Avec La femme la plus riche du monde, Thierry Klifa s’approprie-t-il brillamment un fait divers qui a défrayé la chronique ou loupe-t-il le coche ? Je vous dis tout dans cette vidéo !

Salut à tous, dans cette nouvelle vidéo je vous parle de La femme la plus riche du monde, le nouveau film de Thierry Klifa avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Marina Foïs, André Marcon, Raphaël Personnaz et Matthieu Demy. Dans ce film librement inspiré de l’affaire Bettencourt — qui défraya la chronique et qui vit Françoise Bettencourt Meyers porter plainte contre François-Marie Banier pour avoir soutiré des sommes démentielles à sa mère, Liliane Bettencourt, avant d’être condamné en 2016 pour abus de faiblesse à quatre ans de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende — les noms ont été changés, mais le canevas reste le même. Cette histoire dramatique à plus d’un titre est ici vue sous un prisme à la fois cruel et cynique, particulièrement réjouissant.

Le récit avance avec une fluidité exemplaire, sans temps mort, et chaque scène semble trouver naturellement sa place dans une mécanique bien huilée. On sent une vraie maîtrise de la narration, servie par une écriture subtile et acérée. Les dialogues, ciselés, sont souvent mordants, parfois drôles, toujours justes. Côté casting, c’est un sans-faute. Les interprètes sont pleinement investis et semblent totalement libérés, à commencer par Isabelle Huppert, qui semble s’amuser comme une folle avec ce personnage à la fois capricieux, haut en couleur, et mystérieusement touchant. André Marcon, d’une rectitude remarquable, incarne avec une justesse glaçante un homme pris dans un engrenage qu’il ne contrôle plus. Marina Foïs, dans une tonalité plus dramatique, est tout simplement brillante. Elle insuffle à son rôle une profondeur bouleversante. Raphaël Personnaz surprend agréablement : dans un rôle qui, sur le papier, pouvait paraître ingrat, il parvient à être à la fois précis, subtil et captivant. Et enfin, Laurent Lafitte est formidable de bout en bout : d’une liberté phénoménale, il propulse les dialogues cinglants de son personnage vers des sommets d’humour débridé. Il est à la fois drôle, impertinent, et étonnamment émouvant. La réalisation de Thierry Klifa est élégante, maîtrisée, au service de son propos. Le film évite le piège du simple récit judiciaire ou médiatique et propose une œuvre plus ample, plus audacieuse, portée par une vision acide mais profondément humaine du pouvoir, de l’argent, et de la manipulation. La musique d’Alex Beaupain accompagne parfaitement l’ensemble, ajoutant une touche mélancolique et raffinée à ce jeu de massacre délicieux. Au final, La femme la plus riche du monde est un film drôle, cynique, cruel, un réjouissant jeu de massacre aux dialogues savoureux porté par un casting étincelant où Laurent Lafitte emporte la mise. Thierry Klifa signe un film libre dans une œuvre en mouvement !

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