie collectifs pour nous maintenir au fond de nos sièges, pendus à ses lèvres, à ses gestes et aux sonorités uniques de ses musiciens, sortant occasionnellement des codes rigides du film de concert pour proposer des vrais instants cinématographiques où la caméra est habilement posée afin d’imprimer le moment par de folles images mémorables.

Au terme d’1h30 démesurément intense, dans un fracas électrisant qui se prolonge in extenso dans un savant mélange de registres spectaculaire, Sign ‘O’ the Times marque par son énergie frappadingue, sa garde-robe gargantuesque, ses protagonistes infatigables et une science parfaite de la mise en scène pour venir imprimer un condensé idéal de tout le talent de sa tête d’affiche. S’il restait encore des gens à convaincre du talent de Prince, ce film-concert s’impose comme un indispensable absolu, dans la liste des longs-métrages du genre les plus importants de l’histoire, déroulant avec un enthousiasme et une créativité rare l’imagerie bordélique, hypnotisante et érotique cultivée par son artiste le long de sa spectaculaire carrière. Comme marqueur d’une envie folle de faire vivre la musique dans les images et dans les mouvements (le montage du film est un petit bijou nerveux et surexcité), Sign ‘O’ the Times assure un spectacle ultime aux sonorités indissociables de ses personnages, de ses couleurs et de ses mises en scène, une exaltation incroyable qui emporte tout sur son passage en faisant léviter son public, son ambition et son propre genre. Un véritable chef-d’œuvre à voir ou à revoir, de préférence sur le plus grand écran possible, bien entendu.