Critiques Cinéma

FEMME FATALE (Critique)

SYNOPSIS : Laura Ash, une jeune femme ténébreuse et vénale, double ses complices lors d’un hold-up commis à Cannes en plein Festival. Poursuivie jusqu’à Paris, elle revêt l’identité de son sosie parfait, une jeune veuve au bord du suicide nommée Lily. Dans l’avion qui la mène à New York, elle séduit un fringant quadragénaire qui n’est autre que l’ambassadeur des États-Unis en France, Bruce Hewitt Watts. Sept ans plus tard, mariés, ils apparaissent en couverture d’un magazine people. Mais les anciens acolytes de Laura, Black Tie et Racine, sont toujours sur sa piste, et la photo de la traîtresse, volée par Nicolas Bardo, un paparazzi qui travaille pour la revue en question, relance l’engrenage infernal. Intrigué par Lily, celui-ci décide de la suivre. Commence un jeu du chat et de la souris qui va rapidement s’avérer dangereux pour lui.

Femme Fatale est un thriller érotique et stylisé réalisé par l’inarrêtable Brian De Palma. Le film met en vedette Rebecca Romijn et Antonio Banderas dans une histoire qui prend forme lors d’un spectaculaire vol de bijoux qui a lieu pendant une projection en avant-première mondiale pendant le Festival de Cannes. Laure Ash (Rebecca Romijn) une séduisante et mystérieuse voleuse, séduit avec une audace érotique une mannequin qui porte environ 10 millions de dollars en bijoux autour de son corps. Pendant ce temps, ses complices se balancent dans un conduit d’aération et attendent de l’autre côté d’une cabine de toilette tout en tentant d’empêcher un garde du corps qui veut saboter l’opération. Laura double ses complices après le casse et disparaît avec le butin. Par un concours de circonstances, elle se retrouve prise pour une autre femme qui lui ressemble étrangement et elle décide de se fait passer pour elle. Sept ans plus tard, nous découvrons que Lily est désormais l’épouse d’un homme politique américain puissant. Croyant son passé derrière elle, elle se fait discrète. Mais Nicolas (Antonio Banderas), un paparazzi, c’est chargé de prendre une photo de l’insaisissable Lily et, par conséquent, il menace de ruiner sa supercherie.

Le scénario de Brian de Palma nous conduit dans une série d’incidents, qui ne seraient pas hors de propos dans un thriller ordinaire, mais qui atteignent ici une sorte d’absurdité tant ils apparaissent et disparaissent à l’infini. Le film nous trompe avec un jeu de manipulation, de duplicité et de faux-semblants, où la frontière entre rêve et réalité se brouille. Nous avons l’habitude de cela avec le réalisateur, de Pulsions à Passion, en passant par Snake Eyes et même le premier Mission : impossible, tous ces films arrivaient à nous surprendre par des retournements inattendus, où nous laissait sur une fin avec des interrogations. Malheureusement ici tout se mélange, il y a trop de retournements qui s’emmêlent les pinceaux, et une fin absurde, à croire que De Palma le sait mais qu’il s’en moque. Cela est fort décevant tant il s’agissait de son point fort. On retrouve néanmoins tous ses thèmes favoris : l’identité, le double, le regard et la tromperie, dans une mise en scène sophistiquée avec des écrans partagés. Mais pour un cinéaste à la fois célébré et fustigé pour son approche cinématographique évoquant Alfred Hitchcock, Femme fatale n’est qu’une pâle imitation du maître du suspense.

Le film est également très léger en dialogues et se repose sur la performance de Rebecca Romjin qui porte la mise en scène à elle seule. Même si elle en fait un peu trop, on apprécie le troisième acte dans lequel elle se déchaine, laissant exploser toute sa folie et faisant prendre une dimension charnelle supplémentaire à son personnage. Elle interprète une formidable héroïne hitchcockienne : blonde, glaciale, désirable, fourbe et avec un don pour manipuler le héros avec mépris. La manière dont De Palma schématise et interprète les moments complexes et étranges de son héroïne reste impeccable. En revanche Antonio Banderas nous avait habitué a beaucoup, beaucoup mieux. Il a rarement été aussi détendu et sympathique à l’écran, il livre une performance décevante dans le rôle du paparazzi graisseux qui se retrouve pris dans un réseau d’intrigues avec une variété de personnages moralement douteux.

Après un très bon Snake eyes et surtout après la déception de son précédent film Mission to Mars (2000), Femme Fatale se veut plus vintage avec une photographie fluide, magnifique et remarquablement composée. C’est un Brian De Palma, élégant, sexy et surtout totalement décalé. C’est une œuvre de cinéma avec un clin d’œil délibéré au genre dont il s’inspire, un film qui divise.

Titre Original: FEMME FATALE

Réalisé par: Brian De Palma

Casting : Rebecca Romijn, Antonio Banderas, Peter Coyote

Genre: Thriller

Sortie le: 30 avril 2002

Distribué par: ARP Sélection

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